Mamadou Togo, président de la l’association Ginna Dogon : «Nous allons inviter les chefs de fractions et de tribus du Nord à nos journées culturelles, pour leur dire notre part de vérité»

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Après la première édition à Bankass en 2005, la deuxième édition à Douentza en 2008  et la 3ème édition à Bandiagara en 2011, la 4ème édition des journées culturelles de l’Association pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon appelée ‘’Ginna Dogon’’, se tiendra du 25 au 28 février prochain, à Koro.

‘’Ginna Dogon’’ est l’une des associations les mieux organisées et les plus actives au Mali. Sa mission, a indiqué son président, Mamadou Togo, est de promouvoir la culture dogon dans toutes ses facettes, mais aussi et surtout, le développement du Pays Dogon.

Le thème de cette  4ème édition des journées culturelles dogon est «le mariage en milieu dogon».  Plusieurs autres activités sont prévues en marge de cette rencontre : rencontres avec les notables et chefs de tribus et fractions du nord, la course des chevaux, les conférence-débats sur Abirè Goro et sur les prénoms et nom dogon, la lutte traditionnelle, les contes, le jeu de société ou Sirikoro en dogon qui correspondrait aux échecs, les danses de masques et autres danses authentiques dogon. Les notables dogons entendent saisir cette occasion pour apporter leur contribution à la réconciliation nationale. Pour ce faire, ils ont adressé des invitations à tous les chefs de fractions et de tribus du nord à participer à ces journées culturelles, afin de leur dire quelques vérités. «Nous allons leur parler et leur dire de déposer les armes et de renoncer à la violence qui ne règle rien de positif. Un Sonrhaï  ou un Tamasheq ne peut refuser ce qu’un Dogon lui demande, au nom du cousinage qui existe entre eux. Nous allons donc saisir cet atout pour leur dire nos vérités», a affirmé le président de Ginna Dogon, Mamadou Togo. Avant d’ajouter que des contacts ont été pris avec les chefs de tribus et fractions du nord, lesquels auraient promis d’être au rendez-vous.

Cette initiative de Ginna Dogon ne surprend pas, quand ont sait que ses responsables sont parmi les Maliens qui ont bravé les balles pour se rendre dans les régions du nord au moment où elles étaient sous l’occupation des  jihadistes.  Autres activités phares de cette 4ème édition : des soins ophtalmologiques gratuits pour les populations du pays dogon  et du nord. Ces activités démarreront le 23 février pour prendre fin le 25 février. Une précision de taille : ces soins ophtalmologiques sont réservés à tous les malvoyants de toutes les ethnies vivants au nord.

Les organisateurs assurent  que des dispositions seront prises contre le virus Ebola, bien que le Mali soit déclaré libéré de cette maladie.

En marge des journées culturelles dogon, des  membres des antennes de Ginna Dogon seront notés et décorés.

Le coût de cette 4ème édition des journées culturelles dogon, selon M Togo, est estimé à 300 millions CFA. L’un des fils du terroir, Seydou Nantoumé, a remis à l’association une enveloppe financière de 50 millions CFA et un terrain de 100m sur 50 m pour la construction du siège de l’association. Les responsables de l’association comptent sur la bonne volonté des Maliens, des acteurs culturels,  des operateurs économiques et du gouvernement pour la mobilisation de ces fonds.

A noter  que cette 4ème édition  est parrainée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, Mme le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme,  Seydou Nantoumé PDG de Touguna Agro-industries et par d’autres opérateurs économiques.

Selon les conférenciers, dix ans après le démarrage des journées culturelles dogon, les retombées sont visibles au pays dogon, en termes d’assainissement, d’infrastructures scolaires, sanitaires et de transports. Mais aussi et surtout en termes de compréhension de la vraie culture dogon.

Rendez-vous donc le 25 février à Koro, pour découvrir la culture Dogon dans toutes ses facettes.

