Depuis l’occupation des régions nord de notre pays par des bandits armés regroupés au sein du Mnla et autres, le secteur du tourisme de notre pays est devenu difficile, voire impossible. Alors, il est temps que l’autorité en charge du Département du secteur du tourisme songe à faire orienter les touristes vers le sud du pays pour booster notre économie.
En effet, depuis l’occupation des régions nord de notre pays par des bandits armés, regroupés au sein du Mnla et autres, le tourisme est en grande difficulté au Mali. Les activités touristiques sont pratiquement arrêtées, ce qui a même basculé l’économie de ce secteur dans des tourmentes. Il faut savoir que c’est vrai que le septentrion de notre territoire est sous occupation des bandits armés, mais que notre sud aussi est très riche en zones touristiques.
Mais ce que nous constatons et qui est d’ailleurs regrettable, c’est qu’aujourd’hui, les autorités en charge du tourisme ne posent pas d’actes afin d’inciter les touristes à aller vers le sud du pays. Les agences de voyages, les restaurateurs, les personnes qui possèdent des petits hôtels, ceux qui travaillent dans les «campements» (hôtels) les guides et chauffeurs, les petits artisans et artistes, tous les petits commerçants du pays souffrent de la désertion des touristes qui représentent une manne financière importante pour ce pays pauvre qui mérite d’être visité avec ses nombreuses richesses dans le domaine.
Parmi les localités qui peuvent drainer un flux touristique en dehors des régions nord du pays, nous pouvons citer Kita, une localité de tourisme par excellence. Cette ville est un chef-lieu de cercle dans la région de Kayes, située sur la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger et il est aussi accessible par bus ou par véhicule. Dans cette ville, nous avons des sites touristiques comme le massif de Kita «Kita Kourou» au nord-ouest de la localité. Ce massif culmine à 617 m et présente vers Kita de hautes falaises granitiques dominant la plaine de 260 m. Le plateau de 27 km2, restes des Monts Manding érodés par l’eau, est coupé de nombreuses crevasses. Il présente la particularité de conserver une végétation riche d’une flore ancienne; le téclea sudanica (quinquélibat de Kita) recherché pour ses qualités diététiques; le kolobo, arbre d’une espèce rare dont le nom scientifique est «cynometra glandulasa» et que les termites n’attaquent pas.
Certaines grottes conservent des inscriptions rupestres. Selon la légende, le Kita Kourou renfermerait un canari rempli d’or, mais auquel on ne peut pas toucher. Il y a aussi «Kaya Courou» (la coline de Kaya); «Kaya Ba» (le fleuve de Kaya), «Trèna Koni» (le fleuve de Trèna) tous dans la ville de Kita. Il y a aussi d’autres sites comme «Koulouni Koumana» (la coline qui parle) ; situé près du village de Djidian et le mystérieux village de «Boudofo» situé à 20 km de ladite ville.
Ce qu’il faut aussi savoir sur cette ville sait qu’elle n’est pas seulement riche en tourisme, elle est aussi très riche en art et en culture. Pour preuve, beaucoup de nos stars de la musique sont issus de cette ville et du village mystérieux de «Boudofo».
Parmi ces artistes, nous avons de grosses pointures qui ont la fierté du Mali partout dans le monde, comme les Kandia Kouyaté, Djélimady Tounkara, Bako Dagnon, Saramba Kouyaté, Soumaïla Kanouté, M’Baou Tounkara, pour ne citer que ceux-ci.
Elle n’est également pas la seule ville où nous pouvons avoir des zones de tourisme dans la région de Kayes. Nous en avons pratiquement dans cette région. Par exemple les chutes de Gouina situées à 80 km au sud-est de Kayes. Là, le fleuve, large d’environ 500 m, tombe en éventail d’une hauteur de 16 m. Le débit peut passer de 12 à 13m par seconde en saison sèche, à 2 430 m par seconde en saison des pluies. Il y a également les rapides de Félou qui se trouvent proches de Kayes où l’on peut admirer les rochers en forme de marmites de géants, caractéristiques de l’érosion fluviale dans le grès (à cet endroit, le fleuve est large de 2 km).
Ces énormes cuvettes polies par les eaux sont censées servir d’abris aux génies du Khasso. Les chutes de Paparah à 15 km de Kayes et à 500 m du village de Kobacala. La rivière qui tombe d’une hauteur de 20 à 25 m le long de la falaise déchiquetée dans une cuvette dont les bords sont plantés de palmiers, et le paysage montagneux environnant, font de ce site un des endroits les plus attrayants des environs de Kayes. Le Tata d’El Hadj Omar à Koniakary est à 77 km à l’ouest de Kayes. Il fut édifié par El Hadj Omar en 1855 et occupé par lui jusqu’en 1890. Il mesurait 115 m x 105 m et les murs n’avaient pas moins de 2 m à la base.
Plus de 30 sites dans la région de Kayes
Nous nous limiterons à cela. Pour montrer au monde entier que le Mali n’a pas que le nord comme zone de tourisme et que la région de Kayes seulement peut émerveiller les touristes avec plus 30 sites touristiques. A noter aussi que les autres régions comme Sikasso, Koulikoro, Ségou et autres sont dotés de plusieurs zones de tourisme par excellence.
Alors, il est temps que le gouvernement de Cheick Modibo Diarra particulièrement celui en charge du tourisme, fasse un effort pour prouver que le sud aussi est très riche dans le secteur du tourisme. Nous lançons un appel d’abord aux Maliens et Maliennes de faire du tourisme chez eux afin de booster le tourisme, malgré ses problèmes. Nous lançons également un appel aux autres touristes, amoureux de l’Afrique, de revenir au Mali et que les sites touristiques de notre pays ne se limitent pas seulement au nord du Mali et qu’au sud aussi c’est accueillant, chaleureux et passionnant.
Seydou Oumar N’DIAYE