L’association MALIFINIW (textiles du Mali) a organisé la 5e édition des Journées textiles du Mali du 7 au 10 novembre 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ. L’événement a été présidé par M. Andogoly Guindo, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Cette édition a été parrainée par notre confrère (aujourd’hui membre de la Haute autorité de la communication/HAC), Khalifa Naman Traoré, avec Mme Fatoumata Batouly Niane comme marraine.
«L’utilisation et le rôle des plantes dans le textile artisanal» ! C’était le thème de la 5e édition des Journées textiles du Mali organisées du 7 au 10 novembre 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ par l’association «Malifiniw». Une thématique qui visait à mettre en lumière l’importance cruciale des ressources naturelles dans la préservation et la valorisation du patrimoine textile malien. Ce thème a aussi permis de mettre en exergue l’importance de la biodiversité malienne dans la production textile.
Cette 5e édition des Journées textiles du Mali a mis à l’honneur la communauté Soninké. Reconnus pour leur riche patrimoine culturel et leur savoir-faire artisanal, les artisans soninkés ont eu l’opportunité de présenter leurs textiles traditionnels, leurs techniques uniques de tissage et de teinture ainsi que des vêtements emblématiques. Traditionnellement, les artisans maliens utilisent des plantes locales pour teindre et traiter leurs textiles, un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. L’exploitation des plantes telles que l’indigo, le néré… ne se limite pas à un simple processus artisanal, elle incarne une filière économique prometteuse.
Secteur clé de l’artisanat, le textile joue un rôle crucial dans la diversification de l’économie nationale à travers la création d’emplois, la réduction de la dépendance aux importations et le renforcement de la souveraineté économique. Sur le plan culturel, les textiles traditionnels contribuent aussi à forger une identité nationale en valorisant les coutumes et les pratiques vestimentaires des différentes communautés maliennes. Ce qui fait de la promotion de l’artisanat textile un levier éducatif et environnemental pour les générations futures. C’est une exhortation à une gestion durable des ressources naturelles tout en sensibilisant les jeunes sur l’importance de préserver leur patrimoine. En investissant dans cette filière, le Mali peut espérer former une nouvelle génération d’artisans innovants, aptes à conjuguer tradition et modernité.
«Nous sommes ici pour renouveler l’expérience des années passées voire perpétuer ce qui est devenu désormais une tradition. Ce rendez-vous culturel et identitaire renvoie à nos sources à travers notre mode vestimentaire, symbole d’une richesse inestimable», a reconnu M. Andogoly Guindo (ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme) à la cérémonie d’ouverture.
Depuis trois ans, a-t-il rappelé, les membres du gouvernement ont adopté les tenues traditionnelles lors des conseils des ministres. «Vous n’avez vu aucun ministre en costume-cravate en conseil des ministres. C’est une vision du président de la transition, chef de l’État, pour donner une nouvelle orientation à nos habitudes vestimentaires», a souligné le ministre Guindo. Une initiative portée par le président de la Transition pour promouvoir le «Consommez malien». Ce choix vestimentaire symbolique vise à encourager les artisans locaux tout en renforçant l’identité culturelle du pays.
Cette 5e édition des Journées textiles a offert un programme varié et accessible au public. Plus de 100 stands ont été installés (gratuitement mis à disposition des exposants), dont 30 dédiés à la restauration. Ces stands ont permis de découvrir les multiples facettes du textile malien, avec notamment du bogolan, du bazin, de l’indigo, du coton filé à la main… En marge de l’exposition, des concerts gratuits ont rythmé les soirées, offrant au public une opportunité d’immersion dans la riche culture du Mali. Centrée sur le rôle des plantes dans le textile artisanal, une conférence inaugurale a réuni des experts et des praticiens pour mettre en relief les potentialités inexploitées de cette filière.
Les Journées textiles du Mali ont également servi de plateforme d’échange entre artisans, entrepreneurs et investisseurs. Au-delà de l’aspect festif, cette édition a mis en lumière l’importance de l’artisanat textile comme moteur de croissance. C’est donc une très bonne chose que cet événement s’inscrive désormais dans l’agenda culturel du Mali pour symboliser l’attachement du peuple malien à ses racines, tout en réaffirmant sa volonté d’évoluer vers une économie plus résiliente et inclusive !
Sory Diakité