Abou Berthé

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est formidable.
    Mon cher Mohamed Ahmad El Ansari, vos idées sont d’une telle clarté et d’une telle sagesse qu’on a l’impression que vous vous êtes naturalisé Dogon.

    L’idée de caravane est formidable, et rassurez-vous, je vais en parler à Togo ce soir, car je sais qu’il n’est pas trop TIC.
    Venez avec nous, et l’on vous servira de mil pour accompagner votre sauce à la “KOROMBATA”

  2. Pourparlers d’Alger

    L’Azawad politique : L’une des plus grandes escroqueries intellectuelles de l’histoire de l’Humanité.
    Reportages28 September, 2014
    azawad
    La revendication d’un territoire de l’Azawad apparaît comme une des plus grandes escroqueries intellectuelles de l’histoire de l’Humanité doublée d’une falsification grossière.

    L’un des enseignements que l’on peut tirer des événements dramatiques survenus à Kidal le 21 Mai 2014 est le fait qu’ils mettent à nu la réalité du conflit du nord du Mali.

    En effet, sur les 50 soldats tombés dans la bataille de Kidal ce 21 Mai 2014 entre les soldats maliens et les groupes armés, la plus grande majorité était des touaregs loyalistes. Le plus connu d’entre eux était le Colonel Faysal bras droit du Général Gamou de l’armée malienne. C’était des touaregs, aux côtés de leurs frères d’armes noirs, qui ont défendu le Mali à Kidal.

    Ce fait très important indique comme on ne cesse de le dire que le conflit au nord du Mali est loin d’être une opposition politique entre les populations blanches du nord à celles des noires du Sud. Il ne s’agit pas, comme le prétend une certaine propagande, d’une révolte “des hommes bleus du désert’’ contre l’Etat noir du sud du Mali. Un autre événement important est venu définitivement mettre fin à cette fausse présentation du conflit au Nord du Mali à savoir : la naissance d’un nouveau groupe armé Touareg d’autodéfense disant soutenir le gouvernement du Mali contre toute partition du pays. Son porte-parole a déclaré ceci : « Nous venons de créer le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) pour défendre les intérêts de notre communauté dans le nord du Mali, notamment contre le MNLA ».

    Nous assistons aujourd’hui au nord du Mali à l’apparition de plusieurs mouvements armés arabes et touaregs tous loyalistes avec un dénominateur commun qui est de faire face à l’arrogance et à la brutalité du MNLA allié aux islamistes menaçant la cohésion multiséculaire de cette région.

    A Alger, la Communauté internationale devrait en tenir compte si elle veut trouver une solution de paix durable au nord du Mali.

    Surréaliste est tout de même cette reconnaissance rapide et facile du MNLA par la Communauté internationale et même le Mali pour un mouvement qui revendique libérer un territoire qui aurait appartenu à ses ancêtres à un moment donné de l’histoire. Les vrais mouvements de libération comme le MPLA, la SWAPO ou le FLN en riront sûrement. Les 3 régions du Mali à savoir : Gao, Tombouctou, Kidal bien délmitées sur une carte seraient le territoire de l’Azawad que le Mali aurait envahi. Sa capitale est, s’il vous plait, la ville de Gao. La ville de Douentza en ferait aussi partie. Ce pays a un drapeau et avait même déclaré son indépendance sur le plateau d’une télévision européenne. Cela pourrait être ridicule si seulement les populations n’en mourraient pas. Askia Mohamed pourrait se retourner dans sa tombe, lui qui avait bâti l’un des plus grands empires de l’histoire de l’Humanité, le brillant Songhoi. Gao était bel et bien la capitale de l’empire Songhoi et non celle d’un imaginaire Azawad.

    Il suffit de faire quelques clics sur internet pour se rendre compte de l’imposture. La vérité historique a été rétablie par ceux-là même qui avaient aidé le Mnla à occuper Gao.

