Pour préserver et promouvoir au patrimoine culturel de notre pays, le Musée national a servi de cadre, jeudi 21 mars 2019, à la tenue d’un important atelier de restitution des résultats de la deuxième phase du Programme de Réhabilitation du Patrimoine Culturel et de Sauvegarde des Manuscrits anciens. Présidée par le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence du représentant de l’UNESCO au Mali, Hervé Huot-Marchand, de l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, ainsi que plusieurs personnalités.
Dans son discours de bienvenue, le représentant de l’UNESCO-Mali a d’abord rappelé que l’occupation du Nord du Mali en 2012 a eu des conséquences sans précédent sur l’ensemble du patrimoine culturel, qu’il s’agisse du patrimoine bâti, des objets culturels ou des pratiques et expressions culturelles. Les destructions et les dégradations subies par les biens culturels faute d’entretien régulier ou l’interdiction des pratiques et expressions culturelles des communautés par les groupes armés en 2012 ont porté atteinte à la préservation et à l’intégrité de la riche culture malienne et déstabiliser le tissu social au point de remettre en cause les identités culturelles par la peur, l’humiliation, le traumatisme et le désespoir.
Suite à l’appel du Gouvernement du Mali, l’UNESCO a mobilisé la communauté internationale en faveur de la reconstruction et de la réhabilitation des patrimoines endommagés du Mali.
La première phase du Programme mis en place (2013-2017) a permis notamment de mener des actions à Tombouctou, à savoir la reconstruction de 14 mausolées, la réhabilitation de 3 mosquées et de 6 bibliothèques de manuscrits anciens, tout comme la sauvegarde de plus de 60.000 manuscrits anciens, mais aussi de renforcer les capacités des acteurs culturels.
L’UNESCO a contribué significativement à la protection de ces manuscrits. Les résultats obtenus sont certes encourageants, mais les défis restent encore grands.
Selon l’ambassadeur de l’Union européenne, le Mali est un pays culturel et l’UE est un partenaire actif dans la réhabilitation et la sauvegarde du patrimoine culturel pour la consolidation de la paix. Il a profité de l’occasion pour signaler que l’UE apporte une enveloppe de 500 mille euros pour la promotion et la valorisation de l’identité culturelle au Mali.
Dans son discours marquant l’ouverture de l’atelier, N’Diaye Ramatoulaye Diallo a laissé entendre que les activités réalisées dans le cadre de la deuxième phase du Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali ont concerné non seulement toutes les catégories de patrimoine culturel, mais aussi divers domaines transversaux en termes de reconstruction et de sécurisation des biens culturels ; d’aménagement des espaces culturels ; de renforcement des capacités des acteurs à la protection du patrimoine culturel ; d’études diagnostiques, techniques et de documentation des biens culturels ; de fourniture d’équipements et de matériels de conservation des biens culturels ;de conservation physique et numérique des manuscrits anciens.
La mise en œuvre de ces activités a non seulement permis de capitaliser les acquis de la première phase dans l’objectif d’une gestion efficiente, mais également d’assurer la pérennité des ressources du patrimoine culturel, facteur de dialogue, de paix et de cohésion sociale et de cibler des actions de développement socio-économique au bénéfice des communautés mitoyennes ou vivant sur les sites et des collectivités territoriales par le biais des activités touristiques et des métiers du patrimoine.
La réussite de cet atelier est d’une importance capitale car, elle permettra d’évaluer les impacts du Programme, de dégager de nouvelles perspectives, de faciliter et d’orienter les prises de décisions et de proposer des stratégies de mobilisation de ressources financières pour la poursuite des actions de conservation, de gestion et de promotion des biens du patrimoine culturel du Mali en cette période de post-crise.
Tièfing KANTE