Réfection septennale du toit de la case sacrée de Kangaba : La nouvelle génération baptisée «Mansassi»

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En prélude à la réfection septennale du toit de la case sacrée de Kangaba, la nouvelle génération chargée des activités liées à cette réfection, a été baptisé «Mansassi» par le chef du village Kangaba en la personne Minamba Keïta. C’était le vendredi, 9 mars 2012, en prélude au Festival international des arts et de la culture de Kurukanfuga à Kangaba.
Chaque sept ans, en prélude de la réfection du toit de chaume de Kamablon, la nouvelle génération qui va poser la nouvelle toiture sur  la case sacrée est baptisée un mois  avant. C’est ce qui a eu lieu à Kangaba la semaine passée. La cérémonie de baptême a été présidée par le doyen du village, c’est-à-dire le chef du village en la personne Minamba Keïta. Il l’a baptisée  «Mansassi».
Cette cérémonie a enregistré la présence du Ministre de la Culture Hamane Niang et de son homologue Djiguiba Keïta, Ministre de la Jeunesse et des Sports accompagné  à cet effet par une forte délégation. Il est à noter qu’avant ce jour, ce groupe de jeunes communément appelé Karé en langue locale est soumis à un véritable calvaire .En les voyant à l’œuvre, on se rappelle du temps de nos ancêtres condamnés à des travaux forcé. Les activités préliminaires consistent à creuser le caniveau qui traverse le village. Après cela, ils partent cueillir chercher les termitières à deux (2) ou  trois kilomètres (3), et les transporter sur la tête jusqu’au village. Et gare à celui qui se comporte de façon indisciplinée, il sera châtié par une flagellation. Dans chaque tribu, il y a un chef appelé «Tomboloma». C’est lui qui supervise l’exécution correcte de toutes les activités. Le respect des aînés est de rigueur. Les forgeront et les griots ne prennent pas part aux activités physiques. Mais, chacun a un rôle à jouer. Celui des forgerons est de chercher des fouets, et gare aussi à eux si les fouets finissaient sur le terrain en pleins travaux des jeunes. Quant aux griots, ils font battre le tam-tam pour remonter le moral des travailleurs. En cas d’activités, ce sont eux qui informent le Karé.
En outre, c’est le Karé qui est chargé de désherber le cimetière et de le nettoyer proprement. Ils partent également chercher le caillou du fleuve situé à un kilomètre de la ville, le transporter sur la tête jusqu’au village. Au moment de décharger le  caillou dans un espace aménagé à cet effet, ils reçoivent un coup de fouet bien appliqué dans le dos. Aucune dérogation n’est permise. Tout le monde est traité de la même manière sauf les griots, les forgerons et les marabouts.
Le Karé représente pour la population de Kangaba une école de formation de la personnalité humaine. Le respect et la soumission sont les principes qui régissent le Karé. La désignation du nom de Karé est le couronnement de cette série d’épreuves préliminaires.  C’est après cela qu’intervient le baptême proprement dit, marqué par une forte présence de tous les Karés.
Le nouveau Karé se met en rang et chaque jeune dépose son cola et une somme symbolique de 100 francs dans une tasse posée près du chef de village. Après la désignation du nom, un véritable combat a opposé entre la nouvelle génération et leurs aînés pour prouver leur force appelée communément «djabasédi». C’est ce qui a mis fin à cette cérémonie.
Boubacar SIDIBE (Stagiaire)
Envoyé spécial à Kangaba

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3 COMMENTAIRES

  1. Merci M.SIDIBE;”La culture est ce qui fait d’une journée de travail une journée de vie” (G.DUHAMEL).C’est tellement important de montrer à
    la nouvelle génération comment vivaient nos ancestres! moins que les
    descendants noirs de gaullois ici présents sur MWB essayent une fois de plus de nous faire oublier l’ensembles de ces valeurs qui nous identifient des autres.Ils n’y parviendront jamais. 😉 😉

    • Sambou j’espere que tu ne vies pas comme tes ancetres dans le doux ventre de la douce France. De l’autre cote on nous dit que le Mali est a 95% musulmans????J’avais pense voir IBK dans cette generation car les elections s’approchent et Ladji Bourama doit faire son pelerinage a la case sacree de Kangaba.

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