La 8è édition des Rencontres cinématographiques de Bamako ainsi que le Festival international de Nyamina ont débuté mercredi.
Le ton a été donné au cinéma « Babemba » par la projection d’un documentaire sur l’immigration du réalisateur Kal Touré. Intitulé « Victimes de nos richesses », le film d’une heure, explique toutes les facettes de l’immigration surtout clandestine dans notre pays. Le film a été réalisé à Diéma, une zone d’immigration par excellence. Des images poignantes et accrocheuses révèlent les drames que vivent ces migrants clandestins. « Victimes de nos richesses », réunit à la fois des témoignages pathétiques de ces migrants clandestins au cours de leur quête de l’Eldorado et des déclarations des leaders d’opinion africains et occidentaux, notamment Mme Aminata Dramane Traoré, Joseph Ki Zerbo, sur le phénomène de migration en Afrique et au Mali. Le film pose également la problématique de la dette africaine. Les causes et les conséquences du phénomène ont été largement débattues par les différents intervenants. Malgré le fait d’avoir frôlé la mort, d’aucuns soutiennent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de tenter à nouveau leur chance pour réaliser leur rêve, celui de vivre en Europe, afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles.
Le documentaire s’attarde sur ceux qui n’ont pas pu aller en Occident malgré toutes leurs tentatives et ceux qui ont été refoulés du pays d’accueil. La majorité de ces gens ont décidé de prendre leur destin en main, ayant compris par la suite que l’Afrique en général et notre pays en particulier, n’ont rien à envier à l’Occident. Le maître mot devient alors le travail et la prise de conscience de nos dirigeants. « Victimes de nos richesses » est une invite aux Africains à prendre leur destin en main. Il propose des stratégies comme celle de réviser la politique agricole et de garantir la sécurité alimentaire. Ces mesures peuvent répondre à la problématique de l’immigration si l’Afrique développe parallèlement l’industrialisation, la transformation et le commerce. A l’issue de la projection, le journaliste sénégalais Baba Diop, a animé une conférence débat sur le thème de l’immigration. Où va-t-on ? Pourquoi part-on ? Ce sont là quelques unes des questions auxquelles il faut impérativement répondre pour trouver la solution aux problèmes de l’immigration, surtout clandestine, pense Baba Diop. Celui-ci est convaincu que si les sociétés africaines parviennent à répondre à ces questions, l’on résoudra à jamais le problème de l’émigration en Afrique. Retenons que pour cette édition, le Festival international de Nyamina met au cœur des débats « Le rôle de l’image et de la musique dans la mobilisation citoyenne ». En plus de ce thème, les experts plancheront aussi sur l’immigration. Les Rencontres cinématographiques ainsi que le Festival de Nyamina ont pour objectif notamment de booster le 7è Art ouest africain et le développement surtout local. Le festival a été aussi initié pour permettre à Nyamina, une localité particulièrement enclavée, de sortir de son sous-développement.