N’est pas cinéaste qui le veut. Salimata Tapily en est une qui a trouvé le cinéma comme forme d’expression pour les droits de l’homme et singulièrement ceux de la femme. Après son Baccalauréat malien en série langues-Littérature au lycée de Bandiagara, elle est orientée à la Flash où elle décrochera plusieurs diplômes dont les Deug I et Deug II Anglais-Allemand (Flash), une Licence et une Maîtrise en Anglais-Allemand (Flash). Après, elle fera un Master en Action artistique et culturelle à l’ISD avant de s’intéresser au cinéma. C’est ainsi que qu’elle posa ses valises à l’Ucecao dans le cadre du festival international de Nyamina organisé par le célèbre cinéaste malien Souleymane Cissé. Et sa carrière de cinéaste venait de commencer avec la réalisation de plusieurs films.
Agée de 27 ans, pour se faire chemin dans le cinéma, elle intégra le groupe des jeunes cinéastes du Mali dénommé “Collectif des jeunes talents de l’Ucecao” initié par Soussaba Cissé, la fille de Souleymane. A partir de ce collectif, elle a réalisé beaucoup de courts métrages écrits par elle-même. Pour bien maîtriser le statut de réalisatrice, elle a passé par différents corps du métier de cinéma. C’est ainsi qu’elle a suivi des formations en écriture de scénario, en réalisation, prise de vue (caméra), scripte.
C’est avec ces bagages qu’elle a signé ses premiers films dont “Bourama Ka Dolo Ko” (Bourama l’alcoolique) ; “Tounka” (l’Exode rural) en 2012 “Wodiyan” 2013, “Maman m’a déconnecté”. Assoiffée de savoirs, Salimata Tapily entreprendra en 2015 une autre formation sur le métier du cinéma organisée par l’Uncm. Après cette formation, elle réalisera en fin 2015 “La leçon du jour”.
“J’ai été assistante sur le film “Rapt à Bamako” de Cheick Oumar Sissoko avant de réaliser le film “Goundo” (le secret) d’octobre 2015. Et “Mon histoire” un projet de film documentaire en cours de production sur le combat quotidien des femmes au pays Dogon. Je suis réalisatrice sur la série panafricaine “C’est la vie” produit à Dakar en partenariat avec CFI depuis plus d’une année. Je suis toujours en écriture de nouveaux projets de films. Mon combat c’est le droit de l’homme, plus précisément celui des femmes. La plupart de mes thématiques traitent des problématiques des femmes. C’est une façon pour moi, en tant que femme, de lutter pour mes causes et parler à la place de mes consœurs car nous vivons les mêmes drames”, nous a-t-elle confié.
Salimata Tapily se prévaut d’une riche expérience professionnelle, comme peut en témoigner son parcours professionnel impressionnant au cours duquel elle a été animatrice en action civique et culturelle du Centre Afrika Obota (CAO), journaliste de la revue Info-Citoyen du Centre Afrika Obota. Elle a été aussi secrétaire adjointe à l’organisation du comité Jeunesse Union Africaine (JUA) de Badalabougou et secrétaire à la Promotion féminine et de l’enfant du club Unesco de la Flash et secrétaire administrative de la Coordination universitaire de Bamako. Membre des collectifs Jeunes talents de l’Ucecao-Mali, elle a été secrétaire à la documentation du Réseau national féminin (Renajef) et membre du projet denmisenw joyoro pour l’effort de guerre.
Détentrice d’une licence en Gestion de ressources humaines à l’ESG (Ecole supérieure de gestion) promotion 2012-2013, elle a participé à plusieurs ateliers et séminaires dans des domaines variés. Ce qui est le socle de la grande culture générale dont elle fait preuve. Sans être exhaustif, on peut citer la formation en leadership en milieu jeune pour concevoir et monter un projet ; une autre sur l’aptitude en négociation et la recherche de financement au CAO; la formation des animateurs en technique d’animation et d’éducation civique. En plus, elle a participé à divers ateliers sur : la planification stratégique en action de développement ; la gestion du savoir en septembre 2010 ; l’analyse de la communication interne; la formation sur l’approche genre ; la plantation et la lutte contre l’avancée du désert, avant de suivre un atelier de formation en cinématographie organisé par le Conseil national de la jeunesse (Cnj Mali) en juin 2010. Il faut retenir aussi sa participation à l’atelier de formation sur la gestion des ressources humaines, la bonne gouvernance et le management des clubs, centres et associations Unesco du Mali organisé par la Fédération malienne des clubs, centres et associations Unesco (Femacau) en octobre 2011.
Toujours en ce qui concerne son parcours de formation et de perfectionnement, rappelons que Salimata Tapily a pris part au Festival scientifique et culturel des clubs universitaires de l’Afrique de l’Ouest (Fescuao) à Bamako en juillet 2011 ; au camp chantier de reboisement du Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ) en septembre 2011 ; à l’atelier de formation en initiation de secourisme organisé par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile et la Direction générale de la Protection civile en juillet 2012.
Elle a aussi participé, entre autres, à la caravane sous régionale de plaidoyer pour la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao organisée par le Centre Afrika Obota (CAO) Mali en août 2012 et à divers ateliers et pris part à plusieurs événements dont l’atelier sur la formation des jeunes femmes et filles en Entreprenariat via les TIC avec l’Ong info jeunesse en octobre 2012 à l’hôtel Massaley ; le forum mondial des jeunes sur la sauvegarde, la conservation, la protection du patrimoine mondial inscrits dans la liste de l’Unesco en juillet 2012 ; le séminaire sur le renforcement des femmes sur le dialogue interculturel sous -régional organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sous l’égide de la Commission nationale pour l’Unesco, en mars 2013 à Bamako ; le Festival scientifique et culturel universitaire de l’Afrique de l’Ouest (Fescuao) à Niamey en 2013.
Secrétaire générale adjointe du bureau inter préparatif et de gestion du Fescuao Yamoussokoro 2015 (Côte-d’Ivoire), Salimata Tapily parle Dogon, Bambara, Peulh, Français, Anglais, Allemand. Comme loisirs, elle aime la lecture, le sport, les voyages, les musiques et le cinéma.
Siaka Doumbia