Patrimoine culturel en danger au Mali : Cas des régions nord

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Le Mali couvre une superficie de 1.241.238 km2. Aujourd’hui, les 2/3 de son territoire sont sous l’occupation de bandes armées sans foi ni loi. Elles s’en prennent même aux sites classés patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O.

Dans le septentrion malien (Tombouctou, Gao et Kidal) des bandits armés terrorisent de paisibles populations au nom d’une islamisation qui relève du fantasme. En véritables envahisseurs, ils tuent, pillent et violent.

L’histoire étant la mémoire de l’humanité, le patrimoine culturel permet à l’homme de connaître ses origines, de comprendre son évolution, d’affirmer la parenté profonde des êtres au-delà de leurs diversités, leurs différences et à travers leur évolution.

Les régions Nord du Mali, un espace géopolitique, est le fruit d’un syncrétisme culturel qui, tour à tour, a connu l’influence des trois grands empires de l’Ouest africain (Ghana, Mali, Songhoy). L’héritage culturel millénaire des régions nord du Mali est la résultante de la rencontre de différentes civilisations (touareg, sonraï, arabe, manding, mossi, marocaine, maure, peul, toucouleur, français).

Il est important que l’on comprenne que dans ces régions nord du Mal les biens culturels sont partie intégrante de leur identité. A niveau égal sous le sol et mieux en surface des ressources du patrimoine sont ça et là disséminées dans la nature. Ces vestiges appelés « biens culturel ou ressources du patrimoine archéologique ou tout simplement patrimoine culturel physique », restent un potentiel incommensurable à sauvegarder vaille.

Pourtant, outre leur fragilité, ces « biens culturels » font aujourd’hui l’objet d’une destruction massive et irrémédiable du fait des pseudos islamistes d’ANSAR DINE, du MUJUAO, d’AQMI et les bandits armés du MNLA. En effet, sous la menace de l’ensemble de ces bandes armées, le patrimoine culturel des régions Nord du Mali est en proie à un véritable « génocide culturel ».

A Tombouctou, ville des 333 saints, dont le tissu ancien est classé au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O., une série de saccages a été déjà enregistrés sur les mausolées de Cheick Mouhamed Tamba-Tamba, Sidi Moctar, Alpha Moya, ceux contigus à la mosquée Djingareiber et le monument Alfarouk, symbole de la cité mystérieuse.

A Gao, le tombeau des Askia malgré son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. est menacé. Ainsi que les anciennes bâtisses coloniales qui ne sont pas à l’abri de leur vindicte.

A Kidal, les stèles épigraphiées, les anciennes bâtisses, les peintures et gravures rupestres de l’Adrar des Ifoghas sont en danger.

A travers ce texte, nous voulons interpeller l’opinion nationale et internationale, face à ce « génocide culturel », afin de mobiliser les moyens nécessaires pour sauver ce patrimoine exceptionnel.

 

Oumar Yamadou DIALLO

Boubacar Dèdè TRAORE , Assistant chargé e cours archéologique à l’Ensup de Bamako


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