Manuscrits anciens du Mali : La CIMAM formule d’importantes recommandations

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A Tombouctou, l'UNESCO aide à reconstruire le patrimoine de la ville malienne
Des manuscrits dans une bibliothèque de Tombouctou, le 1er juillet 2012. | AFP

«Recommandons que soient prises les mesures suivantes:

  1. Accélérer et renforcer la sécurisation des manuscrits relogés provisoirement à Bamako, en mettant un accent particulier sur les conditions de conservation, sur la confection de boîtiers des manuscrits, sur la formation des ressources humaines pour la conservation, la numérisation et le catalogage, sur la sécurité des locaux et les conditions d’accueil.
  2. Mobiliser d’urgence tous les acteurs nationaux concernés par la protection et la gestion des manuscrits, en particulier les détenteurs, familles détentrices et bibliothèques privées, en vue de faire un constat exhaustif sur l’ensemble du patrimoine documentaire du Mali et les actions à mener pour sa sauvegarde durable.
  3. Soutenir la réhabilitation de l’IHERI-AB, des bibliothèques des familles et privées, de façon progressive pour préparer le retour des manuscrits à leurs lieux d’origine.
  4. Elaborer un plan d’urgence pour la sauvegarde des manuscrits anciens afin de prévenir tous les risques relatifs, entre autres, à la sécurité, la conservation, l’exploitation, et la diffusion des manuscrits.
  5. Renforcer le cadre législatif, juridique, administratif et institutionnel permettant de définir de manière claire le rôle et le statut des manuscrits, des collections et bibliothèques, des détenteurs et familles détentrices de manuscrits.
  6. Initier d’urgence et accompagner des projets d’inventaire, de catalogage, de numérisation et de cartographie des manuscrits anciens du Mali, des collections publiques et privées, ainsi que des programmes de renforcement des capacités pour la sauvegarde des manuscrits.
  7. Renforcer les mesures pour prévenir et lutter contre le trafic illicite des manuscrits en tant que biens culturels, conformément aux dispositions de la Convention Unesco de 1970 sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, et en complétant le dispositif normatif en ratifiant la Convention d’UNIDROIT de 1995 sur les biens culturels volés ou illicitement exportés.
  8. Encourager les acteurs de la gestion du patrimoine culturel à créer un comité national du Bouclier Bleu, conformément aux dispositions de la Convention de La Haye et son 2ème protocole, pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
  9. Renforcer et favoriser la recherche scientifique, notamment en facilitant l’accès aux manuscrits, les collections et les bibliothèques de manuscrits, encourager et promouvoir des études critiques, des traductions et des publications de manuscrits.
  10. Promouvoir et valoriser les manuscrits en favorisant l’exploitation de leurs contenus dans le cadre de programmes d’éducation et de promotion d’une culture de la paix.
  11. Appuyer le développement économique et social en assurant la formation des métiers en valorisant les techniques, connaissances et savoir-faire traditionnels autour des manuscrits.
  12. Renforcer la coopération bilatérale et multilatérale en assurant une coordination plus efficace notamment entre tous les partenaires techniques et financiers impliqués dans la sauvegarde des manuscrits anciens du Mali.
  13. Etudier la possibilité d’ériger l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamique Ahmed Baba en Centre de catégorie II sous les auspices de l’UNESCO.
  14. Envisager la création d’un Musée national des manuscrits anciens.
  15. Demander au Comité national malien “Mémoire du monde” de tout mettre en œuvre pour que le Mali puisse présenter la candidature d’un fonds de manuscrits anciens à l’inscription au Registre international Mémoire du monde lors de la réunion du Comité consultatif international de 2017.

Fait à Bamako, le 29 janvier 2015»

Ramata Diaouré

 

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