Du 29 au 30 avril prochains, Kita abritera la 1ère édition du grand “Sandia-Mali” (réjouissances-Mali) du Cinquantenaire. Ce “Sandia-Mali” verra la participation de toutes les couches de griots (djélis) du Mali et de la sous-région, plus de 200 musiciens et au moins 25 000 spectateurs. L’annonce a été faite le vendredi 8 avril 2016 par Mamadou Diabaté, chef des griots de Bamako, au cours d’une conférence de presse. Il était entouré de son staff.
Selon le conférencier, le Sandia qui veut dire bonne année, est une grande fête populaire de réjouissances chez les Mandékas. C’est une forme de musique et de danse s’exécutant lors des grands événements, des grandes récoltes, des grandes cérémonies de mariage, de baptêmes. Cette manifestation a pour objectif la sauvegarde et la valorisation de la culture du Mandé. Devant se dérouler à Kita, les festivités du Sandia seront des occasions pour recréer entre les griots un climat de confiance et de cohésion favorable au développement du Mali. Elles permettront aussi de faire redécouvrir le riche patrimoine immatériel du Mandé.
Aux dires de Mamadou Diabaté, le Sandia est l’aboutissement d’une concertation menée à la base par les acteurs et bénéficiaires qui ont défini les problèmes liés à la perte de valeur de la pratique du Sandia, un patrimoine immatériel inexploité. “Les Djélis étant les grands témoins de grands événements, le projet Sandia doit être au centre des festivités de célébration des fêtes au Mali afin de respecter la tradition. Le Djéli participe à la consolidation de la mémoire sociale d’un peuple en l’occurrence le peuple manding. Les festivités du Sandia seront une grande occasion de découvrir les fondements de ce grand patrimoine immatériel du Mali “, a-t-il annoncé.
Au programme du Sandia, il y aura une conférence-débat avec comme thèmes : “Le Djeli, hier, aujourd’hui et demain” et “Rôle et place du griot dans la société et dans la consolidation de la paix et la réconciliation”. Cette conférence-débat sera clôturée par un spectacle géant. Cette fête verra la participation des meilleurs danseurs de Sandia et des grandes voix du Mandé. “A travers cet événement, il s’agira pour nous d’asseoir une plate-forme d’échanges culturels. Pour cela, une forte délégation viendra de toutes les régions du Mali et des invitations seront adressées aux différents chefs djélis de la Guinée, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la Gambie, du Niger”, a-t-il précisé.
La conférence de presse de lancement du Sandia a été une occasion pour Mamadou Diabaté de fustiger le comportement négatif de jeunes griots qui n’honorent pas la tradition. “Les djélis appartiennent à une grande caste des gens de la parole, ceux qui font l’effort de mémorisation afin de conserver l’acquis culturel du Mandé. A ce titre, le griot (djéli) est le sang nourricier. Sans le sang, pas de vie. Et sans le djéli pas de vie. Malheureusement, les griots ne parlent plus le langage griot. Ils ne savent plus où aller. C’est la déperdition totale chez les griots. Le Sandia sera une vitrine du savoir, du partage et une occasion de comprendre les vraies valeurs du Djéliya”, a-t-il ajouté.Le grand guitariste de tout les temps, DjélimadyTounkara, a appelé les griots de Kita et du Mali à s’impliquer dans cette manifestation pour qu’elle soit une grande fête populaire.
Siaka Doumbia