Moussa Ouane, directeur national du CNCM : «L’Etalon d’or de Yennenga est à la portée du Mali cette année »

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Le Mali est le seul pays détenteur de trois Etalons d’Or de Yenenga depuis le démarrage du Fespaco.

L’inégalable Souleymane Cissé a décroché deux Etalons d’or de  Yenenga avec ses deux films ‘’Baara’’ (le travail) et ‘’Finyè’’ (le vent) respectivement, en 1979 et en 1983 et l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko  l’a décroché une fois. C’était en 1995 avec  son film ‘’Guimba’’.

Depuis cette date, il y a 20 ans, aucun cinéaste malien n’a plus touché le prestigieux prix du Fespaco. Ils se contentent seulement des petits prix spéciaux attribués par des organisations sous-régionales.

Cette année, le Mali part au FESPACO, très confiant, avec  l’espoir, voire la certitude de revenir avec son quatrième Etalon d’or Yennenga.

Selon le directeur national du centre national de la cinématographie du Mali, Moussa Ouane, les films maliens sélectionnés pour cette 24è édition du FESPACO sont d’une haute facture. Pour lui, ces films qui ont été réalisés dans la plus grande technicité par des cinéastes très expérimentés ne reviendront pas bredouilles. Et C’est sur ‘’Rapt à Bamako’’, le long métrage réalisé par l’ancien ministre de la culture, Cheick Oumar Sissoko, qui fait espérer beaucoup de Maliens dont le directeur national du CNCM, qui n’hésite pas de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.

«Non seulement ce film a été réalisé par un homme qui n’est plus à présenter, il répond  artistiquement et techniquement à toutes les qualités d’une bonne œuvre. Le scénario est bien écrit avec une dramaturgie impeccable. Avec un tel film, nous pouvons dire que l’étalon d’or de Yennenga est à la portée du Mali » a affirmé Moussa Ouane.

A Noter que ce film a été projeté, lundi dernier,  à Bamako,  en avant-première dans la salle Ba Bemba.

Rappelons que le cinéma malien est miné ces dernières années par des maux qui ont pour nom : absence de fonds de soutien pour le cinéma, manque de formation des jeunes pour assurer la relève, manque de volonté politique, absence de solidarité entre cinéastes, etc.

La conséquence directe de cette situation est la non-compétitivité de la production nationale et la vente de toutes les salles ou presque de cinéma.

Pour Moussa Ouane, la seule chose qui peut sortir le cinéma malien du trou est la création d’un  fonds cinématographique.

«Au Mali, ce ne sont pas les cinéastes, ni le talent qui font défaut, mais les fonds. La création d’un fonds pour la production cinématographique nous permettra de retrouver notre place de pays cinématographique en deux ans. Ce fonds nous permettra de produire des films en quantité et en qualité et de vendre le Mali à travers le monde dans les festivals. Nous avons besoin de l’accompagnement des autorités» a expliqué le directeur national du CNCM. A Noter que depuis plus de 20 ans, les acteurs du secteur bataillent pour la mise en place de ce fonds, sans succès.  Aux dernières nouvelles, le dossier a fait un tour au conseil des ministres, il y a quelques semaines, sans être adopté. Et les regards des cinéastes sont toujours tournés vers le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Ramatoulaye Diallo, qui doit saisir cette occasion pour entrer dans l’histoire cinématographique du Mali.

Abou Berthé

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