Tout un symbole au Mali. Quatre ans après sa destruction par des jihadistes, une porte d’une mosquée de Tombouctou a été officiellement réinstallée hier, lundi 19 septembre. La porte «secrète» de la mosquée Sidi Yahia avait été détruite par les jihadistes au nom de la lutte contre l’idôlatrie. Elle a été restaurée entre avril et août dernier, notamment grâce à un soutien de l’Unesco.
La réinstallation s’est faite devant de nombreux notables et habitants de la ville. A la cérémonie, assistaient aussi le représentant de l’Unesco Lazare Eloundou, l’adjointe du chef de la Mission de l’ONU au Mali Mbaranga Gasarabwe et l’ambassadeur de l’Union européenne, Alain Holleville. Le maire-adjoint Drawi Assékou Maïga était présent. Joint par RFI, il ne cache pas sa joie de voir le retour de cette porte très importante dans l’histoire de la ville. Ce fut une cérémonie très émouvante, nous raconte le maire-adjoint, « parce qu’elle était tant attendue par les populations de Tombouctou qui étaient meurtries dans leur chair et leur âme ! ».
La mosquée de Sidi Yahia, l’une des trois grandes mosquées de Tombouctou, aurait été construite vers 1400 par le marabout Cheick El Moktar Hamalla dans l’attente d’un saint qui se manifesta quarante ans plus tard en la personne du chérif Sidi Yahia, qui fut alors désigné comme imam. La mosquée porte aujourd’hui son nom. Le bâtiment, ensuite restauré au XVIe siècle par l’imam Al Aqib, témoigne de l’aura intellectuelle et spirituelle de Tombouctou.