Inspiré d’un épisode de l’histoire du royaume bambara de Ségou, le film a reçu la même année le Prix du court métrage au Fespaco et a été sélectionné dans la même catégorie au Festival international de Cannes, France. Musicien et compositeur, Mambaye Coulibaly avait lui-même signé la musique de La Geste de Ségou et travaillait depuis 1996 sur un projet de long métrage d’animation intitulé «Le Pouvoir de Ségou». Ce projet avait été relancé en 2009 dans le cadre du projet «Euromédiatoon» et devait être le premier long métrage du cinéma d’animation africain. Hélas, la maladie ne lui a pas permis d’y consacrer le temps nécessaire et le destin, avec ce décès, a sans doute donné le coup de grâce à cette ambition. À moins que le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) ne reprenne le flambeau. Ne serait-ce qu’en hommage à celui qui a contribué au rayonnement du cinéma malien, voire africain.
«Du cinéma, Mambaye avait une vision historique et panafricaniste», écrit l’Association malienne des critiques (AMACRI) dans l’hommage qu’elle lui a rendu. C’est ainsi qu’il était convaincu que «le cinéma d’animation s’impose comme un médium idéal pour transcrire la vivacité, la magie et le lyrisme des grandes épopées et des gestes de l’histoire africaine en contribuant d’une certaine manière à leur relecture».
Dans leurs hommages, beaucoup de cinéastes et critiques ne manquent pas de rappeler que «Mambaye avait une bonne vision sur le devenir du continent en optant pour le cinéma d’animation dont les contenus sont axés sur l’histoire africaine pour que les enfants, les jeunes s’inspirent de leur histoire et deviennent de véritables patriotes africains pour construire et s’impliquer dans le développement du continent». Ainsi, «Mambaye voulait que la jeunesse africaine soit consciente de sa mission et la remplisse. Que Dieu exauce son vœu et que la terre malienne, celle de Soundiata Kéïta, Modibo Kéita et tant d’autres lui soit légère», réagissait Alassane Cissé, journaliste culturel et Coordinateur général du Réseau des Journalistes culturels d’Afrique (JOCAR).
L’AMACRI salue la mémoire d’un «artiste engagé, un homme de conviction et dévoué au rayonnement politique du Mali et de l’Afrique à partir de nos valeurs historiques et culturelles». Et les critiques maliens rappellent que «Mambaye avait impressionné tout le monde avec La Geste de Ségou. C’est dommage qu’il n’ait pas pu concrétiser son ambition de réaliser un long métrage d’animation malien».
Comme le dit un confrère critique, puisse la mémoire des artistes pionniers comme Mambaye Coulibaly nous inspirer !
Moussa BOLLY
Président AMACRI
RIP, mon esclave! le flambeau allumé ne s’éteindra jamais InchAllah. 😈
Comments are closed.