Organisation malienne des éditeurs de livres : Hamidou Konaté de Jamana rempile

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Assemblée Générale ordinaire de l'Organisation Malienne des Editeurs de Livre (OMEL)
Le nouveau président de l’Omel, Hamidou Konaté (au micro) lors de l’assemblée

Il était déjà le président de l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL). Il a été reconduit à son poste le 27 octobre 2014, à l’issu de l’Assemblée générale de l’OMEL. 

 

En partenariat avec le Programme canadien d’appui à la gestion de l’édition, l’organisation malienne des éditeurs de livres, a tenu son Assemblée générale le 27 octobre 2014. A l’issue des travaux, les 17 éditeurs maliens ont décidé de reconduire Hamidou Konaté des éditions Jamana à la tête de l’OMEL Au regard du discours bilan présenté par le Président sortant, il était difficile, pour l’instant, d’avoir un autre membre de l’OMEL qui pourrait donner un tel résultat.

Hamidou Konaté a d’abord levé le voile sur les missions de l’OMEL. Ce sont : renforcer les capacités des éditeurs du Mali afin de former de vrais éditeurs professionnels ; produire des livres adaptés aux réalités nationales et africaines, ouverts sur l’universel et assurer une meilleure circulation du livre, le rendre  disponible et accessible à tous sur l’ensemble du territoire national.

 

Après avoir fait un rappel historique de la naissance de l’OMEL et mis l’accent sur ses activités depuis sa date de création, Hamidou Konaté a listé les contraintes du métier d’éditeur au Mali. Selon lui, en dépit des avancées et acquis notables, l’édition reste confrontée à d’énormes préoccupations et défis. Hamidou Konaté dira que la première préoccupation est l’existence d’un phénomène nouveau, la naissance d’une nouvelle caste d’éditeurs ou plutôt de prédateurs. « Des fonctionnaires de l’Etat font créer des  structures d’éditions pour éditer leurs manuscrits  en utilisant des pseudonymes. Et par la suite, ils s’arrangent à faire figurer ces ouvrages sur la liste des livres à commander par l’Education nationale », a-t-il dénoncé. Avant de le dénoncer : « Ceci constitue un délit d’initié que nous condamnons de toutes nos forces ». Au titre des préoccupations, il a dénoncé la piraterie à outrance de leurs livres. Selon lui, depuis un certain temps, leurs livres sont imprimés en grande quantité au Mali et surtout en Asie et déversés sur le marché malien. « Faites un tour dans les librairies par terre ! Certaines structures, de bonne foi peut être, qui souhaitent aider des écoles de certaines localités s’y approvisionnent abondamment et aident ainsi la piraterie à avoir de beaux jours », a-t-il déclaré. Selon lui, la meilleure façon d’aider l’école  à travers l’édition est de s’adresser aux professionnels libraires et éditeurs. Il a, aussi, mis l’accent sur une problématique de taille : la distribution du livre. Selon lui, le livre produit au Mali circule mal. « Il n’existe pas de structure de distribution capable de rendre le livre accessible aux quatre coins du Mali et encore moins de la sous-région », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que chaque éditeur est pratiquement obligé de trouver des solutions de distribution ponctuelles à son niveau. Qu’à cela ne tienne, Hamidou Konaté a levé le voile sur des chantiers importants pour l’édition du livre au Mali à l’horizon 2018. Il a indiqué que le gouvernement du Mali vient de déposer le texte de « l’Accord de Florence » à l’Assemblée Nationale pour ratification. Selon lui, cet accord, s’il est ratifié et mis en application permettra de faire baisser considérablement la pression fiscale au niveau des intrants et équipements pour l’édition. Il a aussi annoncé la mise en œuvre d’un important projet de renforcement des capacités des éditeurs du Mali, en partenariat avec le Programme canadien d’appui à la gestion de l’édition (PAGE). Selon lui dans le cadre de cette action, un partenariat stratégique  a été établi entre l’Omel et PAGE et s’illustrera à travers des actions comme : l’élaboration  d’une Charte de l’édition au Mali, pour préciser les critères permettant de délimiter les contours de la profession d’éditeur de livres, de manuels scolaires et de matériels didactiques au Mali. Il vise aussi à déterminer les règles déontologiques et fonctionnelles de base devant régir les relations entre éditeurs et l’ensemble des professionnels de la chaîne du livre. Il a aussi annoncé l’ouverture d’un siège pour l’Omel, avec l’ambition d’en faire la maison du livre, la publication d’un Etat des lieux du secteur du livre au Mali , la formation de toute la chaine aux métiers du livre pour un meilleur renforcement des compétences nationale, la mise à disposition  d’un catalogue annuel des publications des  éditeurs de l’Omel et la création d’un réseau de distribution du livre afin de le rendre accessible partout au Mali.

Assane Koné

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