Promotion de la culture à Yanfolila : Des jeunes formés sur les pas de danses et la fabrication des instruments de musique du terroir

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La culture malienne est aujourd’hui enviée partout  dans le monde à travers ses arts, ses instruments de musique et ses pas de danses traditionnelles. Malheureusement, ces pans importants de la culture malienne dans certaines localités sont en voie de disparition. C’est pour parer à cette situation  que le promoteur du festival ‘’ Nuits du Kamalen N’Goni’’, Abdoul Berthé  a initié une formation des jeunes pour revaloriser les instruments de musique et pas de danses traditionnelles à Yanfolila avec l’appui financier de la coopération Suisse. L’initiateur Abdoul Berthé  a rendu visite, il ya quelques jours, aux bénéficiaires de cette formation pour constater les progrès enregistrés.

Les pas de danses et les instruments traditionnels  font partie intégrante du patrimoine artistique et culturel du Mali. Cependant,  prises dans l’engrenage de la modernité, certaines danses sont en passe de perdre leur originalité.

Issa Sidibé, formateur en danse traditionnelle de ‘’Kamalen N’goni’’ a indiqué qu’il pratique  cette danse depuis 20 ans.

« J’ai dû laisser la danse pour  jouer les instruments de musique. Mais grâce à cette formation, je vais continuer la danse. Après cette formation, je vais organiser une troupe de danse à Yanfolila et faire de cela mon métier. On fera connaitre cette danse et la valoriser », a-t-il indiqué. Avant de poursuivre que la danse du Kamalen N’goni demande le mouvement de tout le corps. « Contrairement aux danses d’aujourd’hui, le Kamalen N’goni peut être dansé partout et dans toutes les circonstances, car elle se danse avec des vêtements complets. Et tout le monde peut le regarder. De nos jours, cette danse est modifiée et même l’instrument  Kamalen N’goni a été  modifié.  Je lance un appel aux artistes de ne pas laisser nos pas de danses  disparaître.  Il faut que les enfants cherchent à connaitre ces danses pour les pratiquer », a ajouté Issa Sidibé.

Mamourou Camara, formateur en instruments de musique dira qu’il fabrique de nombreux instruments traditionnels notamment le ‘’Kolo Kolo’’,  le ‘’Dan’’, le ‘’Wassamba’’, le ‘’Yabara’’, le ‘’Kamalen n’goni’’ qui est la base de tout.

« Nous avons fabriqué durant cette formation 6 ‘’kolo kolo’’, 2 ‘’N’goni’’, 5 ‘’calebasses’’, 2 ‘’N’grina’’, 3 ‘’sokou’’, deux ‘’yabara’’. Nous sommes heureux  de savoir qu’il existe de telles initiatives pour valoriser les instruments traditionnels. Nos instruments sont en voie de disparition à cause de la batterie et autres instruments modernes. Je lance un appel à l’ensemble de la population de contribuer à la revalorisation de notre culture. », a-t-il lancé. Avant de souligner que la musique occupe une place très importante dans la société.

« Je voudrai, après cette formation, avoir un centre de formation en musique et pas de danses traditionnelles à  Yanfolila », a laissé entendre  Mamourou Camara. C’est le même discours chez Kalaka Lasso, formateur venu de Kolondiéba, qui affirme que cette formation est un moyen de développement.

«  Ce n’est pas notre souhait que nos pas de danses disparaissent. Lors de cette formation, j’ai beaucoup appris auprès de mes amis formateurs.   La musique est une arme pour  convaincre la population et apaiser les cœurs meurtris », a-t-il déclaré.

Un autre formateur Mamadou  Bouaré dira qu’il joue beaucoup d’instruments traditionnels à savoir le ‘’kamalen N’goni’’, le ‘’koko kolo’’…. Et d’ajouter qu’il constate qu’à travers  cette formation, ils pourront encore sauver leur culture car  on peut jouer ces instruments sans ajouter  les instruments modernes.

Un des bénéficiaires de la formation Boubacar Mariko a indiqué que lors de cet atelier, ils ont beaucoup appris. Pour lui, cette formation est très bénéfique pour les jeunes.

Abdoul Berthé pour sa part dira qu’au Mali, il y’a plus de 6 millions de personnes qui vivent de la culture. Mais, il a regretté que les autorités ne fassent pas grand-chose pour appuyer ce secteur.

« Par notre action, nous voulons amener la jeunesse à aimer les instruments traditionnels, les rythmes et les pas de danses traditionnelles pour leur transmission  de génération en génération », a expliqué Abdoul Berthé. Selon qui, cette formation  a pour objectif d’offrir la possibilité aux acteurs et artistes du monde rural de se perfectionner afin de rentabiliser leurs productions.  Pour lui, cet atelier de formation a produit d’énormes résultats.

« Les bénéficiaires de cette formation iront au prochain festival  ‘’Didadi’’ de Bougouni pour montrer le produit de la formation et seront programmés au festival ‘’nuits du Kamalen N’goni’’.  L’objectif visé  est aussi de trouver des relèves dans les années à venir par rapport à la fabrication des instruments de musique traditionnelle et la danse du Kamalen N’goni  et si possible, que cela débouche à des  créations d’emploi pour ces jeunes », a conclu Abdoul Berthé.

A noter que l’objectif de cet atelier de formation est de renforcer les capacités techniques des instrumentistes et des danseuses des aires culturelles de Yanfolila, Bougouni, Kolondiéba, de créer un cadre d’emplois  pour les artistes afin de réduire l’immigration massive des artistes ruraux vers les centres urbains du Mali et l’Europe et sur les sites d’orpaillage.

 

Aoua Traoré 

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