Après l’adoption de la loi fixant régime de la propriété littéraire et artistique par le Conseil des ministres, le mercredi dernier, l’Union des associations des artistes producteurs et éditeurs du Mali a organisé une conférence de presse pour remercier le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, mais aussi pour demander à l’Assemblée nationale de voter rapidement cette loi. C’était le samedi 12 mars 2016 au Palais de la culture.
Cette conférence de presse était animée par le président de l’Union des associations des artistes producteurs et éditeurs du Mali, M’Baye Boubacar Diarra, accompagné par Abdoulaye Diabaté, Djélimady Tounkara, Master Soumi et beaucoup d’autres littéraires et artistes. Après avoir remercié le gouvernement, le ministre de la Culture, le Premier ministre et le président de la République, en rapport avec l’adoption en Conseil des ministres de ce projet de loi fixant régime de la propriété littéraire et artistique du Mali, M’Baye Boubacar Diarra a indiqué que cette loi est l’aboutissement de six années de lutte.
Selon lui, la culture malienne agonisait car il n’y avait plus de photos, plus de comédie, de théâtre, de musique et de littérature. «Nous avons demandé au gouvernement de nous aider pour que nous puissions avoir des droits, pour que les artistes du Mali puissent vivre de leur travail…» a déclaré le président de l’Union des associations des artistes producteurs et éditeurs du Mali.
À en croire M’Baye Boubacar Diarra, tous les problèmes qui avaient par rapport au décret promulgué par le président de la République et annulé ensuite par la justice ont été résolu. C’est pourquoi, dit-il, la loi a été adoptée en conseil des ministres. «Nous avons dit qu’il faut montrer à la population malienne, aux autorités du pays, que les artistes avec le gouvernement et le Conseil national du patronat sont tombés d’accord pour que le reste du travail puisse continuer correctement», a-t-il martelé.
Le conférencier a également souligné que Mme le ministre de la Culture s’est battue pour que le décret puisse passer au Conseil des ministres. «Cette loi, c’est pour la jeunesse, parce qu’il faut réglementer le secteur de la culture. Les artistes souffrent énormément et aujourd’hui, la musique malienne a perdu son âme. Avec cette loi, on est sûr qu’on est vers la renaissance de la musique malienne. Mais ce que je vais vous dire, ce n’est pas un problème d’Orange-Mali et de Malitel seulement ; c’est aussi les artistes. Il faut qu’on s’adapte à la nouvelle technologie. Désormais, il faut qu’on change de comportement. La loi, c’est une bonne chose, mais elle demande un changement de comportement», a-t-il ajouté.
Le jeune rappeur Master Soumi a aussi salué le ministre de la Culture pour son engagement en faveur de cette loi. Tout en indiquant que l’adoption d’une loi est une chose, son application en étant une autre. Il a enfin exhorté tout le monde à se donner la main pour que cette loi soit appliquée, pour le bonheur des artistes maliens.
Notons que le projet de loi adopté abroge et remplace la loi N°08-024 du 23 juillet 2008 fixant régime de la propriété littéraire et artistique en République du Mali. Il détermine, entre autres, les conditions de protection, les modes d’exploitation, les redevances et le dispositif institutionnel de gestion collective des droits d’auteurs et des droits voisins.
Le projet de loi adopté définit en outre les expressions du folklore et en fixe la titularité de leurs droits ainsi que les principes de leur protection. Il traite des modalités de rémunération des auteurs ou de leurs ayant-droits en raison de l’exploitation ou de l’utilisation des œuvres littéraires et artistiques. Il fixe enfin les procédures et les sanctions en cas de contestations en matière de propriété littéraire et artistique.
Le projet de loi fixant régime de la propriété littéraire et artistique en République du Mali est le fruit d’un processus résolument participatif impliquant l’ensemble des acteurs du secteur concerné, notamment le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) et les associations d’artistes, de producteurs et d’éditeurs du Mali.
Diango COULIBALY