Le Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme a organisé le jeudi 21 janvier 2016 dans la salle de conférence du Musée national, un atelier de formation des formateurs qui s’inscrit dans le cadre du Projet MLI 01026 intitulé “Inventaire du patrimoine culturel immatériel au Mali en vue d’assurer sa sauvegarde urgente”, phase II. Pendant dix jours 20 participants provenant des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou ont bénéficié cette formation, ils auront à leur tour de former les agents d’enquête de terrain provenant des cercles des membres des 04 antennes régionales. L’atelier a pour but de former des formateurs dans le domaine de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, conformément aux objectifs du projet MLI 01026.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier de formation était présidée par le Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo et en présence du représentant, chef du bureau résident de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundou.
Pour mémoire d’homme, en janvier 2012, le Mali a connu une crise grave engendrée par une rébellion puis l’occupation des régions septentrionales par des groupes armés, terroristes et extrémistes. La région du centre-est (Mopti) a également été concernée avec l’occupation des cercles de Douentza, Ténenkou et Youwarou. Par conséquent des dégâts ont été imputés sur des nombreuses manifestations et pratiques culturelles à travers le pays. Pour rétablir ces éléments affectés par la crise, le Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, à travers la Direction Nationale du Patrimoine Culturel, l’UNESCO a approuvé une requête d’assistance internationale en vue de réaliser un inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali. A cet effet, deux projets ont vu le jour, qui comprend plusieurs activités dont la formation et le renforcement des capacités, la sensibilisation à l’importance du Patrimoine Culturel Immatériel, l’inventaire sur le terrain avec la participation des communautés.
Dans son discours, d’entrée de jeu, le ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a précisé que l’atelier s’inscrit dans la seconde phase de la mise en œuvre d’un vaste projet d’ « inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali en vue d’assurer sa sauvegarde urgente ». Selon elle, après Gao, Kidal, Mopti et Tombouctou, les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso s’initient à l’inventaire. À l’en croire la diversité des expressions culturelles de notre pays est connu depuis nuit du temps. Ce patrimoine culturel, dit-elle, dans sa dimension immatérielle, a toujours aidé les populations à développer des capacités de résilience et de résistance à des situations complexes de coexistence, d’entente sociale et de paix durable.
« Tirant les enseignements de la récente crise politique et institutionnelle, surtout durant l’occupation des régions du nord par des groupes armés, qui a révélé la fragilité du patrimoine culturel, il apparaît aujourd’hui plus que nécessaire de s’atteler à la sauvegarde des immenses ressources de notre patrimoine culturel immatériel qui a été sérieusement affecté au cours de ces quatre dernières années » a-t-elle indiqué. Avant de dire que l’Etat malien, à travers son département, jouera son rôle de sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel conformément au Document de politique culturelle adoptée en juillet 2013. Pour y parvenir, annonce Mme le ministre Rama Diallo, l’inventaire et la documentation, avec la participation des communautés détentrices, est le premier échelon de notre intervention.
Pour le représentant, Chef du bureau résident de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundou dira que les Nations Unies, y compris l’UNESCO et toutes les agences et fonds spécialisés, actives au Mali, demeurent aujourd’hui, plus jamais, déterminées à poursuivre leurs appuis multiformes pour la consolidation de la paix, de la réconciliation et la reconstruction du pays.
« Je suis heureux de constater que le projet d’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali, pour lequel l’UNESCO a mis à la disposition du Ministère, des fonds, a produit des résultats significatifs, comme nous l’avons noté dans les excellents rapports préparés par la Direction nationale du patrimoine culturel » a-t-il dit. Il ajoutera que ces résultats satisfaisants et encourageants doivent nous permettre de fonder un espoir sur la réalisation de la deuxième phase du projet. « Je ne doute pas un seul instant, de la capacité des formateurs à faire de vous, des vrais ambassadeurs en inventaire » a-t-il conclu.
Seydou Karamoko KONÉ