Protection des manuscrits et des mausolées de Tombouctou : L’UNESCO magnifie le leadership du président IBK

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Parmi les rares dirigeants ayant lutté pour sauvegarder le patrimoine culturel de leurs pays, figure le Chef de l’Etat malien, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita. L’UNESCO vient de lui témoigner sa satisfaction pour son engagement contre la destruction des manuscrits et mausolées de Tombouctou.

Le Mali fait figure parmi les pays dont le patrimoine culturel est menacé et en péril. Il est très concerné par ce phénomène qui a dévasté ses manuscrits, mausolées et sites culturels au nom de l’obscurantisme religieux, dans les régions du Nord, notamment  à Tombouctou, Gao et Kidal.

Cette situation n’a pas laissé indifférent le président de la République, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, qui a mis tous les moyens en œuvres pour que les richesses culturelles maliennes soient préservées.

Le Chef de l’Etat a fait de la protection des manuscrits de la ville de Tombouctou assaillis par les terroristes en 2012, une des fibres primordiales de sa diplomatie culturelle, depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat.

La réaction des structures internationales chargées des questions culturelles ne s’est pas fait attendre.

La Directrice générale de L’UNESCO, Mme Irina Bokova,  avait effectué en 2013 une visite au Mali pour s’enquérir de l’état du patrimoine culturel malien, inscrit à l’UNESCO. Ce qui a permis par la suite,de restaurer des sites, des mausolées et des manuscrits de la ville des 333 Saints. Mais aussi l’initiation d’une réflexion internationale sur les moyens de renforcer la protection des biens culturels menacés par les conflits et de préserver la diversité culturelle mise en Péril par l’extrémisme religieux.

Présent à la Conférence Internationale d’Abu Dhabi, qui est une initiative de la France et des Émirats Arabes Unis, le président de la République s’est offert le devoir de partager son expérience avec les autres dirigeants et a fait des propositions pour préserver le patrimoine culturel.

A la fin de la conférence, l’engagement du Chef de l’Etat IBK a, par conséquent été reconnu et salué par la Directrice de l’UNESCO.

Sur la tribune d’Abu Dhabi, Mme Irina BOKOVA a salué et magnifié le leadership du Président de la République pour son engagement et sa volonté pour la protection du patrimoine culturel de Tombouctou.

Par ailleurs, avant l’ouverture du Sommet, le président Ibrahim Boubacar KEITA a participé à la prière sainte de Vendredi à la mosquée Cheick Zayed d’Abu Dhabi, aux côtés du Ministre des Affaires étrangères des Émirats Arabes Unis, du Président Égyptien et de l’Imam Ben Essayouti de la grande mosquée de Tombouctou.

En marge de cette conférence, le Président de la République a pris part à la commémoration de la fête nationale des Émirats Arabes Unis, aux côtés du Prince Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan.

Ila accordé une photo de famille avec ses collaborateurs de la Présidence de la République, Mme la Ministre de la culture et le Personnel de l’Ambassade du Mali aux Emirats Arabes Unis dont SEM Boukary Sidibé.

Cyril ADOHOUN

 

DECLARATION DU SOMMET D’ABU DHABI

Un fonds de « 100 millions » de dollars pour sauver le patrimoine en péril

La Conférence internationale d’Abu Dhabi sur la protection du patrimoine culturel en péril a accouché de deux décisions phares. Il s’agit de la constitution d’un fonds international et de la création d’un réseau international de refuges, pour sauvegarder  les biens culturels mis en péril par les conflits armés ou le terrorisme.

Le patrimoine culturel mondial porte en lui l’avenir commun de l’humanité. C’est le Miroir de notre humanité, le gardien de notre mémoire collective et le témoin de l’extraordinaire esprit de création de l’humanité.

Aujourd’hui, les conflits armés et le terrorisme qui sévissent sur tous les continents touchent des millions d’hommes et de femmes sans épargner leur patrimoine plurimillénaire. Les extrémistes portent violemment et parfois délibérément atteinte aux cultures des pays et des peuples qu’ils dévastent, cherchant à détruire le patrimoine culturel, bien commun de l’humanité.

C’est face à cette situation qu’une dizaine de représentants d’Etats se sont réunis à Abu Dhabi sur la protection du patrimoine culturel en péril.

La conférence, co-présidée par le Président de la République française, son Excellence François Hollande, et son Altesse Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier de l’Emirat d’Abu Dhabi, a enregistré la présence du Chef de l’Etat malien, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita.

