Des prix aussi prestigieux que consistants ainsi répartis:
– L’Union européenne avec le prix européen d’une valeur de 7 millions de FCFA;
– La CEDEAO avec deux prix spéciaux comprenant, comme d’ordinaire, le prix de l’intégration pour le meilleur film ouest- africain dont la valeur est passée à 15 millions de nos francs et le prix de la meilleure réalisatrice féminine doté de 10 millions de FCFA;
-L’UEMOA avec trois prix spéciaux à savoir celui de l’intégration dans les catégories ” long métrage “, ” court métrage ” et ” documentaire “, dont les valeurs sont échelonnées respectivement à 5 millions, 4 millions et 3 millions de FCFA;
-Le conseil de l’Entente, nouveau partenaire du festival, avec un prix spécial dénommé prix Houphouët Boigny doté de 10 millions de nos frans;
-L’UNICEF, partenaire de retour après avoir manqué une édition, avec le prix UNICEF pour les droits de l’enfant d’une valeur de 7 millions;
-La Fondation Ecobank avec le prix Sembène Ousmane d’une valeur de 5 millions;
-La ville de Ouagadougou avec son prix d’une valeur de 2 millions;
– Royal Air Maroc avec le prix du même nom, prix en nature d’un séjour à Ouarzazate d’une valeur estimée à environ 6 millions;
– La Guilde africaine des réalisateurs et des producteurs avec le prix Thomas Sankara d’une valeur de 3 millions;
– L’interafricaine de la prévention des risques professionnels (IPRF) avec le prix de la santé et de la sécurité au travail d’une valeur de 3 millions;
– L’association catholique mondiale de la presse avec le prix Signis d’une valeur de 2 millions;
– La loterie nationale burkinabè (LONAB) avec le prix de la chance d’une valeur de 2 millions.
Soit un pontant cumulé de 84 millions pour les prix spéciaux.
Un prix spécial a beaucoup animé les débats lors de la conférence de presse. Il s’agit du prix “Thomas Sankara”. Selon le Congolais Bakupa- Kanyinda de la Guilde Africaine des réalisateurs et producteurs, initiateur de ce prix, “ce n’est pas un fait du hasard dans car ça fait 27 ans que nous on y pense. 27 longues années d’attente puisque le contexte n’était pas favorable. Et le régime hostile. parti, les initiateurs se réjouissent enfin de pouvoir ” pérenniser la mémoire de cet illustre africain”. Les cinéastes n’ont jamais donné un prix au Fespaco, fait remarquer l’initiateur. Une première donc avec ce prix. ” Ce prix est déjà par lui- même invité dans une vingtaine de festivals au monde. Celui qui sera primé est déjà acheté par plusieurs télévisions dans le monde.
Il faut rappeler que les prix spéciaux accompagnent toujours l’Etalon d’or qui passe cette année de 10 à 20 000 000 FCFA. Ils sont attribués selon les critères du donateur aux œuvres en lice pour la compétition officielle. Ces prix seront remis cette année le vendredi 06 mars prochain, à l’issu d’un gala, avant la désignation de l’Etalon d’or.
Rapt à Bamako parmi les films populaires
Dès 7 heures, la salle du ciné Burkina était pleine à craquer le mardi 3 mars dernier à l’occasion de la première projection du film ” Rapt à Bamako “, le long métrage du réalisateur Cheick Oumar Sissoko, en compétition pour l’étalon d’or de Yennenga.Chacun avait la curiosité de regarder ce film, qui, lève le voile des entraves au développement en Afrique, les enlèvements humains pour des sacrifices rituels…
Bref en synopsis le film est une histoire qui se déroule dans l’entre deux tours d’une élection présidentielle opposant Moustapha Traoré à Kali Fofana. C’est alors que le second reçoit le soutien de frères et sœurs venus d’un peu partout. Bien malheureusement, une observatrice française des élections venue lui rendre visite une nuit est enlevée. Chaque camp soupçonne l’autre.
La campagne prend alors une autre tournure. Commence alors le choc des cultures à forte dose de conflit de générations. La mère de Malick, mère à l’affection maladive qui prend mal que son beau frère ait giflé son fils “insolent “, au point d’en pleurer ; Moustapha, candidat aux élections dont l’obsession pour le pouvoir efface toute autre chose.
