Du 15 au 16 novembre 2019, Ntomikorobougou en commune III du District de Bamako, va connaître une animation particulière à la faveur de la 5ème édition de la nuit du Taman.
L’Institut Français du Mali a abrité le jeudi 17 octobre 2019, le lancement des activités de la 5ième édition du festival la nuit du Taman. Organisé par l’Association Taman Traditionnel, le but de ce festival est de mettre un accent particulier sur l’histoire et le rôle du Taman dans notre société. Pour la circonstance, l’artiste au 5 tamans, Cheicknè Sissoko a animé une conférence de presse.
« La 5ème édition du festival sera précédé d’un atelier de formation en Taman. Cet atelier sera organisé du 04 au 07 novembre à l’Institut Français du Mali à l’intention des griots et des non griots. Le 08 novembre, la 5ème édition du festival sera officiellement lancée par un concert à l’Institut Français du Mali. Et, le week-end du festival est programmé du 15 au 16 novembre 2019, à N’tomikorobougou devant le stade Mamadou Konaté ». La déclaration a été faite par Cheicknè Sissoko, Directeur du festival la nuit des Tamans. C’était lors d’une conférence de presse qui a enregistré la présence de Patrick Giraudo, Directeur de l’Institut Français du Mali et de Mahamadou Kouyaté, Maire de N’tomikorobougou.
Au cours de cette conférence de presse, pour montrer son soutien à l’armée malienne, l’artiste a fait observer une minute de silence à la mémoire des soldats tombés aux champs de l’honneur. Il a ensuite procédé à la présentation des deux trophées reçus lors de « African Drum Festival » au Nigeria. Avant de faire un bref exposé sur l’histoire du Taman, et son rôle dans notre société.
Selon lui, le taman a toujours été un instrument de musique, de percussion, de rassemblement et de cohésion. Il dira qu’il a été, et qu’il est un instrument de communication et d’information permettant aux griots de passer les messages du chef au villageois. « Le taman est un instrument musical lors des cérémonies de mariages et de baptêmes. Mais pour annoncer le décès d’un notable, on arrachait la peau qui couvre un orifice du taman afin qu’il donne un son particulier pour annoncer le décès du roi, du chef des griots ou du chef de quartier » a indiqué Cheicknè Sissoko.
Cheicknè Sissoko a expliqué qu’il existe trois types de tamans dans notre société: le gros taman ou Taman-ba, qui est un taman à solo ; le taman moyen qui fait l’accompagnement et le petit taman ou tamani qui fait le solo et l’accompagnement en même temps pour donner l’harmonie au son. Il a précisé qu’auparavant le taman-ba était fabriqué avec le bois et toutes les parties étaient recouvertes de peau. De nos jours, dira-t-il, il est fabriqué avec le fil, et cela permet la résistance de l’instrument contre la sueur.
Après plusieurs années de carrière nationale et internationale en joueur de taman, Cheicknè Sissoko, artiste talentueux du village de Madina Sacko, dans la région de koulikoro, s’est fortement investi à la formation de l’Association des jeunes non scolarisé et sans emploi à Sabalibougou. Il a formé un groupe en 2014, composé de 4 hommes joueurs de taman et une chanteuse pour faire des prestations. Son talent n’est pas venu au hasard. Il a expliqué que ses grands-parents étaient l’annonceur de message du chef de quartier de N’tomikorobougou. Selon lui, cela a été une occasion pour lui de prendre le relais et d’apprendre à jouer au taman.
Pour sa part, Mahamadou Kouyaté, maire de N’tomikorobougou, dira que la mairie de la Commune III du District de Bamako accompagne cette activité culturelle d’une grande envergure. « Nous voulons la promotion du taman, qui doit être vulgarisé au Mali et au-delà de la frontière malienne. Pour ce faire la mairie de la Commune III a placé les actions culturelles au centre de ses préoccupations. Cela justifie notre accompagnement de ce projet qui veut être pour nous un projet communal pourquoi pas aller au-delà de la commune pour être un projet national. C’est notre ambition qui est affichée » a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que la mairie de la Commune III accompagne cette activité culturelle pour sa réussite.
Mohamed Camara