Mutation arbitraire à l’institut national des arts : Bruno Maïga règle ses comptes avec les syndicalistes

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Décidemment, le ministre de la Culture est devenu le haut lieu des coups bas et des règlements de compte. Après  l’évincement de Ismaël Sory Maïga à la direction du Master en action artistique et culturelle au Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté, c’est le tour des enseignants syndicalistes de l’Institut national des arts. Ils viennent d’être mutés de façon arbitraire dans des structures où ils ne seront plus en contact avec le tableau noir et la craie blanche.

 

 

Bruno Maiga, ministre de la Culture
Bruno Maiga, ministre de la Culture

Au moment où tout le monde parle d’un nouveau départ pour le Mali, c’est ce moment précis que le ministère de la Culture choisit pour fouler au pied les règles les plus réglementaires de notre pays. En violation de la loi 87/47 du 10 août 1987 régissant l’exercice du droit de grève dans notre pays et les conventions internationales ratifiées par le Mali, le département de la Culture se fait parler de lui dans le mauvais sens.

 

 

En effet, il vient la décision N°2013 /000128/MC-SG portant mutation d’agents de mettre à la disposition du bureau malien du droit d’auteur, du Conservateur des arts et multimédia Balla Fasséké Kouyaté, des directions régionales de la culture et des missions culturelles des enseignants de l’Institut national des Arts (INA) de surcroît syndicalistes.

Le hic est que, si ce n’est pas un règlement de compte, un enseignant n’a pas sa place dans une direction de la culture ou dans une mission culturelle. Qu’est ce qu’ils vont aire là-bas ? Si ce n’est pas pour contempler les murs. Elle nous rappelle le dictateur Moussa Traoré, lorsque ce dernier avait muté M. Issa N’Diaye, professeur de philosophie à l’ENSUP à l’ENI.

Il faut qu’on sache au ministère de la Culture que les temps ont changé et que les Maliens  ne sont plus prêts à accepter les violations des textes. Surtout si elles concernent des gens protégés par des lois nationales et des conventions internationales. C’est le cas de ces syndicalistes mutés de façon arbitraire.

 

Au nombre de huit (8) enseignants, ils sont tous responsables syndicaux à l’INA. Deux (2) militent dans le SNEC et les six (6) autres dans la FENAREC. Dès qu’ils ont pris connaissance de leur décision de mutation, signée le 23 juillet dernier, ils ont saisi leur syndicat mère.

 

 

Si du côté du SNEC, les choses n’ont pas encore bougé, la FENAREC a réagi. Dans une lette en date du 1er août 2013 adressée au ministre de la Culture, elle a dénonce la décision de mutation des responsables syndicaux. Ensuite, elle a demandé l’annulation pure et simple de la décision aux fins d’éviter de créer une situation de crise au niveau de l’INA à un moment où notre pays a besoin de plus de stabilité et de paix sociale.

 

 

Dans la même lettre, la FENAREC fait référence aux conventions N°87 et 97 de l’OIT ratifiées par le Mali en rappelant au ministre Burno Maïga que  pendant leur mandat en cours les responsables syndicaux sont à l’abri de toute mutation sans leur propre demande.

 

 

Cette lettre de la FENAREC a crée la panique dans les milieux de la culture. Les structures impliquées dans cette sale besogne se jettent la responsabilité. A la direction des ressources humaines, on dit que  c’est sous la pression d’en haut qu’elle s’est impliquée dans le dossier de mutation.

 

 

Certains agents de cette direction ont affirmé qu’ils ont fait savoir au département  que les leaders syndicaux sont protégés par des textes qui leur mettent à l’abri des mutations. Au ministère de la Culture, on aurait dit que ces textes sont élaborés pour les syndicats du privé et non pour ceux de l’administration publique.

 

 

La FENAREC est sur terrain connu. La FENAREC et les autres syndicaux d’enseignants ont obligé feu Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education nationale, a annulé sa décision de mutation des syndicalistes en 2005. Et au plus fort de la dictature, le général Moussa Traoré a été incapable de muter les syndicalistes. Mais pourquoi avec le Mali nouveau, on en a cure des textes ? Avec ces exemples, Bruno doit faire marche arrière.

 

 

Derrière cette mesure arbitraire du ministre de la Culture, Bruno Maïga, se cacherait une histoire d’heures supplémentaires. Il n’aurait pas du tout apprécié que  la direction du Conservatoire Balla Fasséké ait confié ses heures à ces jeunes enseignants quand il a été nommé ministre de la République. Selon certains, le ministre n’aurait pas du tout digéré ce manque de gain.

 

 

IBK, le Mali débarrassé de l’injustice, des règlements de compte, passe par le respect des textes.

 

Yoro SOW

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1 commentaire

  1. Je ne nie pas la mutation d’un syndicaliste mais dire

    qu'””un enseignant n’a pas sa place dans une direction de la culture ou dans une mission culturelle. Qu’est ce qu’ils vont aire là-bas ? Si ce n’est pas pour contempler les murs””

    je ne suis pas du tout d’accord , les enseignants ne sont ils pas des conseillers dans des ministères? la direction de la culture et une mission culturelle ne sont pas les domaines de leur compétence?

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