Loi fixant le régime de la propriété littéraire : Les acteurs à couteaux tirés

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Toumani Diabaté
Toumani Diabaté

Au moment où la loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique est sur la table de l’Assemblée nationale pour examen et adoption, les relations entre les principaux acteurs ne sont pas au beau fixe.

Mécontents de certains points du projet de loi, certains artistes n’ont pas tardé à se faire entendre. Lors de la conférence de presse organisée le vendredi 18 mars 2016, dans la salle de presse du Cicb, par Toumany Diabaté, un avis signé du Parlement des jeunes artistes du Mali (Pjam) circulait pour dénoncer la tenue de ladite rencontre. On pouvait lire sur ledit avis : «Vu l’incompétence de nos instances dirigeantes, à savoir : les prises de décisions concernant les artistes sans les artistes, la mésentente de nos organisations faîtières (Fedama et Uaaprem), le manque d’information et d’organisation, le manque de transparence et la mauvaise gestion du Bureau malien du droit d’auteur (Bumda)…». En outre, le Parlement des jeunes artistes du Mali se dit victime de complot.  «Nous ne sommes pas d’accord avec l’accord que viennent de signer le Ministère de la Culture, la Fedama et l’Uaaprem. Trop c’est trop, plus de sucement de sang. Les jeunes artistes ont décidé d’agir et de prendre leur destin en main», pouvait-on aussi lire sur l’avis.

Le paradoxe est qu’au cours de la conférence de presse, Toumany Diabaté a affirmé haut et fort que toutes les organisations et associations étaient dans la même dynamique pour l’application et l’élaboration du projet de loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique.

A la suite d’un entretien, le Secrétaire général du Parlement des jeunes artistes du Mali, Man Jal, dira que son association est contre cette loi qui vient d’être signée, dans la mesure où elle a été manigancée par un groupuscule de personnes sans pour autant demander l’avis des artistes. Selon lui, le contenu du protocole d’accord va à l’encontre des besoins et attentes des artistes maliens. De son point de vue, le justificatif est que le projet initial prévoyait que les deux opérateurs de téléphonie mobile donnent une redevance à tous les artistes. Cette règle n’est plus d’actualité avec la signature de ce protocole qui ne concerne que quelques artistes. «Les opérateurs de téléphonie mobile ne vont prendre en charge que les artistes dont ils ont utilisé l’œuvre. Et pourtant, il était convenu au début qu’Orange et Malitel prennent en charge tous les artistes», regrette Man Jal. Le ridicule, selon lui, est qu’avec l’application de cette loi, personne ne connaitra les méthodes utilisées par les opérateurs de téléphonie pour payer les artistes.  «Donc je ne peux pas comprendre le fait que ces deux opérateurs vont seulement prendre en charge des artistes dont ils auront utilisé les œuvres. Cette situation n’arrange aucun artiste malien», déplore t-il.

Pour terminer, il fera savoir que le Parlement des jeunes artistes du Mali est dans la dynamique d’engager une procédure judiciaire pour revoir les termes de la loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique.

En outre, Man Jal dira que dans les jours à venir, l’association fera des sit-in et des marches pour la même cause.

Ibrahim M.GUEYE

 

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