Comme une chute libre en physique, la culture malienne connait de moment pas glorieux. La gestion faite d’elle par la ravissante ministre de tutelle n’est pas rose et le dernier Fespaco en est une parfaite illustration. Ce ne sont pas les administrateurs des arts et de la culture qui diront le contraire.
Rama a la chance de voir se concrétiser sous son autorité l’engagement de la France à rapatrier au Mali des milliers d’objets ayant appartenu au Mali. Ces objets culturels sont entreposés dans des musées et chez des collectionneurs privés qui ont pillé les objets culturels maliens pendant et après l’occupation coloniale. Mais voilà que les professionnels qui sont censés s’occuper de la gestion du patrimoine malien se plaignent constamment de la ministre de la Culture. Un exemple : le personnel de la mission culturelle de Gao a été mécontent du choix d’un enseignant du premier cycle comme directeur, alors que les administrateurs des arts et de la culture ayant le profil normal ont été mis sous ses ordres.
Ce corps de métier est la cheville ouvrière de la politique malienne des arts et de la culture, mais les règles qui encadrent son organisation sont souvent foulées aux pieds par le ministère en charge de la gestion du merveilleux patrimoine malien. Pas étonnant que dans ce contexte les découvertes inédites d’objets archéologiques par la force Barkhane ait échappé au Mali.
En effet, c’est par pur hasard que l’on a pris connaissance de la trouvaille d’une statue de taille importante dans le fleuve Niger par les Français. Ce qui a conduit un archéologue malien à affirmer que c’est bien de rapatrier les objets au Mali, mais il faut d’abord protéger ceux qui s’y trouvent d’abord.
On aimerait que la ministre s’implique pour en savoir davantage sur cette fameuse statue découverte par les Français. Cela devrait ouvrir la voie à une coopération scientifique entre les chercheurs maliens et les hommes de Barkhane. Depuis les excursions de Napoléon Bonaparte en Egypte en 1798, toutes les missions militaires françaises d’envergure impliquent des scientifiques de tout bord.
Au Mali, la France est loin d’être sur le même registre qui a conduit plus tard Jean-François Champollion à déchiffrer plus les hiéroglyphes. La Pierre de Rosette, cette tablette pharaonique découverte lors de la campagne d’Egypte de Napoléon, a été la clé de voûte de ce que l’on sait de l’écriture des anciens égyptiens.
Barkhane ne fait pas exception à cette norme établie par Bonaparte. Et la découverte qu’elle a faite dans le fleuve Niger pourrait être une autre Pierre de Rosette pour l’histoire du Mali. Le challenge ne s’arrête pas à cette découverte, le Mali étant connu pour être un pays de merveilles dont se glorifie souvent IBK, le champion UA des questions de culture et de patrimoine.
Fespaco, le fiasco
Cette année, le Fespaco a été un véritable fiasco pour le cinéma. Comme Alice au pays des merveilles, Rama est venue presque bredouille du Fespaco. Pourtant, avec tout le boucan autour de sa délégation, on aurait cru qu’elle allait apporter un prix digne de ce nom. Pourtant, votre journal bihebdomadaire avait levé l’équivoque sur la légèreté à laquelle les films maliens ont été tournés. Un des films du Mali qui avait plus de chance de remporter un prix a été mis à coté à cause de l’incompétence et l’insouciance des acteurs chargés de la question.
Face à cette reconnaissance, Rama jubile habituellement comme Alice au Pays des merveilles. Mais oublie que l’autre mission qui l’attend est de plaider pour que les Français qui sillonnent des pans inaccessibles du territoire malien puissent s’engager à protéger ce pays des merveilles allant de Mopti à Tadmekka, l’ancienne ville caravanière aux portes de l’Algérie.
D.K
L’auteur de cet article aurait pu avoir le courage d’écrire son nom. L’article a un fondement véridique, mais l’auteur semble hanté par une haine contre personnellement le ministre de la culture.
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