    En effet, courant l’année 2012, les islamistes du Mujao appuyés par Aqmi ont vite chassé le Mnla de la ville de Gao d’abord, et de tout le nord du Mali ensuite.

    Mais en des millions d’années de l’existence de l’homme sur la terre, on peut affirmer, sous le contrôle d’André Bourgeot, avec certitude qu’aucun Etat ou entité politique n’a existé du nom de l’Azawad.

    De ce point de vue, la revendication d’un territoire de l’Azawad apparaît comme une des plus grandes escroqueries intellectuelles de l’histoire de l’Humanité doublée d’une falsification grossière. Le crime du MNLA, laïc, n’est pas seulement d’avoir fait appel aux islamistes contre le Mali, mais c’est surtout d’avoir essayé de déchirer pour des raisons mercantiles le tissu social dans la bande sahélo saharienne. En faisant des Touaregs une race à part, menacée par les ‘‘Nègres’’ du Sud, l’idiologie

    du MNLA essaye de faire entrer la différenciation raciale comme un problème dans cette partie du monde riche en histoire alors qu’au fond, elle a toujours été une richesse.

    On se rappelle que le Département d’Etat Américain avait dénoncé en son temps le racisme du MNLA quand ce dernier avait mis dans des camions des populations noires de Kidal pour les renvoyer vers Gao.

    Dans toute l’histoire de cette région, les traces de guerre raciales sont inexistantes. La région sahélo saharienne est le lieu de rencontre entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire ainsi que de civilisations soudano-arabo-berbères. Les empires et royaumes s’y sont succédés sans considération de race. Les empires africains ont dominé l’espace où il y avait des populations blanches qu’ils administraient. La domination arabe s’y est exprimée aussi avec le Maroc et Tombouctou ; on parlait de tout sauf de race. L’esclavage y était pratiqué par toutes les races. Oui, le Mali qui a hérité de cette situation est un peuple et une vraie nation arc-en-ciel.

    Les Touaregs qui sont des nomades n’ont pas constitué d’Etat connu jusqu’à nos jours. Le MNLA voudrait-il en constituer un en ce début du 21 ème siècle ?

    Mais franchement, ce qui est écœurant et vexant pour les maliens, c’est d’insinuer, comme le font certains de nos confrères journalistes internationaux, qu’un malien puisse regarder un touareg ou un arabe comme un étranger ou une autre personne. Le Mali, c’est la zone de brassage de races et de civilisations par excellence.

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la CEDEAO, et le Président français, François Hollande ont tous demandé au MNLA de déposer les armes sans succès. Il est temps que le MNLA mette un peu d’eau dans son thé. S’il ne le fait pas, la communauté internationale devrait l’y aider car il s’appuie toujours sur les djihadistes qu’il garde par devers lui comme bras armé faisant des communiqués triomphalistes et curieusement diffusés sur les médias internationaux avec une réelle complaisance.

    A. S.

    Directeur de publication

    Afrique Info

  3. Une très bonne initiative mon gros cousin mais si c'est pour déposer les armes, à ma connaissance les chefs de fractions et de Tribus ne sont pas armés, ils souffrent de cette insécurité chronique comme tous les autres.
    Au fait cousin, pour ne peut pas perdre utilement du temps, si réellement vous êtes animés des intentions de paix et de réconciliation: faites votre caravane et aller voir vos frères des zones occupées de la société civile, ensuite allez-y rencontrer les groupes armés, les milices et groupe d'auto-défense pro-Mali. Revenez à Bamako, rencontrer les représentants de l'Etat, les acteurs internationaux impliqués dans cette histoire. Après, mettez-vous de côté et en âme et conscience, rédiger un document relatant les dires des gens que vous avez rencontrer sans modifier une virgule, avec des propositions et publier-le sur toutes les presses. Et vous verrez mon frère, que la potion magique du cousinage mélangée à la neutralité + volonté d'aller vers la paix, est vraiment magique !!! Bonne chance mes cousins mangeurs de mil !!!

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