Dans une déclaration finale rendue publique, sanctionnant le sommet, les Chefs d’Etats ont estimé que « menacer, attaquer, détruire et piller le patrimoine, revient à s’en prendre aux fondements même de l’identité des peuples, de l’histoire dans laquelle ils s’inscrivent et des repères sur lesquels ils se construisent. Sans ce patrimoine, c’est l’identité entière d’un peuple qui disparaît, sa mémoire qui s’efface et son avenir qui se trouve compromis».

Selon les Chefs d’Etat, le patrimoine, dans sa diversité, est une source de richesse collective et incite au dialogue. Il constitue un facteur de rapprochement, de tolérance, de liberté et de respect. Sa destruction représente une menace pour la paix, tout comme le trafic illicite de biens culturels dont le développement est souvent le corollaire des temps de crises.

En conséquence, les chefs d’État, de gouvernement, et leurs représentants ont réaffirmé leur volonté commune de sauvegarder le patrimoine culturel en danger de tous les peuples, contre sa destruction et son trafic illicite.

Les participants, dont la décision est d’unir les efforts, se sont félicités de l’appel lancé par le Directeur général de l’UNESCO et exprimé leur soutien à la coalition mondiale « Unis pour le patrimoine » qui a été lancée pour protéger le patrimoine commun des destructions et des trafics.

« Nous accueillons favorablement la Stratégie de renforcement de l’action de l’UNESCO pour la protection de la culture et la promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé », ont-ils souligné dans la déclaration.

Toutefois, les chefs d’État, de gouvernements, et leurs représentants se sont donné le devoir de veiller au respect des valeurs universelles qui, depuis les Conventions internationales successives de La Haye de 1899, 1907 et 1954 et de ses protocoles de 1954 et 1999, leur imposent de protéger les vies humaines ainsi que les biens culturels en période de conflit arme.

Ainsi diront-ils : « Ce processus doit être conduit en étroite liaison avec l’UNESCO, qui œuvre inlassablement depuis 1945 à la préservation du patrimoine, à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et à la promotion de la culture comme instrument de rapprochement et de dialogue entre les peuples ».

100 millions de dollars comme fonds de protection

Egalement, dans un esprit d’universalité et dans le cadre des principes des conventions de l’UNESCO, ils se sont engagés à poursuivre deux objectifs ambitieux et pérennes, pour garantir la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la sauvegarde du patrimoine. Il s’agit de « la constitution d’un fonds international pour la protection du patrimoine culturel en péril en période de conflits armés, qui permettrait de financer des actions préventives ou d’urgence, de lutter contre le trafic illicite de biens culturels ainsi que de participer à la restauration de biens culturels endommagés ».Et de « la création d’un réseau international de refuges pour sauvegarder de manière temporaire les biens culturels mis en péril par les conflits armés ou le terrorisme sur leur territoire, ou, s’ils ne peuvent être en sécurité au niveau national, dans un pays limitrophe, ou en dernier ressort dans un autre pays, en accord avec les lois internationales à la demande des gouvernements concernés, et prenant en compte les caractéristiques nationales et régionales et le contexte des biens culturels à protéger ».

La réalisation de ces objectifs a nécessité la création d’un fonds de 100 millions de dollars.

Un sommet de réunification des efforts

À l’occasion de cette conférence, les chefs d’État et de gouvernements et leurs représentants, responsables et parties prenantes, ont uni leurs efforts en faveur du patrimoine, ‘’en appuyant l’action internationale destinée à sauvegarder le patrimoine culturel menacé par les conflits armés ou le terrorisme’’.

« Une conférence de suivi, organisée en 2017, permettra notamment d’évaluer la mise en œuvre des initiatives lancées à Abu Dhabi et des premiers projets financés par le fonds international », peut-on lire entre les lignes de la déclaration.

Pour finir, les participants ont salué le rôle éminent des Nations Unies et des institutions qui en relèvent, en particulier l’UNESCO, qui est la seule institution des Nations Unies ayant pour mandat de protéger la culture.

« Nous appelons le Conseil de Sécurité des Nations unies pour solliciter son appui à la réalisation de nos objectifs, en plein accord avec la Charte des Nations Unies », ont-ils conclu dans la déclaration.

La conférence a pris fin en marge des travaux d’achèvement du Louvre d’Abu Dhabi, voulu comme « Le premier musée universel dans le monde arabe » et « un symbole de tolérance », qui sera inauguré en 2017.

Cyril ADOHOUN

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