Mamou Daffé, directeur du festival sur le Niger, à la cérémonie de clôture : ” Pendant le Festival, les cultures étaient en résistance face à l’obscurantisme “

0

Les rideaux sont tombés le dimanche 4 février 2018 sur la 14e édition du Festival sur le Niger. La cérémonie de clôture a été l’occasion pour Mamou Daffé, le directeur du Festival, de remercier les festivaliers pour leur participation qualitative. Aux dires de M. Daffé, le Festival sur le Niger est un trait d’union entre la tradition et la modernité, entre le passé et le futur et dont le pont, depuis 14 ans, se construit pour ouvrir des opportunités pour les populations de Ségou et du Mali. Il a formulé des mots d’humilité, de reconnaissance et il a rendu grâce à Dieu parce que, selon lui, la tenue du Festival n’était pas évidente, elle a été un grand défi pour qui connaît la situation sécuritaire du monde et du Mali en particulier qui est plus que compliquée. “Malgré tout ça, voir des étrangers, des amis, des Africains d’Afrique et d’ailleurs, que tout le monde se mobilise, surtout la population locale de Ségou qui en premier lieu a exigé la tenue de cette 14e édition, cela veut dire qu’il y a une appropriation et que nous avons mis en commun nos identités plurielles pour faire face à l’obscurantisme, pour dire que le Mali reste debout. Pour faire face, pour contrer l’obscurité, il faut de la lumière. Et pour nous acteurs culturels, créateurs et artistes, la plus forte, la plus lumineuse des lumières, c’est la création. C’est pourquoi, en tant de crise, il faut créer, créer et créer. Donc, pendant cette semaine, les cultures étaient en résistance à Ségou. Pendant cette semaine, Ségou a été la capitale africaine de la culture. Et ceci, grâce aux engagements, aux soutiens constants des festivaliers”, a-t-il évoqué.

Il a ensuite salué les autorités de Ségou pour leur implication dans l’organisation du Festival qui est devenue une affaire africaine, voire internationale. Il en a fait de même pour les forces de sécurité qui ont sécurisé les sites du festival.

Le maire de Ségou : “Le Festival sur le Niger est un grand événement porté et soutenu par les plus hautes autorités du Mali”

Auparavant, le maire de Ségou, Nouhoun Diarra, avant de clôturer la 14e édition du Festival sur le Niger, a tenu à remercier les festivaliers qui ont bravé l’insécurité pour venir prendre part au Festival à Ségou. Il a rendu grâce à Dieu qui a permis de réussir l’organisation avec brio de la 14e édition du Festival sur le Niger sans problème, dans un contexte sécuritaire difficile. A ses dires, cette réussite du Festival est due à l’interconnexion de l’effort des uns et des autres, des visibles et des invisibles. Pour cela, il a remercié la population de Ségou qui a cru à l’événement pour le tenir à la berge du fleuve, au quai.

“Le Festival sur le Niger est un grand événement porté et soutenu par les plus hautes autorités. Ce qui est  prouvé par la présence de trois ministres de la République du Mali. Le défi sécuritaire a pu être levé grâce aux forces de défense et de sécurité.

Nous avons réussi la 14e édition du Festival sur le Niger. Et merci à Daffé et toute son équipe. Bon courage à vous, nous sommes derrière vous. Toutes les populations de Ségou vous disent merci et à tous les festivaliers venus du Mali et d’ailleurs. Merci Daffé d’avoir cru en la culture malienne, africaine, en la paix mondiale. Ceux qui veulent nous terroriser, ceux qui veulent nous vouer à l’échec font tout faux. A tous ceux qui pensent prospérer le terrorisme, il faut qu’ils reviennent à nous, qu’ils reviennent sur terre pour qu’on conjugue les efforts ensemble afin d’aller au développement de nos pays à travers la culture. Le terrorisme ne leur apporte rien que la terreur à eux-mêmes. Aucune religion dans ce monde n’enseigne le terrorisme”, a-t-il déclaré.

Siaka DOUMBIA, envoyé spécial

 

Festival sur le Niger : Arterial Network, un réseau d’autonomisation des

organisations de l’art et de la culture africains se fait connaître

lu le 30 novembre 2017 pour un mandat de 2 ans, le nouveau Comité de pilotage d’Arterial Network s’est donné la mission de faire avancer le secteur de l’art et de la culture dans le développement humain de l’Afrique. Et la réunion de Ségou, en marge de la 14e édition du Festival sur le Niger du 1er au 4 février 2018, a permis d’élaborer un plan d’activités du Réseau. A la fin de leurs travaux, les 9 membres du Comité de pilotage du réseau Arterial Network se sont présentés devant la presse, le jeudi 1er février 2018 à l’hôtel Savana, pour faire connaître le Réseau par les journalistes maliens, notamment sa vision, sa mission, ses domaines d’intervention et ses principaux objectifs.

D’après le Zimbabwéen Guzha Daves (président d’Arterial Network), le Réseau qui a célébré ses 10 années d’existence en mars 2017 à Abidjan, a pour vision d’assurer un secteur créatif africain dynamique et prospère, engagé dans une pratique créative qualitative qui contribue aux changements positifs et durables des politiques de gouvernance, ainsi que des cadres de vie culturel, économique et social. Sa mission est de créer des réseaux d’acteurs culturels de la société civile forts et d’autonomiser leur travail afin de favoriser la dimension culturelle du développement. De par ses membres qui se trouvent dans les pays africains anglophones et francophones, Arterial Network privilégie ces deux langues. Le Réseau intervient dans cinq domaines prioritaires : le plaidoyer, le renforcement de capacités, l’accès au marché, la gestion des connaissances et la diffusion de l’information.

La vice-présidente du Réseau a précisé que l’élection des membres du Comité de pilotage se fait par tour de rotation entre les 5 régions d’Afrique. Le nouveau Comité de pilotage est composé de 9 membres qui sont : président : Guzha Daves (Zimbabwe), vice-président : Ghita Khaldi (Maroc), membres : Ba Hawa (Mauritanie), Ateba Ossende Ferdinand (Cameroun), Jean Luc Sonhaye (Togo), Martin Kennedy (Seychelles), Muzie Ntshangase (Swaziland), Nguinambaye Ndoua Manasse (Tchad), Ousmane Faye (Sénégal). Le Mali est membre du réseau à travers le réseau Kia.

  Siaka DOUMBIA, envoyé spécial

 

Commentaires via Facebook :