Dans notre rubrique consacrée à la rénovation des bibliothèques de manuscrits par la SAVAMA-DCI, notre reporter s’est entretenu, cette semaine avec le promoteur de la bibliothèque Ahmed BOULARAF. Il nous parle non seulement des relations entre sa bibliothèque et la SAVAMA-DCI (une ONG qui intervient dans le domaine de la protection et de la conservation des manuscrits), mais aussi des manuscrits de sa bibliothèque.
LAFIA REVELATEUR : qui êtes-vous ?
AHMED : je suis Ahmed Saloum Boularaf, je suis le promoteur de la bibliothèque Ahmed BOULARAF de TOMBOUCTOU.
LAFIA REVELATEUR : votre bibliothèque est justement en chantier, pouvons-nous savoir les raisons ?
AHMED : la bibliothèque est en chantier parce que nous avons obtenu un financement grâce à la SAVAMA-DCI. Avec ce financement, je suis entrain de construire un endroit beaucoup plus propice à la protection et à la conservation des manuscrits qui sont très fragiles. Je profite de votre tribune pour remercier la SAVAMA-DCI pour tout ce qu’elle fait pour la protection et la conservation des manuscrits à Tombouctou et un peu partout au Mali. Aussi, je lance un appel à l’endroit de tous les détenteurs de manuscrits de se rallier à la SAVAMA DCI. Car cette ONG nationale dont le promoteur est un tombouctien et qui connaît bien les manuscrits est la mieux indiquée pour nous aider à conserver les savoirs qui sont couchés dans ces manuscrits. Et je demande surtout aux détenteurs de ne jamais fermer la porte des bibliothèques de manuscrits aux chercheurs.
LAFIA REVELATEUR : quels types de manuscrits peut-on trouver dans votre bibliothèque ?
AHMED : dans cette bibliothèque, nous avons plusieurs sortes de manuscrits : des manuscrits sur l’histoire, des manuscrits sur la biologie, l’astrologie et l’astronomie, la médecine, la philosophie, sur presque tous les domaines du savoir. Leur contenu est très riche et plein de sens. J’invite les chercheurs de venir voir
LAFIA REVELATEUR : « on ne mange pas papier », disent les ivoiriens. Mais quels intérêts Tombouctou peut tirer de ces manuscrits?
AHMED : Les manuscrits ont une importance capitale pour Tombouctou. Mais c’est une énorme fierté qu’un Tombouctien éprouve lorsqu’on dit que sa région a abrité l’une des plus vieilles universités du monde. Ces manuscrits prouvent que Tombouctou est une très ancienne cité du savoir. En plus ils contiennent un savoir qui peut servir le monde entier et qui doit faire le bonheur de tous les maliens en général et de tous les Tombouctiens en particulier. Sans oublier les milliers de touristes que ces manuscrits attirent vers Tombouctou. Vous le savez autant bien que moi, si le tourisme marche, tout va à Tombouctou et si les touristes ne viennent pas, rien ne marche ! La plupart de ces touristes viennent à Tombouctou à cause des manuscrits. Et je vous informe qu’on n’a même pas encore suffisamment fait la promotion du volet tourisme-manuscrits.
Donc, les intérêts que les manuscrits peuvent apporter à Tombouctou et au Mali sont incalculables.
LAFIA REVELATEUR : vu l’importance des manuscrits, est- ce que les maliens en général et les Tombouctiens en particulier fréquentent la bibliothèque pour faire des recherches ?
AHMED : le malien, le tombouctien, ne fréquentent pas beaucoup la bibliothèque. Les quelques uns qui viennent sont des jeunes qui préparent leurs mémoires ou thèses. Mais au contraire je reçois beaucoup de chercheurs venus de l’extérieur. Je reçois des européens, des américains, des chercheurs qui viennent un peu partout dans le monde.
Entretien réalisé par Oumar Baraka.
