Mariage traditionnel : Autres temps, autres mœurs.

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Au Mali, chaque  ethnie garde jalousement ses us et coutumes surtout en matière de mariage. Ce beau pays a révélé au monde l”harmonie entre la modernité et la tradition. Le Japonais, très à la pointe du progrès technologique est tout aussi conservateur au plan familial. Le Mali a toutes les potentialités pour être le Japon africain.
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A. D est octogénaire aujourd”hui. Elle explique qu”à l”époque de son adolescence, l”ensemble de la dot ne dépassait pas 100 Francs maliens et deux boeufs. Les deux têtes constituaient le trait d’union entre les peuls, car chaque famille avait son parc. Cette exigence fonde  la richesse culturelle de l”ethnie peule.

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Aujourd”hui les deux boeufs sont remplacés par une dot variant entre 50 000 et 60 000 Fcfa, une valise remplie de boubous et de pagnes, un maximum de 100  noix de cola. En plus, à l”approche de chaque fête comme la traversée, la fiancée doit d”être habillée au frais de son fiancé et elle reçoit une calebasse de riz. Une fois le mariage célébré la nouvelle épouse  « trouvée vierge » a droit à une vache. Les beaux-parents de chaque côté offrent des cadeaux à la mesure de leurs moyens, se souvient la vieille A. D.

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Le paysan Baba Traoré en séjour saisonnier dans la capitale révèle qu”au village rien n”est plus assuré d”avance de nos jours. Il constate  depuis quatre années une augmentation exponentielle des dépenses financières lors des cérémonies de mariage ou de fiançailles. Autrefois dans leur hameau, la dot se situait entre 10 000 Fcfa et 25 000 Fcfa comme frais de trousseaux. Le fiancé offrait deux chèvres lors de la cérémonie de mariage. Chaque année le mari et son groupe d’âge vont labourer le champ des beaux parents pendant l”hivernage. Ce pacte était honoré. Mais ce n”est plus le cas de nos jours, déplore le saisonnier.

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Il faut amasser beaucoup d”argent avant les noces. Après ce jour béni, la mariée se vante du nombre de spectacles organisés lors de la célébration de mariage. Le "Balani", le "Djidounou", les batteurs  de tam-tam, les jongleuses de calebasses décorées de cauris. La dot reste intacte. Mais les demandes intempestives ne cessent d”augmenter, déclare le vieux Famory, ressortissant de la même localité.

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Mariam Koné, une autre saisonnière de Sourountama dans le cercle de San, juge très positive l”éclosion du modernisme dans les villages. Elle estime que nul n”est à l”abri des influences extérieures. Elle a d”ailleurs ajourné son mariage pour avoir de quoi meubler sa maison avec des bibliothèques, des fauteuils, un divan, un lit en bois rouge et d”autres accessoires. "Je veux être la première fille qui va meubler sa case au village", ambitionne-t-elle, ajoutant : "Si mon fiancé tient à moi, il mettra le paquet". Autres temps, autres moeurs. Le sursaut culturel s”impose.

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Badjanguiné

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