Comment permettre aux jeunes et aux enfants réfugiés, victimes de la guerre au Nord, de s’exprimer directement à travers des moyens techniques et artistiques ? L’initiative a inspiré chez le groupe « Walaha » un projet novateur dénommé « le désert pour un refuge ». Lancé le 15 octobre dernier, ce projet est mis en œuvre en partenariat avec le Cinéma numérique ambulant.
« La priorité pour une population déplacée est naturellement d’accéder aux denrées de première nécessité. Mais si on savait exactement ce qui se passe, ceci stimulera plus la solidarité des gens par une prise de conscience ». C’est en ces termes que le directeur général du groupe « Walaha », Fousseyni Diakité, justifie l’initiative de la naissance du projet « le désert pour seul refuge ». C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue ce mardi 16 octobre au l’Institut français de Bamako. Pour lui, l’initiative de la mise en œuvre du présent projet participe de cette dynamique.
L’objectif visé par cette initiative est de permettre aux jeunes et aux enfants réfugiés, victimes de la guerre au Nord, de s’exprimer directement à travers des moyens techniques et artistiques. Elle permet également de soutenir les initiatives éducatives dans les différents camps des réfugiés maliens, d’avoir des œuvres sous forme de témoignage et les diffuser à grande échelle dans le but d’une prise de conscience internationale sur la situation humanitaire dans ces camps.
Le projet, qui durera plus d’un mois, interviendra dans les camps de déplacés et refugiés du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie, mais également des villes du Mali comme à Mopti.
« Il s’agit de donner le sentiment aux jeunes et enfants réfugiés qu’ils ne sont pas abandonnés, et leur donner le sourire et l’espoir d’un lendemain meilleur », explique Fousseyni Diakité, pour qui, plusieurs activités sont inscrites au programme.
Les différentes activités visent la sensibilisation sur la protection et l’éducation sexuelle des enfants et la malnutrition.
Le projet « Le désert pour un seul refuge » consacre la création d’un centre de loisirs sur les camps de réfugier maliens. Son rôle vise à encadrer de jeunes réfugiés maliens, déplacés dans le désert burkinabé, nigérien, mauritanien et malien à faire des reportages vidéos, photos, radio et des peintures sur leur situation. « Notre objectif est de constituer des bibliothèques sur ces camps, faire des projections de films pour les jeunes et les enfants, mais aussi des films sur la résolution de conflits pour le public adulte, suivies de causerie-dé- bats », explique le directeur général du groupe « Walaha ».
Projet multidisciplinaire
A la place des médias classiques, les jeunes donneront leur interprétation de la situation au Mali. Selon Fousseyni Diakité, il s’agit de donner l’occasion aux enfants d’exprimer, de partager leurs opinions, leurs besoins, leurs craintes et leurs espoirs en leur offrant l’opportunité de prendre le micro, la caméra et le pinceau.
« Le désert pour un seul refuge », c’est aussi l’appui aux initiatives éducatives dans ces camps à travers la constitution de bibliothèques et des formations aux techniques d’animation à l’endroit des jeunes qui se sont constitués en association d’éducateurs sur ces camps.
« Le désert pour un seul refuge » est un projet multidisciplinaire, qui, selon ses initiateurs, répond aux objectifs visés par des jeunes professeurs des camps de réfugiés. Le projet tourne autour de la photographie, du cinéma numérique, de la peinture, de la radio, et met ces jeunes et ces enfants en acteurs. L’objectif, expliquent les organisateurs, est de mettre en place avec eux des ateliers d’initiation dans ces différents domaines artistiques et techniques. « Cette initiative vise le développement personnel et socioculturel des enfants réfugiés et en même temps l’initiation de leurs jeunes professeurs aux techniques d’animation pédagogique. Cela dans le but de poursuivre des activités socioculturelles sur du long terme », a précisé le directeur général du groupe « Walaha ».
Notons que le groupe « Walaha » est un groupement de jeunes de diverses qualifications intervenant dans le domaine de l’éducation, de la communication, des arts et de la culture. Cela à travers le multimédia (informatique, radio, cinéma numérique), le théâtre, les arts plastiques, la musique et la danse.
Issa Fakaba Sissoko