Secteur de l’imprimerie et de la tiragerie : Les conseils de l’imprimeur-designer Cheick Zakaria Traoré à l’Etat du Mali !

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Il est peut-être le seul machiniste professionnel malien du secteur de l’imprimerie et de la tiragerie. Lui, c’est Cheick Zakaria Traoré, imprimeur-designer de son état, qui traine une expérience d’une trentaine d’années au Mali et dans d’autres pays d’Afrique. De retour au pays, Cheick Zakaria Traoré, entend partager son expérience avec les nombreux jeunes sans emploi du Mali et souhaite que l’Etat malien prenne en main sa sécurité en valorisant ce secteur en pleine expansion.

Le secteur de l’imprimerie est en pleine expansion au Mali. Un secteur pourvoyeur d’emplois mais très peu valorisé par les autorités maliennes. Cheick Z. Traoré, qui évolue dans ce domaine qui le passionne depuis près de 30 ans, ne désespère pas pour autant. Après avoir trainé sa bosse un peu partout en Afrique pour exercer ce métier (Malawi, Congo Brazza, Côte d’Ivoire et Burkina), il est rentré au bercail pour travailler avec d’autres compatriotes pour promouvoir ce secteur qui semble peu intéresser les jeunes Maliens et les autorités alors qu’il pourrait bien constituer un tremplin pour résorber le taux de chômage.

L’imprimeur-designer qu’il est devenu regrette qu’un secteur aussi important que celui de l’imprimerie ne soit pas valorisé par l’Etat malien. Il se souvient que sous le règne du Général Moussa Traoré, une imprimerie nationale existait, qui s’occupait de l’exécution des marchés publics en la matière. Cela dispensait à l’Etat malien de sous-traiter certains marchés cruciaux et relevant du secret-défense avec les imprimeurs privés voire étrangers.

C’est aujourd’hui malheureusement le contraire avec la confection des cartes biométriques (passeports, NINA, AMO et d’électeurs) et des documents comme les reçus et factures des ministères de la sécurité intérieure et de la justice (police, notamment), de l’économie et des finances (douane, impôts, domaines et cadastres), de l’administration (collectivités territoriales) et de l’éducation (ressources didactiques). Tous ces documents peuvent être établis au Mali, par des nationaux formés et recrutés par l’Etat et bénéficiant d’une couverture sociale. Ce qui suppose l’ouverture sinon la modernisation d’une section machinisme à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs, qui prenne en charge la formation de formateurs de machinistes d’imprimerie (chargés à leur tour de former des techniciens en la matière dans les instituts de formations professionnels. Une autonomie suppose aussi le renforcement des capacités de l’imprimerie de l’Institut Géographique du Mali et celle de l’AMAP en plus de la modernisation et/ou l’acquisition d’imprimeries pour le compte des ministères-clés comme l’Intérieur, l’Education, l’Economie et la Communication, pourrait permettre d’employer des jeunes et éviter que les marchés de l’imprimerie ne soient sous-traités avec les privés et les étrangers. Le pire, même l’opposition qui devrait encourager l’éclosion de talents nationaux est réticente à l’idée que ces documents soient établis par des nationaux, mettant en doute leur fiabilité et leur compétence.

Il regrette au passage que certains candidats à la dernière présidentielle soient allés imprimer leurs affiches de campagnes dans des pays voisins. Un manque à gagner pour les services de l’assiette mais aussi pour les imprimeurs locaux qui, contrairement à ceux qu’on pense d’eux, croulent sous le poids des charges.

Habi Kaba Diakité

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