Le projet “Engagement de Bamako”, adopté lors de la réunion des premières des Etats africains le 14 janvier 2017 en marge du Sommet Afrique-France pour l’amélioration de la santé de la reproduction en Afrique, a été officiellement lancé hier au Mali par la première Dame Kéita Aminata Maïga. Il s’agit de valoriser les pratiques culturelles et traditionnelles positives en matière de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ).
Les pratiques traditionnelles et culturelles positives valorisées peuvent apporter beaucoup en matière de santé de la reproduction. Conscientes de cela, les premières dames des pays africains ont adopté en janvier 2017 en marge du Sommet Afrique-France l’Engagement de Bamako.
Une année après cette réunion adoptive, la première Dame du Mali, Kéita Aminata Maïga, a officiellement lancé le projet. C’était à l’Institut national de formation des travailleurs sociaux, en présence des membres du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
La problématique de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes est une préoccupation des autorités compte tenu des enjeux que cela suscite pour le développement socioéconomique du pays.
“Au Mali, environ une personne sur trois a un âge compris entre 10 et 24 ans qui montre l’importance de la population des jeunes. Cette frange de la population fait face à de nombreux défis y compris ceux en santé de la reproduction caractérisée parune entrée dans la vie féconde qui se fait très tôt ; le mariage précoce est élevé ; l’accès aux services de santé est faible, et la planification familiale est peu utilisée”, a souligné l’épouse du chef de l’Etat.
Ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé de la reproduction. “Il en résulte une forte fécondité, un niveau élevé de mortalité maternelle et néo-natale, de maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH et une forte déscolarisation des adolescentes et des jeunes”, a-t-elle déploré.
Fort de ces constats amers, les premières Dames d’Afrique ont décidé d’initier le projet “Engagement de Bamako” pour associer aux pratiques modernes de SRAJ les pratiques traditionnelles et culturelles positives au service de la santé de la reproduction.
“Les premières Dames ont convenu que les efforts en matière de santé de la reproduction lorsqu’ils sont déployés dans le cadre du respect des normes sociales, peuvent unir la communauté pour renforcer les bonnes pratiques qui sont directement bénéfiques à leurs membres et en même temps, remettre en question celles qui altèrent la santé sexuelle et de reproduction”, a précisé la coordonnatrice du projet.
C’est dans ce cadre que la coordonnatrice du projet “Engagement de Bamako”, Kéita Aminata Maïga, s’est engagée à mettre à la disposition des chercheurs des moyens nécessaires pour “identifier, questionner nos traditions et cultures afin de trouver certaines réponses, valoriser les bonnes pratiques et les mettre au service de nos programmes de la santé de la reproduction aux fins d’un changement de comportement des populations en général et des jeunes en particulier”.
Un chèque de 52,294 millions a été remis aux chercheurs par la première Dame. Cette nouvelle stratégie qui vient en complément à celle déjà mise en œuvre par les professionnels de la santé, est soutenue par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; de l’Aménagement du territoire et de la Population.
Youssouf Coulibaly