Arrivé dans notre pays mardi dernier, le célèbre cinéaste américain Martin Scorsese a donné une "leçon de cinéma" hier au centre international de conférence, offrant l”occasion aux membres de l”Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l”audiovisuel de l”Afrique de l”ouest (UCECAO) et aux simples amateurs du cinéma de profiter de l”immense expérience du réalisateur du film "Les Infiltrés" qui lui a valu deux Oscars lors du dernier festival de Cannes.
rn
rnAvant de donner la parole à son invité, Souleymane Cissé, le président de l”UCECAO, a expliqué que le cinéaste américain avait décidé de venir à Bamako après s”être entretenu avec lui lors du festival de Cannes 2007. L”union avait alors souhaité travailler avec la "World Cinema Fondation" de Martin Scorsese au sein d”un partenariat tourné vers la restauration et la conservation des films africains. "L”homme, depuis quelques années, n”a arrêté de se battre pour le cinéma", a constaté Souleymane Cissé qui s”est inquiété de ne pouvoir transmettre, montrer, enseigner aux plus jeunes les origines du cinéma en Afrique, voire leurs propres origines.
rn
rnLa "World Cinema Fondation" ambitionne de récupérer, restaurer, conserver, préserver et traiter les oeuvres cinématographiques américaines et d”ailleurs.
rn
rnMartin Scorsese a entamé son speech en remerciant Souleymane Cissé pour son "invitation généreuse". Sa décision de faire le voyage de Bamako tient à l”importance qu”il accorde au cinéma en général et au cinéma africain en particulier, a-t-il indiqué, révélant au public la place du continent noir dans ses motivations. C”est ce qui explique que son premier film restauré est marocain.
rn
rnRemontant aux débuts de sa carrière, le réalisateur de "Taxi Driver", "Mississippi", "Les Nerfs à vif" ou encore "Casino", etc. a constaté qu”il avait eu la chance de grandir là où le matériel cinématographique est à disposition. Sa passion pour le 7è Art remonte aux années 60, au moment où l”industrie cinématographique américaine prenait son envol. Il a expliqué le véritable choc qu”il avait ressenti en assistant, pour la première fois, à la projection d”un de ses films sur le grand écran. Sa toute première oeuvre n”avait été diffusée qu”à la télévision. Le grand écran, assure-t-il, "rend les choses plus vraies".
rn
rnCamara Dansogho, réalisateur et comédien guinéen, a profité de l”occasion pour remettre à Martin Scorsese son projet de feuilleton "Kuruganfuga", en hommage à Balla Moussa Keita, le grand comédien aujourd”hui disparu qui figure dans la plupart des films de Souleymane Cissé. "S”il n”est plus présent physiquement, il reste dans nos esprits. La réalisation de ce film redonnerait en quelque sorte corps et vie à Balla Moussa", a expliqué Camara Dansogho en confiant son scénario au cinéaste américain
rn
rnLe patron de la "World Cinema Fondation" semble intéressé à promouvoir une collaboration cinématographique, de l”écriture, jusqu”à la production avec des cinéastes maliens car, a-t-il jugé, "le Mali regorge de talents".
rn
rnCarine GOULEME
rn
rn
“