Dans l’objectif d’inviter au retour et au respect des valeurs ancestrales du Mali, le bureau communal du Mandé de l’association « Revenons à nos valeurs Mali bè dila » a organisé une conférence-débat. C’était dans la salle de conférence de la mairie de la Commune du Mandé ce samedi 21 août 2021. Et cela, sous la coupe du président Mohamed Camara.
Convaincus que les valeurs ancestrales connaissent un effritement sans précédent, les responsables du bureau exécutif de l’association « Revenons à nos valeurs Mali bè dila » (Renova) de la Commune du Mandé n’entendent pas croiser les bras. Ils ont jugé nécessaire d’organiser une conférence-débat dont le thème a porté sur « Valeurs et sécurité ». Comme conférencier, le dévolu a été jeté sur le Dr Sékou Kéita, enseignant-chercheur et consultant de son Etat.
Dans son exposé, après avoir déploré la situation sécuritaire du Mali de 2012 à aujourd’hui et évoqué les richesses du pays en diversité culturelle et religieuse, Sékou Kéita a fait allusion à certains articles de la Charte de Kouroukan Fouga. Un document datant de 1236 a servi de support à la vie paisible des peuples de l’Empire du Mali.
Le conférencier a cité l’article 5 de la Charte qui dit : « Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, tout acte attentatoire à la vie est puni de mort ». Et d’enchaîner avec Montesquieu selon qui « La sécurité, c’est la tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun se fait de sa sûreté ». De son avis, des vies humaines sont perdues, la confiance est perdue entre les Maliens. « Que s’est-il donc passé au Mali ? Où sont les valeurs léguées par les grands parents ? », s’est-il interrogé avant d’ajouter qu’en prenant le chemin du hasard, on a du mal à se retrouver.
En définissant les valeurs, l’interlocuteur du jour dira qu’elles sont les grands principes moraux servant de repères aux individus dans la conduite de leur vie sociale. Partant, il a martelé qu’il y a un lien entre valeurs et paix car, dit-il, elles constituent un socle commun.
Il n’a pas oublié d’évoquer les articles 7, 18, 23 et 34 de la Charte. Ceux-ci portent respectivement sur le Sanankuya (cousinage à plaisanterie), le Tananyokoya (forme de totémisme), le droit d’aînesse, le respect de la parole d’honneur et la propriété qui s’obtient de cinq façons. Il s’agit de l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession. Sur ce chapitre, le conférencier Kéita a laissé entendre que ces valeurs ont laissé la place à la police et la gendarmerie.
Propositions pour une sortie de crise
Pour une sortie de crise, il proposera entre autres la culture du patriotisme, le brassage des populations, la culture du dialogue, la régulation du secteur religieux, la valorisation de la communication des paroliers, l’adaptation des programmes d’enseignement aux réalités socio-économiques et culturelles du Mali.
Après la présentation du thème, les échanges ont eu lieu pour plus de compréhension. Auparavant, l’hymne national entonné par les participants a ouvert les activités.
Bazoumana KANE