La directrice générale de l’Unesco, alors en visite en 2013, en compagnie du Président de la République française, François Hollande, promis d’aider le pays à reconstruire ces biens précieux du patrimoine culturel malien et mondial avec l’aide de la communauté internationale. Promesse tenue, car le samedi 18 juillet fut un grand jour pour la population de Tombouctou, qui a reçu la directrice générale de l’Unesco, Mme Irina Bokova. C’est dans une ambiance conviviale qu’elle a procédé à l’inauguration de huit mausolées reconstruits. L’occasion était également bonne pour Mme Bokova de s’entretenir avec la population, une rencontre au cours de laquelle plusieurs sujets ont été débattus.
Elle était accompagnée par le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mountaga Tall, le Ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour la MINUSMA, Arnauld Akodjenou, les ambassadeurs de l’Union européenne, Richard Vink et la Suisse, Beatrice Meyer, ainsi que le représentant de l’Ambassade de France, Jacques Batut.
A son arrivée à Tombouctou, elle a été accueillie par le maire de la ville et le grand Imam de la mosquée de Djingareyber. Elle a tour à tour visité la bibliothèque des manuscrits Al-Imam Essayouti, réhabilitée par l’UNESCO et la MINUSMA. Elle a aussi effectué une visite de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba (IHERI-AB) où près de 4200 manuscrits avaient été brûlés en janvier 2013. Elle a rencontré les communautés locales, à qui elle a rendu un hommage pour leur mobilisation en première ligne pour la reconstruction de ce patrimoine de l’humanité, et pour la sauvegarde des inestimables manuscrits anciens au péril de leurs vies.
Avant de procéder à l’inauguration des mausolées reconstruits, Mme Irina Bokova a expliqué l’importance de la restauration de ces biens précieux. «C’est un fort message de paix, de réconciliation, de respect pour la culture et le patrimoine, pour cet héritage millénaire, profond, richissime du peuple malien, qui représente aussi une richesse, pas seulement pour le Mali mais pour toute l’humanité. C’est par la reconstruction des mausolées de Tombouctou que nous pouvons aussi accompagner les accords de paix et restaurer l’identité de la ville, connue à travers le monde », a déclaré la directrice générale de l’Unesco.
L’Unesco collabore avec la CPI
A l’endroit des djihadistes qui ont détruit les mausolées, Madame Irina Bokova a indiqué que son Institution collabore étroitement avec la Cour pénale internationale. « J’ai rencontré il y a deux mois la procureure, et je crois qu’elle avance rapidement et j’espère qu’elle sera prête pour présenter le cas devant les hautes juridictions», a indiqué Irina Bokova devant la presse, sans entrer dans les détails. Avant de poursuivre que «le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la science ou à l’action caritative, des monuments historiques,… c’est considéré comme un crime de guerre.
Par la même occasion, elle a fait le point par rapport au fonctionnement des travaux : « trois millions de dollars sur les 11 millions nécessaires pour mener à bien ces travaux de rénovation ont été mobilisés, et ceci avec l’aide de la Suisse, l’Union européenne, la Norvège, les Pays bas et bien d’autres institutions, a-t-elle précisé.
Avant de quitter le Mali, la directrice générale de l’Unesco a, à la suite d’un entretien avec le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, réaffirmé l’engagement de son institution d’aider le pays à restaurer les célèbres manuscrits et les mosquées de la ville mythique de Tombouctou.
Il est à noter que la salle de banquet de la présidence a été baptisée « salle Irina Bokova ».
Clarisse Njikam pour Maliweb.net
C’est bien de penser au Mali et aux Maliens et nous serons reconnaissants envers tous ceux qui nous aident de façon sincère à résoudre nos problèmes sociaux et économiques. La question qui se pose est relative à nos priorités. La restauration des monuments détruits n’en est pas une du tout à mon humble avis. Dans les localités concernées et dans tout le Mali, la majorité des populations aspire à l’autosuffisance alimentaire, à la santé, à l’éducation, la prise en charge des personnes vulnérables du fait de leurs conditions de vie difficile. De grâce apportez nous l’aide selon nos besoins urgents qui sont très nombreux. La restauration des monuments va engloutir des sommes importantes pendant que des femmes qui attendent cherchent en vain une prise en charge adéquate, des malades au village ne peuvent obtenir les soins par manque de structures sanitaires, des enfants et des jeunes qui ne peuvent poursuivre leurs études par manque de moyens parce que les parents pauvres sont incapables de payer leurs études. Les priorités, nos priorités, leurs priorités etc.
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