Promotion de l’entreprenariat culturel au Mali : Le Réseau Kya lance le Fonds Maaya

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L’organisation de manifestations artistiques et culturelles est un grand défi au Mali, tant pour les entrepreneurs que pour les artistes, tous domaines confondus. La crise politico-sécuritaire de 2012, dont les effets se sont prolongés jusqu’à mi 2013, n’a rien arrangé à cet état de fait, le péjorant même par l’instauration d’un long état d’urgence.

Les principales conséquences de cet état d’urgence ont été une dégradation manifeste des conditions de vie des artistes, faute d’engagements et  des acteurs culturels, qui ne pouvaient plus organiser d’évènements publics. S’y sont ajoutées les consignes drastiques de sécurité et la réduction des supports financiers de la part de nos partenaires, le Mali se trouvant haut placé dans la «Liste rouge».
C’est pour remédier à ces carences que le Réseau d’opérateurs culturels maliens Kya a rédigé son «Programme de relance de l’action culturelle au Mali», après un brainstorming qui l’a aussi amené à formuler son Programme Qualité, après évaluation de ses réalisations.

Grâce au support financier de la Fondation néerlandaise Doen, en 2012, un Fonds de solidarité post crise a été mis en place, permettant de financer dix projets culturels et de venir en aide à des artistes en difficulté financière par une Opération Sunakari.

Le samedi 28 septembre dernier, le siège de la Fondation Festival sur le Niger à Ségou, le Réseau Kya a réuni ses membres, des experts culturels dont le Burkinabè Ki Siriki et la Franco-sénégalaise Chanel Diagne, son comité technique et la presse spécialisée pour procéder au lancement officiel du Fonds Maaya de solidarité et d’aide à la création artistique, l’un de ses nouveaux projets-phare, sous le parrainage de Oumar Baba Sidibé, Directeur de Cabinet du Gouverneur de la 4ème Région.

Ce Fonds Maaya, présenté à l’assistance par le Secrétaire général du Réseau, Attaher Maiga, vise principalement l’aide à la création, mais n’oublie pas, par solidarité agissante, les artistes et opérateurs culturels en difficulté, au premier rantg desquels les victimes de la crise du nord. L’aide à la création se concrétisera sous la forme de prêts sans intérêt aux artistes et opérateurs culturels. Le montant total mobilisé par le Réseau s’élève à 103 millions de FCFA pour 2013 et 2014.
Un comité d’attribution indépendant pour la sélection des attributaires, après appréciation de la pertinence et de la faisabilité de leurs projets a été constitué. Il est composé des spécialistes de l’entreprenariat culturels Salia Mallé, Boubacar Hama Diaby et Youba Bathily.

Mamou Daffé, Coordinateur du réseau Kya, s’est félicité de la mise place de ce Fonds, né d’une recommandation du Forum de Ségou visant à mieux permettre à la culture de jouer son rôle dans le développement de notre pays. Parmi les autres projets inscrits à l’agenda lors de ce Forum l’organisation de rencontres culturelles régulières; la création de Think tanks sur les secteurs porteurs de la culture malienne; l’organisation d’un atelier de création des artistes déplacés du nord en musique et arts plastiques, qui débutera le 18 octobre prochain et le Marché national des arts Troc’Art de Ségou, qui a dû être reprogrammé pour 2014.

Les membres du Réseau Kya ont aussi participé à de nombreuses rencontres internationales, dont les récents Jeux de la Francophonie ou la réunion de la Coalition internationale pour la diversité culturelle de l’UNESCO, en octobre 2012 à Bratislava (Tchèquie), améliorant leur visibilité à l’international. Un plan de communication est aussi en cours de formulation avec les journalistes culturels familiers des activités du Réseau.

Abdoulaye Konaté, célèbre plasticien et Directeur du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, qui représentait le ministre de la Culture, a salué l’initiative et remercié la fondation Doen pour la confiance portée aux opérateurs culturels et artistes de notre pays. Les acteurs et opérateurs culturels sont donc interpelés au premier chef: s’ils veulent que le Fonds Maaya devienne une «banque culturelle» pérenne, place à une saine gestion des fonds qui leur seront prêtés et donc à leur remboursement dans les délais impartis!

Signalons aussi que ce week end ségovien a aussi vu la 14ème rencontre Baro du Centre Culturel Korè, le début d’un workshop pour une dizaine de plasticiens à la Fondation du FSN et la naissance d’un orchestre prometteur, le Sahel Blues, qui regroupe autour de Mama Sissoko de talentueux instrumentistes, jeunes et moins jeunes.

Ramata Diaouré

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