Mode et style : Mali Mode Académie, un tremplin pour la mode et le design textile au Mali

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Le projet de formation, Mali Mode Académie de l’association Mali Mode, dont la première session a été lancée en décembre 2020 à Bamako, se veut un tremplin pour la professionnalisation de la mode malienne dont le microcosme salue l’initiative.

L’association Mali Mode portée sur les fonts baptismaux en 2011 par le jeune entrepreneur et producteur de mode malien, Akim Soul, ne manque pas d’initiatives pour le développement de la mode malienne.  L’association, initiatrice des Journées de la Création et le Mali Mode Show (un rendez-vous annuel de la mode) mise également sur la formation pour la réussite de sa mission.

En effet, après le franc succès du projet, “Balma”, qui a formé trois jeunes Maliens dont un styliste et deux couturiers “Mali Mode” revient avec un projet plus ambitieux intitulé Mali Mode Académie, un programme de formation professionnelle des métiers de la mode dont la première session bat son plein dans la capitale malienne. Ce programme de formation annuel soutenu par l’Union européenne au Mali et d’autres partenaires techniques et financiers, s’inscrit dans un processus créatif et de développement de carrière de futurs créateurs de mode.

Démarrée en décembre 2020, cette première session, qui s’étale sur 4 mois, regroupe 12 jeunes (hommes et femmes) âgés de 18 à 35 ans. Un programme qui porte non seulement sur les techniques de création tels que le design textile, le stylisme et modélisme, mais aussi sur les aspects annexes aux métiers de la mode comme l’entrepreneuriat, la gestion, la commercialisation, la communication, le marketing de la mode et le développement personnel. Un programme taillé sur mesure pour permettre aux bénéficiaires de pouvoir, au sortir de la formation, s’épanouir dans leur carrière.

De quoi les motiver : “Les académiciens sont  très motivés et investis. Nous voyons d’ores et déjà que cette formation leur permet de mieux se préparer dans leur projet ou dans leurs activités dans ce domaine. Il y a une énergie très positive au sein du groupe”, apprécie Fatoumata Diallo, la coordinatrice de Mali Mode Académie.

La première phase du programme est axée sur la formation théorique et pratique qui permet aux jeunes de découvrir de façon approfondie les différentes disciplines sous la houlette d’experts locaux ou internationaux.

“S’imprégner de l’expérience des acteurs”

Sur ce volet, se greffent également des rencontres d’échanges avec des créateurs de mode comme ce fut le cas, le samedi 13 févier dernier, avec Namissa Théra, la promotrice d’Ikalook (marque de vêtements prêt-à-porter made in Mali) qui accueillait les académiciens à la suite de leur rencontre avec Fadi Maïga, créatrice de mode et promotrice de Borthini couture et l’agence de mannequinat Igaïma.

“Ces rencontres permettront aux académiciens de s’imprégner du parcours de ces acteurs expérimentés afin de pouvoir s’orienter dans leur démarche. C’est une occasion aussi pour eux de connaitre les  difficultés rencontrées par ces derniers et surtout de s’inspirer de leur réussite et réalisations” détaille Akim Soul.

Quant à la phase de perfectionnement, elle consistera à offrir un stage d’un mois aux académiciens dans des maisons de création basées à Bamako : “Cette phase est très importante pour les jeunes. Elle leur permettra de pouvoir mettre en application ce qu’ils ont appris durant les trois mois de formation” ajoute Fatoumata Diallo.

Les bénéficiaires apprécient la qualité de la formation. Mouna Milogo, académicienne, dit avoir une meilleure orientation dans le domaine de la mode : “Nous avons la chance d’apprendre beaucoup de modules de la mode qui nous permettront de savoir dans quel domaine de la mode nous souhaitons nous orienter. Avant cette école, je disais que je voulais faire de la mode, mais sans savoir réellement quel volet  choisir. Mais, maintenant, je sais ce que je veux faire concrètement”.  Quant à Fabrice, mannequin au départ, lui a plutôt développé une passion réelle pour le design textile et ambitionne de désormais créer sa propre marque à l’avenir.

Une initiative saluée

Le secteur de la mode, pourtant pourvoyeur d’emplois et un vecteur incontournable de développement socio-économique qui reste très peu exploité au Mali, malgré l’énorme potentiel qui s’y trouve. Cependant, l’unique moyen de promouvoir le secteur et de pouvoir rivaliser avec les autres pays de la sous-région en avance sur nous reste la formation.  C’est pourquoi, cette initiative, première du genre au Mali, est saluée notamment dans le microsome de la mode malienne. “Cette formation est une belle initiative parce qu’elle donnera les connaissances nécessaires à ces jeunes talents passionnés de pouvoir réaliser leur rêve dans ce domaine. C’est une initiative à saluer et à encourager” confie Namissa Théra, promotrice d’Ikalook

Evoluant dans le secteur de la mode depuis plus d’une dizaine d’années, Fadi Maïga abondera dans le même sens : “Mali Mode Académie est une initiative à saluer. Il est vrai qu’il y a beaucoup de talents dans le domaine de la mode au Mali, mais la formation est la meilleure façon de perfectionner ces talents. Aujourd’hui avec la mondialisation, il n’y a plus de place pour le niveau moyen. Pour s’imposer, il faut être bon, voir excellent, et cela ne va pas sans la maîtrise des domaines respectifs” reconnait-elle.

A en croire la promotrice du Festia, Festival d’ici et d’ailleurs, il faut plus de créateurs de mode afin de diversifier les créations de mode : “Il faut encore plus de  créateurs de mode au Mali pour que les créations soient diversifiées et pour que ce ne soit pas toujours les mêmes personnes qu’on voit sur le podium”, remarque-elle avant d’ajouter : “Il faut des initiatives comme Mali Mode Académie pour changer les choses dans ce domaine au Mali”.

A noter que cette formation se clôturera très prochainement par un défilé de mode durant lequel chaque académicien présentera une mini collection de 5 pièces sous le thème : “Unis Dans La Diversité” et inspirées des 10 régions du Mali afin de promouvoir l’unité, la paix et la cohésion sociale.                                                

Youssouf KONE

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