Les berges du fleuve et la place publique de Bafoulabé ont servi de cadre à la relance des festivités de Mali Sadio. C’était du 8 au 9 avril 2017, en présence du préfet, du maire Kandé Doucouré, du chef des griots M Sacko, du président de l’Association pour le cercle de Bafoulabé(ADB), Dr Moussa Sissoko et de plusieurs ressortissants de la région de Kayes.
Le festival Mali Sadio dans sa nouvelle considération disposait d’une panoplie d’activités condensées en deux jours. Cette programmation permettait aux festivaliers au-delà de l’aspect festif et de vivre des manifestations culturelles de mieux découvrir Bafoulabé son histoire et ses sites touristiques et ses potentialité. La cérémonie d’ouverture était riche en couleur tant la reprise a été jugée belle pour beaucoup.
Pour le préfet de Bafoulabé, cette manifestation culturelle a par le passé contribué aux renforcements de la cohésion sociale, à la prise de conscience des populations sur les enjeux du développement durable. L’engouement suscité était à hauteur de souhait mais hélas par manque de suivi, de difficultés d’encadrement et de moyens financiers, cette dynamique s’est effondrée. Pour lui, la région de Kayes et singulièrement le cercle de Bafoulabé regorge de talents dans les domaines multiples des arts et de la culture notamment dans la danse, la chanson, et le maniement des instruments de musique traditionnelle.
Le président du festival n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour s’exprimer. Selon lui « le festival Mali Sadio est un festival négligé au niveau national quand on sait que très peu de portes nous ont été ouvertes pour son organisation. C’est ainsi que le département en charge de la culture ne nous a jamais reçu malgré nos nombreuses demandes d’audience. Je suis très heureux de constater que malgré l’indifférence tant à l’interne qu’à l’externe, une poignée d’hommes et de femmes a pu organiser cette édition. Pour lui, les objectifs du festival sont entre autres la création d’un cadre de retrouvailles, de réjouissance populaire d’échange et de partage entre les filles et les fils du cercle de Bafoulabé et d’ailleurs, la promotion des cultures du terroir dans leur diversité, en exploitant les savoirs et les savoir-faire des populations du cercle, faire connaitre et valoriser les sites touristiques et historiques ainsi que les lieux de mémoire situés dans la localité et réconforter l’amitié entre les peuples riverains du fleuve Sénégal qui partagent en commun la légende de Mali Sadio.
L’absence des députés et du département de la culture
L’absence du ministre de la culture et des députés du cercle de Bafoulabé était visible. Beaucoup n’ont pas compris leur attitude. C’est la raison pour laquelle beaucoup de participants attendent les pieds fermes les députés de leur localité. Le ministre de la culture, connue pour son attachement à Bamako n’est pas à son premier forfait. Cette dame affectueusement appelée la reine de Sabar se préoccupe peu de la culture en dehors de Bamako. Certains ne se lassent plus à lui envoyer leur invitation car ils savent déjà que certains ne se lassent plus à lui envoyer leur invitation car ils savent déjà que c’est voué à l’échec d’avance.
Pendant les deux jours les festivaliers venus des treize communes du cercle de Bafoulabé ont émerveillé le public avec des pas de danse khassonké, malinké, soninké et autres. Une visite sur la tombe de l’illustre hippopotame Mali sado a eu lieu au bord du fleuve. A Mahina aussi, dans la nuit du samedi au dimanche, la nouvelle révélation de la musique khassonké Salimata Sakiliba a émerveillé le public avec des chansons du terroir.
FESTIVAL MALI SADIO
Réaction des acteurs locaux
Le festival Mali Sadio a vu la participation de plusieurs personnalités locales du cercle de Bafoulabé et environnants. Pour beaucoup, cette renaissance est coup d’essai a été marqué par une réussite et des imperfections à améliorer pour les prochaines éditions. A l’unanimité, l’absence de soutien et de peu d’intérêt de nos plus hautes autorités a été décriée par tous.
