Pour le retour définitif de la paix au Mali : Le festival au désert dresse un arbre à palabres au CICB

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De prime abord, Mohamed El Mehdi Ag Moulou du festival au désert, modérateur de la conférence, lors de ses propos liminaires a dressé la situation qui prévaut au Mali, avant de dégager les grandes lignes de cette conférence débats, dont l’objectif était de dégager la voie de retour à l’unité nationale et la cohésion sociale dans la diversité culturelle.

Depuis 2012, le Mali  connait une crise politico –sécuritaire surtout dans sa partie septentrionale. Crise qui a abouti à la dislocation de la cohésion sociale. C’est pour justement coudre à nouveau ce tissu social  que le festival du désert  a initié une caravane dénommée caravane de la paix. Et pour boucler cette caravane cette conférence débat a été, organisée dans la salle de banquet du CICB a été un cadre d’échanges fructueux.

Le thème choisit : « l’unité nationale et la cohésion sociale dans la diversité culturelle  au Mali », est évocateur. Le ministère de la Réconciliation Nationale n’a pas manqué  de s’associer pour que cette caravane dédiée à la réconciliation réponde aux attentes. Le chef de cabinet du ministre de la Réconciliation Nationale (empêché), Illal Kammar a tenu à rendre hommage à la communauté internationale qui a répondu favorablement à l’appel à l’aide des autorités maliennes. On ne saurait promouvoir la paix sans accompagnement, c’est pourquoi a souligné le chef de cabinet du ministre, 3,2 milliards d’Euro ont été mobilisés par la Communauté Internationale au profit du Mali. Il a au passage remercié la CEDEAO et les pays du sahel qui en concertation avec l’Union- européenne ont déployé des  efforts colossaux pour que ce précieux sésame qui est la paix puisse à nouveau effacer les traces de sang laissées par cette guerre inutile  entre les fils de ce pays millénaire  qui a toujours servi de trait d’union entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire.

47 casques bleus tombés sur le sol malien !

Selon le secrétaire général adjoint de la MINUSMA, Arnauld Akodjenou, les initiateurs de cette caravane sont partis sur la base d’un idéal salutaire, qu’ils en soient remerciés.   « C’est cet idéal bâti autour de la paix que nous recherchons tous », a souligné le représentant de Ban Kin Moon au Mali. Il a par la suite, touché du doigt a certains points sensibles nécessaires au retour de la paix au Mali, tels que le rôle d’une force de maintien de la paix. Et, lui de dire que la MINUSMA à l’instar des autres forces onusiennes déployées à travers le monde  a pour mission première de veiller sur l’application stricte   des accords sur le terrain, mais aussi  de protéger les civils   contre les exactions des belligérants.  Mr Akodjenou a encore une fois insisté sur la neutralité de la MINUSMA faisant allusion aux événements de Gao qui ont abouti à des incidents meurtriers, d’ailleurs des investigations sont en cours pour situer les responsabilités, a-t-il indiqué. A l’en croire, en cas de dérapage c’est une force parallèle  qui intervient pour ramener à la raison le camp qui ne respecte pas ses engagements. Il a cité en exemple la force « LICORNE » qui a appuyée l’ONUCI en Côte d’Ivoire, la brigade d’intervention rapide déployée en RDC pour aider à vaincre le M23 et au Mali la force « BARKHANE », qui  est là pour soutenir la MINUSMA.  Depuis le déploiement  de la force onusienne, a poursuivi  Akodjenou, elle a perdu 47 casques bleus, 171 blessés, le plus lourd bilan  d’une force de maintien de la paix ces dernières années.  Le rappel de ce bilan est  une manière pour le représentant du secrétaire général des Nation Unies  de dire au peuple du Mali le travail immense qui est consenti pour le retour de la paix dans le Sahel, car la paix n’a pas  de prix, a-t-il laissé entendre. Il a au passage souligné le sort des refugiés qui reste inquiétant  en dépit des efforts consentis.

La cohésion sociale comme vecteur de paix !

Le professeur Issa N’Diaye en véritable sociologue, a indiqué qu’il faut de bonnes questions pour aboutir aux bonnes solutions. Pour, lui la diversité bien comprise au lieu d’être un handicap  peut être facteur de cohésion sociale et nationale. Et lui de poursuivre  avec la mine pleine d’espoir, qu’il n’ ya pas un village au Mali où  il n’ya pas un peulh, un soninké, un dogon, un tamasehq,  histoire de dire que le Mali n’a jamais persécuté ses fils sur des bases ethniques ou religieuses. Les propos du professeur en sociologie montrent que le Mali n’a de leçon à recevoir de personne en matière de vivre ensemble. Depuis l’époque des grands empires, a-t-il expliqué ce peuple a mis en place un dispositif de protection de la société. Et de poursuivre avec des exemples de cohésion fondée, comme la charte des chasseurs du Mandé et la charte de Kurukanfuga  qui ont  jeté les bases  des constitutions modernes.

A sa suite Ibrahim Kebé jeune membre de la société civile du mouvement ‘’Mali Tè Tila’’ rappellera que l’Assemblée Nationale française a voté le 10janvier 1957 la loi qui crée l’organisation pour les Etats riverains du Sahara, une façon d’obtenir l’indépendance pour les hommes bleus. Lesquels ont préféré aller avec le Mali. Comme, si c’était le moment des indépendances  le jeune leader de rappeler cette phrase de Modibo Keita à l’intention de la jeunesse : « le Mali ne sera que ce  que vous en ferez ». Enfin, il a exhorté la jeunesse à éviter les amalgames. Pour montrer que les enfants du Mali aussi aspirent à la paix  un poème a été lu par une fille en classe de 6eme  sous les ovations de l’auditoire.

Badou S.Koba

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