N''Dji Yacouba Traoré, Jeune Comédien : Faute de financements, les créations restent dans les murs des salles de répétition""

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C”est un hasard du destin qui a fait que je sois comédien". C”est par ces propos que nous avons été accueillis par N”Dji Yacouba Traoré, jeune comédien de son état, pur produit de la section Art dramatique de l”Institut National des Arts (INA). Après son DEF (Diplôme d”études fondamentales) et après avoir étudié un an la comptabilité à l”EFIB, N”Dji est entré à l”INA grâce à l”une de ses sœurs.

"Elle a vu en moi un bon comédien et m”a demandé de quitter l”EFIB pour l”INA. Au début, je n”étais pas chaud, mais, pour finir, j”ai accepté. En fait, elle avait remarqué que je ne regardais que des pièces de théâtre et qu”à chaque fois, ensuite, j”essayais d”imiter Guimba National". Bien avant de terminer ses études à l”INA, il a commencé à jouer dans des pièces, car il était tout le temps sollicité par les metteurs en scène de la place. N”Dji a ainsi joué dans "La fin d”un serment" de feu Sada Sissoko, participé au Festival international de théâtre et marionnettes de Ouagadougou et interprété, sous la direction du metteur en scène français Marie Lehec, une œuvre de l”auteur allemand Bertold Brecht. En 2002, N”Dji sort major de sa promotion.

Le sujet de son mémoire était "La création des sketchs : obstacles ou atouts pour le comédien malien". Aussitôt après, il sera appelé par le Palais de la Culture Amadou Hampâté Bah pour intégrer la troupe du Koteba national comme contractuel. A l”époque, le Koteba était dirigé par Gabriel Magma Konaté dit le Beau. Un an après, N”Dji retourne à sa troupe originelle Douga, dirigée par la comédienne Catherine Koné. Il réintégrera le Koteba national en 2005 pour prendre part à la création de la pièce "Les fous démocrates". "Cela n”a pas marché par manque de promotion. C”était financé par le Palais de la culture. C”est l”un des grands problèmes de la création au Mali, le manque de soutien. En dehors de cette pièce, j”ai joué dans plusieurs films comme Seko, Dou la famille, Fantan ni monè, Awa, d”un réalisateur nigérian ". Les plus célèbres pièces dans lesquelles il s”est produit sont "Le mandat" d”Ousmane Sembène, dans une mise en scène d”Aminata Diombana, une prof de l”INA, "De la chaire au trône", "Rien ne va plus", "Baboua le fou", "Les enfants sans frontière", "Les élections à Siguisé" etc. . "Dans toutes ces pièces, je n”ai joué que des rôles principaux ".

N”Dji a aussi participé à plusieurs spots publicitaires, à des micro programmes de sensibilisation et à bien d”autres campagnes. Actuellement, ce jeune comédien travaille à Blonba avec l”opérateur culturel Alioune Ifra N”Diaye, comme réalisateur assistant. "J”ai participé à la réalisation de l”émission A nous la citoyenneté. J”ai aussi effectué un stage en réalisation et en mise en scène. A Blonba, tout va bien. Je m”entends bien avec tout le monde. Cela fait un an que je suis là. J”apprends beaucoup avec les différentes activités que nous menons ici, dans la salle multimédia du complexe». N”Dji a de nombreux projets. Il continue d”écrire des textes et de participer à des pièces.

Pour la semaine de l”intégration africaine au Mali, il a monté une pièce avec Kari Dembélé, l”un des grands du théâtre au Mali. "Le théâtre au Mali a des handicaps. Cela fait plus de quinze ans que certaines créations restent confinées entre les quatre murs des salles de répétition, faute de financements. Les comédiens de qualité, il y en a en pagaille chez nous, mais les moyens manquent". A l”avenir, N”Dji compter créer une troupe de théâtre et organiser un festival de contes à Bamako. Il a déjà commencé les démarches et les choses sont pour le moment sur la bonne voie. "Je dis Dieu merci. Je suis marié et père de deux garçons. Ma femme est comédienne comme moi. Elle s”appelle Maïmouna Samaké et joue le rôle de Maman dans Dou la famille, le feuilleton de l”ORTM. Je n”ai pas rencontré de grandes difficultés dans mon métier. Ma plus grande satisfaction, je l”ai eue l”année dernière, quand j”ai joué pour le CICR. Mon objectif est de donner le meilleur de moi-même pour faire plaisir au public".

Kassim TRAORE
Bko Hebdo du 1er Juin 2007

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