Le tissu familial s’effrite davantage lorsque Malick, très affecté par l’enlèvement de la française Dominique fait une fugue et se met à sa recherche. Il sera d’un très grand apport pour le commissaire de Police Franky dont l’équipe était chargée de l’enquête.
” A défaut de l’albinos, on fait avec la blanche ”
Les jours s’enchaînent, l’inquiétude grandit au fil du temps et l’espoir de retrouver l’otage se réduit comme peau de chagrin… Jusqu’au jour où, par une filière de mendiants qu’il avait fini par intégrer, Malick découvre la vérité. Une information invraisemblable, ont pensé certains d’un premier abord, mais une réalité plus vraie que vrai. Et pour cause, les proches du candidat Moustapha découvrent sans équivoque que leur frère n’est pas étranger à l’enlèvement de la ” blanche “.
Le rapt visait plutôt sa nièce albinos Rokia venue du Sénégal avec sa maman pour les élections, mais la française ayant été au mauvais endroit au mauvais moment, c’est plutôt elle qui est tombée dans le filet.
” A défaut de l’albinos on fait avec la blanche “. C’est elle qui devait donc passer sur l’autel, et n’a dû son salut qu’au caractère bien trempé de Malick, en très beau et constant tandem avec sa cousine Sara.
14 ans pour le premier, 11 pour la seconde, ils auront tout le long des 1h50 minutes que dure le film bousculé certaines habitudes. Malgré leur jeune âge, ils ont pu tenir leur partition dans tout le filet d’intrigues de ce film. Plus d’une fois, ils ont mis hors de leurs gongs ces adultes dont ils se sont interrogés sur le système de valeurs. Des adultes qui, pendant qu’ils ont perdu les traces d’un être humain parlent toujours d’élections. Les frères du candidat ont beau finir par l’inviter à se retirer de l’élection sous peine de dénonciation, les enfants eux ont tiré leurs conclusion : ” Ils sont fous, ces adultes “.
Cheick Oumar Sissoko, Etalon d’or 1995 avec son film Guimba, exhortera tout un chacun de lui dire si après 15 ans passées sans réaliser de film, il devrait continuer ou arrêter, avant de parler de sa motivation. ” Je pense beaucoup au problème d’enlèvement des otages, d’enlèvement des enfants, mais surtout des sacrifices rituels parce que même l’environnement des otages c’est un sacrifice rituel des terroristes bien entendu ! Plus ou moins c’est des entraves à nos sociétés, et c’est cela qui m’amène à faire des films. Parce que moi c’est la liberté, les droits humains et le progrès social. C’est pour ça que je me bats “. il a enfin présenté et remercié toute son équipe de tournage.
Clarisse NJIKAM
Les coulisses
La ville de Ouagadougou immortalise le comédien Sotigui Kouyaté
Le comédien Sotigui Kouyaté est entré au panthéon de l’histoire du cinéma africain avec le baptême de la rue 15 989 de l’arrondissement 12 de Ouagadougou en Avenue Sotigui Kouyaté. Ainsi Sotigui Kouyaté a été immortalisé par les autorités de la ville de Ouagadougou, le 1er mars, dans la droite ligne des habitudes du Festival panafricain de cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
Selon le président de la délégation spéciale de Ouagadougou, Damien Gamin, il s’agit de rendre hommage à l’illustre disparu, décédé le 17 avril 2010. “ C’est un acte que nous posons pour la postérité afin que les générations futures puissent trouver des repères à travers cet homme “, a-t-il déclaré.
La veuve de Sotigui, Moussognoma Kouyaté, fondatrice du centre Wamdé, quant à elle s’est dite réjouie de cette reconnaissance et a exprimé son émotion à l’endroit des autorités de la ville de Ouagadougou.
Le MICA prisé par les jeunes
C’est dans une ambiance festive que la 17ème édition du Marché international du cinéma africain (MICA), cadre d’échanges entre les acteurs du cinéma, a été officiellement lancé à Ouagadougou, en marge de la 24ème édition du Fespaco.
