A travers la direction nationale du patrimoine culturel, le ministère de la culture a initié un atelier de formation des membres de l’équipe de coordination nationale et des Antennes régionales à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel. La formation qui doit durer du 5 au 15 septembre 2014, a démarré le 5 septembre 2014 au Musée national du Mali.
Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture, a présidé le 5 septembre 2014, le lancement des travaux de l’atelier de formation des formateurs, à l’attention des membres des Antennes régionales mises en place à kidal, Gao, Tombouctou et Mopti et certains membres du Comité national de coordination. Le ministre de la culture a rappelé que le Mali possède un patrimoine culturel et naturel riche et diversifié, secrété par des siècles d’interpénétration, de brassage et d’intégration de plusieurs communautés ethnologiques vivant dans plusieurs aires géographiques et culturelles, en parfaite harmonie. Madame le ministre dira cependant que la récente crise au Mali, a ébranlé le fondement de ces valeurs culturelles, surtout durant l’occupation des régions du nord par des groupes armés. « Kidal Gao, Tombouctou et Mopti, ont connu beaucoup de difficultés à gérer et à vivre leur patrimoine culturel », a-t-elle indiqué. Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo est convaincue qu’en plus des biens culturels, la crise a affecté le socle sur lequel reposent les éléments identitaires significatifs du patrimoine culturel immatériel de ces régions, notamment les expressions culturelles, traditions sociales et religieuses, manifestations culturelles de réjouissance, rites et célébrations culturelles, mythes et valeurs fondatrices de la société. « Le patrimoine culturel immatériel a été donc sérieusement affecté par cette crise dans le septentrion malien, sa sauvegarde urgente visée dans le cadre de ce projet d’inventaire est une des priorités dans ces régions où les communautés ont toujours partagé des valeurs de dialogue, d’entraide, de solidarité et de coexistence harmonieuse », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter qu’il est important de connaître le patrimoine culturel immatériel dans son extraordinaire diversité et dans sa grande richesse. Mais, le ministre reste convaincu que le seul moyen, pour ce faire, n’est autre que d’en faire l’inventaire et la documentation. Elle conclura que l’atelier vient à point nommé. La formation axée sur les méthodes, techniques et stratégies de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, mettra l’accent sur les cas de situation de conflit ou de post-conflit.
Les modules de formation seront animés par des consultants issus du réseau d’experts formés par l’UNESCO à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel (convention 2003). Ce sont : Domitien Nizigiyimana de l’Université de Bujumbura (Burundi) et Sidi Traoré, Directeur Général de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) du Burkina Faso. En plus des deux consultants de l’UNESCO, l’équipe d’encadrement sera renforcée par deux facilitateurs nationaux, notamment Adama Traoré de Acte sept.
A retenir que l’objectif visé est de former des formateurs qui transmettront les mêmes modules aux enquêteurs des cercles et communes qu’ils auront sélectionnés dans leurs régions respectives.
Assane Koné