Les masques et marionnettes : Des armes culturelles qui rassemblent

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Lancée en décembre dernier à Bamako, la 19e édition du Festival des masques et marionnettes (Fesmamas) s’est tenue à un moment où le pays se sortait d’une crise multidimensionnelle. Pour contribuer à cette recherche de paix, le Club de Markala et le comité de pilotage ont organisé une conférence débat sur le thème le rôle et la place des masques et marionnettes dans le processus de réconciliation nationale dans notre pays. Animée par le directeur adjoint du Musée national de Bamako, Salia Malé, cette conférence a eu lieu le samedi 2 avril dans la salle de conférence de la Maison de la femme et de l’enfant de Markala.

 

Au-delà de l’esprit folklorique, quel peut être le rôle et la place des masques et marionnettes dans le processus de paix et de réconciliation ?  Pour répondre à cette question, le choix des organisateurs de la présente édition du Fesmamas a été porté sur le chercheur Salia Malé. D’entrée de jeu, l’orateur précisera que les masques et marionnettes existent chez beaucoup de populations du Mali. Ils ont deux formes, la forme animale et humaine.

Ils interviennent dans le domaine de l’éducation, de la protection, de la sensibilisation, de la religion, de l’économie, de la prévention, etc. Pour le conférencier, les masques et les marionnettes ont la force et la capacité de mobilisation populaire, gage d’entente, de retrouvailles et de pardon. Pour lui, la sortie des masques et marionnettes est une occasion de rassemblement, d’échange, de chanter et de danser dans la joie, l’harmonie et la paix.

Aux dires de M. Malé, les masques et marionnettes sont à l’origine des expressions, toutes choses dont les communautés maliennes ont besoin pour se réconcilier, maintenir la paix, vivre ensemble et atteindre le bien-être. Ils règlent en dernier recours les litiges, les problèmes qui entravent le pays. Selon M. Malé, ils assurent la sécurité à cause de leurs caractères qui fournissent l’équilibre à l’homme. Ils sont des éléments fédérateurs de la paix, de la cohésion sociale et de gardien d’esprit.

De plus, il ajoute que les masques et marionnettes sont porteurs de messages multidimensionnels et de complémentarités. Il note que la réconciliation est un vaste chantier qu’il faut commencer par des dialogues sociaux à travers des moyens de transmission traditionnelle et culturelle pour cultiver la paix, la cohésion sociale et l’esprit de tolérance entre les fils du pays.

Le Pr. Dioncounda Traoré, ancien président, souligne que “demain, parce que la guerre ne saurait être une option dans ce pays de partage et de métissage, et parce que nous sommes un peuple profondément épris de paix, demain, j’en suis sûr, les masques de Markala défileront à Kidal, et le Tendé de Kidal résonnera à Markala”.

Aux dires de l’écrivain, comédien et marionnettiste Yaya Coulibaly les masques et marionnettes ont un impact positif sur le développement socioculturel du pays. “Ce festival est un endroit où on peut trouver des solutions aux maux de la société puisqu’il un cadre à rencontre de la culture”.

En plus de la réjouissance des populations, le festival cultive la paix, l’entre-aide, l’union, la défense, de prévention et le rayonnement du pays à travers la force et le pouvoir des masques et marionnettes, car “tout peuple qui abandonne sa culture est appelé à disparaître”.

Bintou Danioko

Envoyée spéciale

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