Rentrée culturelle de la Fondation Festival sur le Niger : Mylmo sensibilise les jeunes de Ségou

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C’est bien parti pour l’année culturelle de la Fondation Festival sur le Niger. Les travaux ont été lancés à travers le Café littéraire appelé Korè Baro et la grande soirée culturelle animée par des jeunes artistes comme Hawa Maïga, Mohamed Doronthié, le groupe Sahel Bleus et Mylmo. Les activités se sont déroulées au Centre culturel Korè de Sébougou.

 

Si le matin du vendredi 7 avril 2016, les jeunes de Ségou, universitaires et élèves, étaient devant deux chercheurs à la découverte du «Ségou d’hier et d’aujourd’hui», la grande soirée culturelle a été marquée par l’animation du jeune rappeur Mylmo, unique en son genre. Il a certes chanté pour les jeunes, mais l’enfant de Nioro du Sahel leur a aussi donné beaucoup de conseils.

Avant l’enfant de Nioro du Sahel, c’est Hawa Maïga, une jeune artiste, pur produit des jeunes artistes Korè qualité 2, qui a chauffé la salle. Elle a été suivie par Mohamed Doronthié. Ces deux artistes sont de jeunes talents, pleins d’énergie, que les mélomanes ont découverts lors des stages de formation de l’Institut Korè des arts et métiers (IKAM) et du concours «Talents de la Cité» 2014, organisé par l’association Smarts Ségou. Si Hawa ne parvient pas se départir des interprétations et imitations de certaines artistes, tel n’est pas le cas pour Mohamed Dorontié qui a plusieurs créations à son actif. Il a émerveillé le public avec son groupe. Mais, même là aussi, il faut revoir l’usage de certains instruments pour faciliter les contrats internationaux. Mohamed Doronthié a la musique dans le sang, car il est le fils de Sabou Dorontié, un sociétaire du Super Biton national, l’orchestre mystique de Ségou dans lequel son père était chanteur.

 

Le plat de résistance a été l’intervention de Mylmo, qui a enchaîné une dizaine de morceaux dans un play-back. Le jeune rappeur a commencé par «L’histoire du Mali», un morceau qui rappelle les grandes dates de la vie de notre pays, de 1960 à 2013. Le morceau, «L’histoire du Mali», est différent de «Yabé 2012» qui décortique la gouvernance actuelle, avec ses manquements, la mauvaise gestion, l’éruption de la religion sur le terrain politique et les détournements en cours. Mylmo a sollicité l’intervention du public, qui a joué le rôle de chœur ou même chanté avec l’enfant de Nioro du Sahel.

 

Tout au long de ses prestations, Mylmo a demandé aux jeunes d’aller à l’école, d’être bien formés pour faire aux défis et enjeux de la vie. «Faire le rap, oui, mais il faut avoir quelque chose dans la tête. Moi, j’ai étudié ; j’ai eu mon BAC, avant de faire des études universitaires. Le rap et la musique ne doivent pas empêcher de faire des études», a-t-il conseillé.

Mylmo, en plus des anciens morceaux, a fredonné une nouvelle chanson basée sur la crise que connaît le monde, c’est-à-dire, le terrorisme et les attaques mortelles. Il a demandé aux jeunes de se préparer, parce que personne ne sait de quoi demain sera fait. «Préparez-vous : les musulmans apprennent le Karaté ; les bouddhas, le yoga. Donc, il ne faut pas dormir parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer demain», a-t-il prévenu.

Les attaques terroristes, la lutte contre la drogue, l’alcool, la perversion sexuelle, la déclinaison de l’autorité parentale sont les thèmes qui sont revenus. Mylmo a demandé aux jeunes de résister face à la pauvreté, de travailler mais surtout de croire en notre pays, le Mali. Pour lui, l’éducation est la base d’un avenir radieux pour le Mali.

Pendant une heure de prestations, il a chanté et invité les jeunes à aimer leur pays. Avant cette rentrée culturelle, Mylmo était au MASA à Abidjan, une première participation qu’il a jugée satisfaisante, car ce sont des milliers de jeunes de Treichville qui sont venus le soutenir. Comme ce fut le cas lors de la Rentrée culturelle 2016 au Centre Korè de Sébougou.

Kassim TRAORE

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