Interroger l’amour pour tenter de décrypter les causes des nombreux divorces qui minent notre société, est le défi qu’Adama Diarrisso, jeune artiste peintre malien, vient de relever dans son exposition intitulée l’amour. Dans le cadre de la 2ème édition de Ségou’Art, l’Institut Kôrè des Arts et Métiers/Centre culturel Kôrè de Ségou a donné une opportunité dans une exposition «OFF» à ce jeune talent de la peinture malienne de présenter son travail.
«Les dimanches à Bamako, ce sont les jours de mariages». Ce refrain de la chanson d’Amadou et Mariam, très connue en Afrique et dans le monde, cache difficilement le nombre de procès en divorce inscrit au rôle des différents tribunaux du Mali. En effet, s’il y a un pays, où on se marie beaucoup, c’est bien le Mali. Mais, au regard des nombreux procès en divorce, l’on peut sans risque de se tromper dire que le Mali a tendance à battre les records en la matière.
Cette problématique dramatique qui a tendance à devenir un fléau dans la société malienne, vient d’inspirer le travail artistique d’Adama Diarrisso, jeune artiste plasticien malien. Comme troublé par ce drame, l’artiste nous propose 15 œuvres qui nous poussent à la réflexion sur les causes profondes de cette problématique, même s’il a sa petite idée.
Pourquoi tant de divorce ? Est-ce par manque d’amour ? Est-ce parce que les jeunes sans être prêts se précipitent pour se marier ? Ou, pour certaines jeunes filles, c’est tout juste pour le plaisir de porter la robe de mariée, elles aussi ? Ou, encore, est-ce parce que jeunes hommes et jeunes femmes ont fréquenté plusieurs marchés avant leur mariage ? Et, conséquemment, personne ne parle de virginité ? Ce sont autant d’interrogations qu’Adama Diarrisso se pose dans son travail artistique exposé dans la salle d’exposition de l’IKAM à Ségou.
«J’ai choisi de travailler sur cette thématique, parce que c’est une préoccupation de ma société. Le sujet est d’actualité : les jeunes filles comme garçons veulent se marier alors qu’ils ne sont pas prêts à affronter les difficultés de la vie de couple», a indiqué l’artiste. Auteur de 4 expositions individuelles en 2014, 2015, 2018 et 2019 à Anko’Art, après avoir raffermi sa technique picturale à travers le concept «Racine», qui donne une allure de sculpture plate à ses œuvres, Adama Diarrisso, dans son exposition «Bi Fourou», nous propose 15 œuvres de belle facture.
Du concept de la «famille» au concept «du regard de la société», en passant par «Court séjour», «L’amour», «La confusion», «Les disputes», «L’apitoiement», «Le secret ou Goundo», «Le foyer ou Gwakulou», «Trouble», «Racine», «Ngloma», «Ma robe de marié», «La chambre nuptiale», et «Pour mieux vivre», Adama Diarrisso expose avec le pinceau ce qui pourrait être les causes du divorce et les conséquences du divorce.
Assane KONE