Inventaire général du patrimoine culturel, redynamisation de l’Opéra du sahel, Biennale artistique et culturelle, tels sont entre autres les défis qui attendent le nouveau ministre de la Culture, Hamane Niang, qui a donc du pain sur la planche.
Le tout-nouveau ministre de la Culture a de nombreux défis à relever. Tout d’abord, il devra mettre les bouchées doubles pour l’organisation très prochaine de la rentrée culturelle 2010-2011. Initialement prévu ce 20 avril à Mopti, l’évènement a été reporté à cause du remaniement ministériel. Cette rentrée, qui constitue l’une des activités majeures du département de la culture, a été instituée depuis 2003. Elle marque le lancement symbolique du début des activités culturelles initiées par le ministère et ses partenaires pour l’année en cours. Il devra aussi s’attaquer à l’organisation du festival international « Triangle du Balafon » de Sikasso. Annulée l’année dernière pour raison des festivités du cinquantenaire, cette importante manifestation participe de l’intégration entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire à travers le balafon. L’accélération des préparatifs de la prochaine biennale artistique et culturelle à Mopti (en décembre 2012) ne devrait pas être reléguée au second plan.
Relancer l’Opéra du sahel
Le chantier le plus important demeure l’inventaire du patrimoine culturel. Initié par son prédécesseur, ce projet devra permettre l’identification et la connaissance de l’héritage culturel. Aussi, il permettra d’apprécier son état de conservation, ses valeurs et son interprétation, afin d’assurer sa protection et sa promotion.
La relance de « L’Opéra du sahel » fait partie des défis majeurs qui attendent Hamane Niang. A cause du détournement des fonds alloués à ce projet par les Pays-Bas avec à sa clef l’arrestation de ses administrateurs, (Pape Sène du Sénégal), Sirafily Sissoko du Mali) et Alimah Bâ du Burkina Faso), cette manifestation peine à être relancée par le nouveau coordinateur, Idrissa Ly. Le projet est si important que sa redynamisation est impérative car s’agissant de la première création lyrique conçue et interprétée par des artistes d’origine africaine et abordant les relations entre les continents européen et africain. Lancé par le Prince Claus des Pays-Bas (initiateur de la Fondation pour la Culture et le Développement se porte sur le Sahel), le projet regroupe une douzaine de pays tels que la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, le Nigéria, le Mali, le Cap-Vert, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le Soudan.
Le nouveau ministre de la Culture aura déjà réussi s’il parvient à remettre ce projet sur les rails. Le temps lui est quand même compté.
Issa Fakaba SISSOKO