Politique culturelle du Mali : Adoption d’un nouveau projet

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Le document-cadre de politique culturelle et d’un plan stratégique, ainsi adopté va constituer le cadre légal et réglementaire définissant les missions essentielles de la culture, il  contribuera à préserver et à enrichir le patrimoine matériel et immatériel.

 

Le Centre international de conférences de Bamako a abrité le jeudi 20 octobre dernier un atelier de validation du projet de politique culturelle du Mali. La rencontre, qui a regroupé l’ensemble des acteurs du secteur, a permis de poser la problématique de la nécessité de la valorisation du patrimoine culturel de notre pays. « Le Mali, sur le plan culturel, est assis sur une mine d’or. Mais, le potentiel culturel n’est pas suffisamment exploité pour le développement socio-économique du pays », explique un responsable du département de la culture qui se réjouit que l’adoption de ce nouveau document permette de maximiser la contribution de la culture au développement durable de notre pays. Ceci, dira-t-il, est d’autant plus important qu’il est traduit par le ministère de la culture, à travers le Programme d’Appui au Développement Economique et Social de la Culture (PDESC).

A l’issue de l’atelier du jeudi, et au terme d’intenses discussions, les participants venus de tous les horizons du pays ont validé le projet de document cadre de la politique culturelle du Mali. Pour le ministre Hamane Niang, il s’agit d’une étape importante dans la concrétisation du défi de la valorisation de notre patrimoine culturel.  Le chef du département de la culture a remarqué que les pays africains se trouvent aujourd’hui confrontés aux problèmes d’échanges culturels inégaux et déséquilibrés. « Ils assistent presque impuissants à l’éclatement et à la dispersion des références culturelles et identitaires qui résultent d’une mondialisation mal maîtrisée. L’économie de marché et les règles de la libre concurrence ont fini de porter un coup à l’autonomie de nos expressions culturelles », regrette le ministre Hamane Niang. Qui constate que l’environnement international et l’aspiration profonde de nos peuples à la démocratie ont aidé à accélérer le rythme de recentrage des missions et du rôle de l’Etat. « Nous observons de plus en plus la mutation du statut de l’Etat opérateur, centralisateur, juge et partie, vers un Etat régulateur plus ouvert aux initiatives privées et à l’éclosion de talents individuels », a-t-il rappelé.

 

Ceci, poursuit le ministre de la culture, explique toute l’importance pour le gouvernement de se doter d’un document-cadre de politique culturelle et d’un plan stratégique qui constituent le cadre légal et réglementaire définissant les missions essentielles de la culture et contribuant à préserver et à enrichir le patrimoine matériel et immatériel.

En clair, il s’agira, à travers le présent document, de mettre à la disposition de tous les acteurs et de tous les intervenants, un outil de référence qui puisse orienter et structurer leurs actions, en amont comme en aval.

 

« La culture est l’âme du peuple… »

 

« Le niveau de notre développement ne saurait justifier notre indifférence face au pillage systématique de nos biens culturels, à l’acculturation et à la dégradation de nos mœurs » a interpellé le ministre Hamane Niang. Pour qui « la culture est l’âme du peuple et ne se mesure pas à l’aune de la puissance économique ou financière ».  C’est un formidable outil de développement endogène doté d’une dimension transversale, d’une propension à booster tous les secteurs de l’économie.

Abondant dans la même dynamique, les participants à l’atelier ont analysé le projet sur tous les angles avant son adoption. Un certain nombre de recommandations font partie du nouveau projet adopté : la création d’une Chambre de la culture, l’adoption d’une loi d’orientation de la culture, la mise en place d’un conseil présidentiel pour la culture.

Issa Fakaba Sissoko                                                       

 

 

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