Robert Dissa, journaliste-poète, a commencé à écrire quand il était étudiant en 1990. Il a publié son premier recueil de poème en 2008, intitulé “Le Silence du sourire”. En 2009, il sort de son imagination un album musico-poétique. En effet, Robert Dissa souhaite faire la poésie autrement en organisant un méga concert live le 30 avril au Centre international de conférences de Bamako pour un show inédit. Nous lui avons tendu notre micro pour qu’il nous parle de son concert programmé.
ujourd’hui Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Robert Dissa : Je m’appelle Robert Dissa, journaliste et poète.
Quand avez-vous commencé à écrire des poèmes ?
Depuis que j’étais étudiant. Je peux même dire que lorsque j’étais élève notamment dans les années 1990 j’écrivais déjà des poèmes. C’est en 2008 que j’ai publié mon premier recueil de poèmes intitulé “Le Silence du sourire”.
De la poésie à la télévision en qualité de journaliste, comment parvenez-vous à vous en sortir ?
Ma vie a été basée sur les deux de tous les temps. J’ai été à la fois homme de scène, de poésie, d’animation et journaliste. Déjà quand nous étions au lycée, pendant les fêtes de l’école, on montait sur scène pour déclamer des poèmes que nos enseignants écrivaient pour nous mais dès fois c’est nous-mêmes qui les écrivions.
On avait notre journal du lycée “L’Œil de l’élève”, “Le Journal du lycée”, etc. Quand nous avons eu le baccalauréat, on continuait toujours à se produire sur des scènes. On avait nos émissions radios aussi. Faire l’animation, le journalisme ne m’a jamais causé de problème. Cependant, il fut un moment où le journalisme bouffait tout mon temps. Il y avait beaucoup de débats. Je n’avais pas trop de temps à composer de nouveaux textes, à préparer des spectacles. Comme il n’y a pas trop de débats maintenant pour différentes raisons, c’est l’occasion pour moi de donner plus de vie à la poésie.
Pour le concert, avez-vous invité d’autres poètes ou artistes ?
Pour ce concert live de poésie, je pouvais inviter des slameurs, des poètes, rappeurs et autres, mais le type de concert que je compte faire est inédit. Les gens ont vu des soirées poétiques où plusieurs poètes se succédaient sur scène, et les gens ont vu des poètes prestés lors des grands galas où il y avait plusieurs types d’expressions artistiques mais un live d’un seul poète avec son orchestre sur deux heures de temps c’est du jamais vu.
Dans le cas de la poésie au Mali, en invitant des artistes de renom, en cas de réussite, le grand public dira que c’est à cause des invités et quand ça échoue, c’est l’organisateur. Le grand public malien sait que je suis un homme de défis et c’est un défi que je vais relever, et réussir ce concert sans aucun artiste invité. C’est un exemple que je veux montrer aux jeunes. Je veux leur faire savoir et montrer que les poètes aussi peuvent bien organiser de très grands concerts et les réussir. Je compte être convainquant en réussissant ce pari.
Est-ce que l’entrée sera gratuite ou payante ?
L’entrée n’est pas gratuite. Comme tout concert il y a des cartes d’honneur, des cartes pour avoir accès à la salle et c’est un concert haut de gamme. La carte est unique et à 20 000 F CFA l’entrée. On a préféré commencer par ça d’abord avant d’aller faire des concerts à 1000 F CFA 2000 F CFA aux plus jeunes. Je me suis dit qu’il faut commencer avec leurs papas d’abord. Que nous adultes, nous acceptions de donner de bons exemples à cette nouvelle génération.
Quel message particulier souhaiteriez-vous véhiculer à travers ce concert ?
Je souhaite véhiculer un message particulier à ce concert qui est un message de paix. “A l’image d’un de mes poèmes où j’ai dit Oh toi, qui achètera ton linge seul, qui lavera ton cadavre livide, qui creusera ta tombe, qui priera pour ton salut éternel, ceux que tu as aimé, ou ceux dont tu as brisé et la vie et les rêves, pauvre mortel, inspirons-nous de la mort, et semons l’amour autour de nous, partout, chaque jour sur la terre afin que germe le bonheur éternel fin de citation”. C’est ce message de paix que je compte véhiculer, car on est tous de passage sur cette terre, tôt ou tard on va partir. Se taper la poitrine, montrer ses muscles n’évitera à personne la mort.
La vraie question est qu’est-ce qu’on peut emporter avec soi ? Et qui reste derrière vous ? C’est le bon exemple. Et à mon avis il n’y a pas bon exemple que celui de donner de l’amour et de le rependre.
Après votre premier poème en 2008, avez-vous publié d’autres poèmes ?
J’ai des œuvres qui sont, entre autres, “Le Silence du sourire” en 2008, “Gibraltar” en 2009, “Donkarila” 2011, “Niétala” copublié avec Fatoumata Kéita en 2015. Il y aura beaucoup de grandes surprises pour le 30 avril prochain.
Votre mot de fin M. Dissa ?
Je m’adresse à la nouvelle génération pour lui dire que toute chose qui commence par la facilité n’est pas faite pour elle. Le bon chemin, c’est celui de la souffrance non celui de la facilité. J’invite tout le monde à prendre part à ce show inédit le 30 avril au CICB qui est la poésie en live.
Propos recueillis par Aoua Traoré