Le marché international du cinéma africain, instauré depuis 1983, est un cadre d’échanges et de rencontres entre producteurs, distributeurs et diffuseurs, qui accompagnent le Fespaco, dont le clap d’ouverture a été donné samedi.
Cette édition du MICA “se veut exigeant au gré des avancées technologiques du moment. Nous sommes déjà de plain-pied dans l’ère du numérique et le marché du film a une autre alternative que de suivre le rythme du moment au risque de se voir dépasser par le temps”, a prévenu la déléguée artistique du MICA, Suzanne Kourouma.
Durant six jours, dans l’enceinte du siège du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), les festivaliers auront à leur disposition des cabines de visionnage individuel afin de découvrir les “merveilles” du cinéma africain.
Pour le ministre en charge du Commerce du Burkina Faso, Hyppolyte Dah, il appartient aux producteurs africains de mettre sur le marché des œuvres de “très belles factures” pour répondre aux exigences du moment.
Il a par ailleurs indiqué que son département “voudrait encourager les (autres) institutions étatiques africaines à accorder de moyens conséquents aux acteurs du cinéma africain”.
Les vœux de la Francophonie pour le cinéma africain
L’organisation internationale de la Francophonie (OIF), fidèle à sa tradition, a animé le mardi 3 mars dernier, une conférence de presse afin de présenter les vœux de la francophonie au cinéma africain. C’était sous la présidence de Mme Youma Fall, directrice de la diversité et du développement culturels. Elle avait à ses côtés Souad Houssein, chargé du cinéma et des projets, Toussaint Tiendrebeogo, chargé des politiques et industries culturelles et Pierre Barrot, chargé de la télévision.
Mme Youma dans son intervention a exprimé sa confiance dans l’avenir du cinéma africain et a développé les axes de l’action de l’OIF, déterminée à mettre l’accent sur les jeunes talents. “ D’une façon générale, nous avons décidé d’être plus attentifs aux jeunes, à la détection et à l’éclosion des talents, à la formation et au renforcement des compétences.
Certains nous diront : attention, il ne faut pas susciter de faux espoirs, il ne faut pas aider des jeunes s’ils risquent ensuite de se retrouver sur le carreau. Si l’on raisonne comme cela, on n’avancera pas. Pour aller de l’avant, il ne faut pas se mettre dans la tête qu’on est soumis à une fatalité. Il faut partir du principe que les salles de cinéma vont réapparaître en Afrique et l’exemple de l’Ile Maurice montre que c’est possible ; il faut considérer que les films africains peuvent s’exporter et l’exemple magnifique de Timbuktu est là pour le démontrer. Il faut se dire que le cinéma africain a un bel avenir devant lui… ” a-t-elle indiqué.
Répondant à la question du rôle de la Francophonie pour qu’il y ait des films, pour que l’Afrique produise des images et les fasse circuler ? Youma a été on ne peut plus clair : ” Je vais d’abord vous parler d’argent. L’argent ne fait pas le bonheur des cinéastes mais il y contribue. Le fonds d’aide de la Francophonie fête cette année ses 25 ans d’existence. Il a été créé en 1988 mais c’est à partir de 1990 qu’il a fonctionné de façon régulière, avec plusieurs commissions par an. À l’occasion de ce vingt-cinquième anniversaire, nous avons décidé de rebaptiser ce Fonds.
Il s’appellera désormais Fonds Images de la Francophonie. Le principe reste le même : une commission par an pour le cinéma, deux pour la télévision. Je ne vous cache pas que le fonds a moins d’argent. Nous étions à 2 millions d’euros par an il y a dix ans. Nous en sommes à 900 000 aujourd’hui. C’est pourquoi ce fonds ne peut plus fonctionner comme avant. Ça ne peut plus être un guichet qui va apporter le tiers ou le quart du budget d’un film. Cela ne veut pas dire que la Francophonie va devenir pour les cinéastes un partenaire négligeable, un partenaire qui n’est pas à la hauteur des enjeux “. Les questions des journalistes aussi pertinentes les unes que les autres ont été répondus avec bravoure par le présidium. La cérémonie a pris fin par un co