Boubacar Makalou, président du Conseil Communal du cercle de Bafoulabé
Bafoulabé est le premier cercle du Mali crée en 1887 pendant la création à l’époque de la colonisation. Nous pensons que notre commune est une partie intégrante du pays lorsque les ressortissants de Bafoulabé ont pris la volonté de faire revivre le festival Mali Sadio mort depuis plus d’une décennie, le gouvernement de la République du Mali aurait dû soutenir l’initiative à travers le ministère chargé de la culture. Ce fut loin d’être le cas le fare de ne pas soutenir les populations est un manque de considération vis-à-vis de la culture en générale et celle du Khasso en particulier. Dieu seul sait la richesse culturelle et la diversité contenue dans le cercle de Bafoulabé. Malgré tout, ce festival a regroupé les 13 communes de Bafoulabé. Cette manifestation a prôné l’unité, la paix et la réconciliation entre les communes voisines. La jeunesse de Bafoulabé est déçue du comportement de nos autorités qui n’honorent point la culture encore moins la fonction d’un ministre chargé de la promotion et le développement culturel. Nous jeunes de Bafoulabe ne voudront que telles attitudes se reproduisent dans l’avenir. Par ailleurs, si le festival avait été organisé dans le nord du Mali, le gouvernement allait se mobiliser pour sa réussite. Il allait même être à la hauteur de financer les campagnes publicitaires et les bandes annonces peu importe le prix à payer. On se demande pour être soutenu et accompagné dans l’exécution des initiatives de développement, faut-il prendre des armes ?
Kandé Doucouré, maire de la commune de Bafoulabé
Dans les années 2005, au moment où Cheik Oumar Sissoko dirigeait le ministère de l’agriculture, le département disposait d’une ligne budgétaire en soutien au festival tel ne fut pas le cas cette année, on a constaté avec surprise l’absence du ministre ou son représentant. Le ministère aurait dû avoir de la considération pour la culture des communes de cercle de Bafoulabé, notre culture ne doit pas faire d’exception, nous demandons tout simplement de considérer notre commune et ses cultures. Nous comptons vivement pérenniser le festival Mali Sadio. C’est la première fois qu’on tienne une conférence autours de la légende de Mali Sadio animée par le chef des griots Sidi Sacko. Il a exposé le récit en détails qu’on lui a légué de génération en génération. Les participants ont pris connaissance d’un pas important de l’histoire. A la sortie de la conférence, la culture générale de chaque participant a été renforcée. Nous allons prendre des nouvelles dispositions pour les prochaines élections. Avec l’implication des collectivités à travers l’association des municipalités des cercles de Bafoulabé même s‘il faut intégrer une ligne budgétaire au nom du festival Mali Sadio.
Salif Dieng, représentant de la jeunesse au sein de l’association pour le développement du cercle de Bafoulabé basé à Bamako
L’organisation de la renaissance du festival Mali Sadio n’a pas été facile. N’eut été l’implication, l’engagement et la volonté des membres de l’ADB, des populations des 13 communes, la manifestation n’allait pas avoir lieu. Notre premier répondant qui est le ministère de la culture n’a donné aucune importance au dossier. Par contre, la minière de l’artisanat, les 13 communes du cercle et quelque bonne volonté ont soutenu l’initiative, Qu’ils en soient remerciés. Je peux affirmer que le défi a été relevé, le festival a eu lieu. Au totale 6 communes ont participé à travers leur troupe de musique et de danse traditionnel. La mobilisation tout comme l’engouement égéné était fabuleux. La musique et la danse ont triomphé dans leur diversité. Le pari a été gagné par l’ADB ; On peut dire que Mali sadio est en encore dans l’esprit et le souvenir des habitants du cercle de Bafoulabé. Pratiquement tous les maires se sont impliqués pour la réussite. Il est à signaler l’absence remarquable des députés de Bafoulabé. Le festival Mali Sadio a été le lieu de retrouvailles de filles et de fils issus du cercle de Bafoulabé. Qu’ils habitent dans la localité ou à Bamako, peu importe la distance parcouru, l’ADB compte pérenniser l’activité mais aussi elle souhaite donner une dimension nouvelle en faisant du festival Mali Sadio une manifestation culturelle d’envergure internationale.
Le maire de Toukouto
Je crois que nous sommes satisfaits parce que beaucoup de menaces planaient, mais tout c’est bien passé. Mais je pense qu’il faut remercier le président de l’ADB, Moussa Sissoko qui n’a pas hésité à investir tous ses moyens pour relever les défis. Il a bénéficié de mon soutien moral. Je félicite mon frère pour le travail abattu.
Ce qu’on pourrait améliorer c’est d’impliquer plus de communes, aussi le temps accordés aux troupes était long. J’ai vu des troupes fatiguées sur la scène. D’autant plus que c’est une participation et non une compétition, il était important de réduire le temps accordé aux troupes. Les gens qui hésitent ont tort. C’est une activité qui honore tout le monde, tous ceux qui sont de Bafoulabé ou sympathisants. Essayez de torpiller cette activité n’est bénéfique pour personne. J’invite toutes les personnes qui n’étaient pas présentes pour cette édition d’apporter son soutien et appui pour la réussite de l’évènement, car c’est un devoir d’aider son cercle.