Le Centr’Art Don Sen Folo (premier pas de danse) a abrité une résidence de formation en marionnettes du 6 au 21 mars 2017. Une initiative du jeune marionnettiste, Yacouba Magassouba, qui est aussi le directeur et le régisseur de la compagnie Nama. Une initiative soutenue pas la coopération Suisse au Mali.
Préparer la prochaine tournée intitulée «Yala» ! Tel est l’objectif principal de cette résidence artistique que le Centr’Art Don Sen Folo de Kalabancoro a abritée du 6 au 21 mars 2017.
Cette tournée (du 22 mars au 12 mai 2017) va sillonner 22 écoles fondamentales dont 14 dans le district de Bamako, 6 dans la région de Koulikoro et 6 dans la région de Sikasso. Cinq orphelinats et 2 prisons pour mineurs sont également au programme de Yacouba Magassouba et ses marionnettistes en herbe.
Ceux-ci ont été formés pendant deux semaines (de 9h00 à 17h00). «Nous avons travaillé la chorégraphie, le jeu scénique et la manipulation des marionnettes», précise le formateur, M. Magassouba. En dehors de cette tournée, ce jeune artiste réalise aussi son ambition de partager sa passion et son expérience avec ses cadets.
«Je veux partager mon savoir-faire, faire la promotion des arts de la rue à travers les marionnettes. Mon objectif est aussi de sensibiliser et éduquer les enfants avec des contes théâtralisés par les marionnettes».
«Ma passion pour les marionnettes à commencé depuis mon plus jeune âge. Je suis allé à l’école de mon oncle Yaya Coulibaly, marionnettiste et directeur de la compagnie Sogolon. Avec mon oncle j’ai fait des tournées en Afrique, en Europe (France, Espagne, Allemagne) et aux Etats-Unis», explique Y. Magassouba.
«Les marionnettes ont changé ma vie car, grâce à cet art, j’ai voyagé et j’ai connu de grands artistes internationaux. Je suis aimé par le public, surtout les enfants et cela me permet aussi de gagner un peu ma vie», reconnaît l’héritier artistique du célèbre Yaya Coulibaly.
D’où son souhait de voir les autorités maliennes réellement œuvrer à promouvoir les marionnettes. «Elles doivent jouer leur rôle de père aux côtés des jeunes artistes qui se battent de toutes leurs forces pour valoriser les arts de la rue à travers les marionnettes géantes, les marionnettes à fils et les masques». Elles doivent prendre l’exemple sur la coopération Suisse qui soutien cette dynamique de promotion.
Au Mali, le théâtre de masques et de marionnettes, généralement appelé sogobô, est commun aux bamanans, malinkés et bozos, dont l’histoire et la culture sont étroitement liées depuis des siècles. Cet art théâtral met en œuvre des masques et des marionnettes, d’une «incroyable richesse formelle et symbolique, dans le cadre de manifestations pluridisciplinaires qui associent théâtre, mascarade, danse, art acrobatique, musique et chant».
Art vivant, en évolution constante, le théâtre de masques et de marionnettes est «un miroir de la société» qui reflète l’identité de ces trois peuples telle qu’ils la conçoivent et ses représentations sont autant de temps forts de la vie sociale qui renforcent la paix et la cohésion sociale !
Moussa Bolly