Mauvaise gestion des musées : La ministre N’Diaye Ramatoulaye à la barre !

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ministre de l’Artisanat et du Tourisme, de la Culture

En plus du favoritisme et du clientélisme que plusieurs acteurs du domaine de la culture lui reprochent, la ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo est aussi accusée aujourd’hui de « négligence coupable, de fuite de responsabilité, bref d’incompétence notoire par rapport à la gestion de nos musées ». Et dire que le président de la République a voulu faire de la revalorisation du patrimoine culturel un axe majeur de sa gouvernance !

Au Mali, les musées sont comme une institution permanente sans but lucratif, au service de la communauté et de son développement. Ils sont ouverts au public, qui acquiert, conserve, étudie, communie ainsi avec le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’éducation et d’études.

En tant que tels, les musées sont des institutions qui s’efforcent de représenter la diversité naturelle et culturelle de l’humanité et jouent un rôle essentiel dans la protection, la préservation et la transmission du patrimoine.

Par un manque de volonté politique avéré chez certains hauts responsables du pays, certains musées souffrent encore de problèmes de ressources humaines qualifiées, de leur gestion et aussi de leur fonctionnalité.

A titre d’exemple, à Djenné et à Bandiagara (pour ne citer que ces deux cas), l’Union Européenne (UE), à travers le fonds FED, a cessé d’investir dans ce secteur porteur du patrimoine culturel. Par le fait des premiers responsables du département de la Culture.

En effet, l’UE avait signé un accord avec l’Etat malien pour la construction du musée de Bandiagara et celle de Djenné (deux cercles au riche patrimoine culturel et historique). Le gouvernement, à travers le ministère de la Culture, devait seulement prendre en charge l’inauguration de ces joyaux avec la modique somme de 10 millions F CFA (5 millions pour chaque localité). A la fin de la construction de ces deux musées, le département de la Culture a été incapable d’assurer cette dépense d’inauguration. Et le partenaire européen, très déçu, a fini par tourner dos à cet appui à ces infrastructures culturelles.

Cependant, l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, en son temps, avait pris les choses en mains en se rendant à Djenné et à Bandiagara pour voir la situation de près et faire respecter l’engagement de l’Etat malien par rapport à cet accord. Mais, les politiques s’en étaient mêlés et les visites du chef du gouvernement avaient été interprétées comme des opérations d’implantation locale de son parti politique. Et depuis, la ministre de la Culture a rangé ce dossier aux oubliettes !

Idem pour le musée de Sikasso, qui est toujours fermé, parce que la collectivité est incapable d’assurer la prise en charge de son fonctionnement (facture d’électricité, d’eau impayées. Et certains agents de la collectivité partis du fait de faits salaires irréguliers…

En outre, à Gao, le musée du Sahel souffre aussi de personnel qualifié. Le ministère, qui constitue un appui-conseil dans la proposition des agents à travers la Direction nationale du patrimoine et de la Culture (DNPC) avant leur confirmation par les collectivités, conformément au décret de 2016 fixant le détail des compétences transférées de l’Etat aux collectivités territoriales en matière de culture.

Ce texte dispose, en son article 10, que l’Etat met à la disposition des collectivités, communes, cercles et régions, des ressources humaines nécessaires à l’exercice des compétences transférées. Tel n’est pas le cas à Gao. Face à une autorité intérimaire du Conseil régional, le département a été incapable de défendre l’agent proposé, Raphaël Kamaté, qui répond pourtant au profil du secteur (confère la manchette de MALI-HORIZON du lundi dernier). Cette proposition a été rejetée sur la base manœuvres injustes menées par le président par intérim du Conseil régional de Gao, Djibrilla Samaké. Le département de la Culture a été incapable de rappeler M. Samaké à l’ordre. Il s’est dit impuissant face à cette situation d’injustice et de favoritisme car, selon un responsable du cabinet de la ministre Ramatoulaye Diallo, Djibrilla Samaké serait un cousin du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga…

Par ailleurs, suite à notre article « Favoritisme et clientélisme au ministère de la Culture : la ministre N’Diaye Ramatoulaye sur la sellette », le comité du bureau syndical de la culture SNEC de Gao s’est saisi du dossier et a mené des démarches en vue de défendre les intérêts de leur camarade Raphaël Kamaté. C’est ainsi que le collectif des administrateurs culturels et les membres du bureau syndical (SNEC) condamnent avec la dernière rigueur l’injustice à l’endroit de leur collègue et camarade, administrateur culturel par intérim au musée du Sahel de Gao.

Affaire à suivre.

Baba Djilla SOW

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Le ridicule ne tue plus. Au lieu de t’attaquer au ministre, cher journaliste Bruno Segbedji nettoie dans ta cour. Si ce n’est au Mali, comment un étranger, peut devenir directeur de publication? Ton cas, nous le soulèverons très prochainement à qui de droit. A bientot!

    • Tu n’as pas honte d’appeler Bruno un etranger au Mali, souviens-toi que c’est ca le Mali de Modibo Keita!

      • C’est tellement bête de s’en prendre à un ministre en fonction pour faire la promotion d’un ami. Ton fameux Raphael KAMATE risque de moisir à GAO pour longtemps.

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