«Où est ma société civile?». C’est le titre du livre écrit par Dr. Abdoul Diallo. Cet ouvrage de 342 pages peut paraître, certes anodin, mais résume tout le questionnement qui brûle en l’auteur au sujet du devenir de la société civile de façon générale, particulièrement de celle malienne. Edité par les Editions Saint-amans, le lancement de ce livre a eu lieu le samedi 6 septembre 2014, au siège de l’Assep, en présence de l’auteur et de plusieurs de ses amis et parents.
Selon Dr. Abdoul Diallo, la question d’un mode de gouvernance a préoccupé beaucoup de personnes et d’institutions, les amenant ainsi à se pencher vers la société civile et le rôle qu’elle a joué, qu’elle joue ou pourrait jouer dans le processus de développement. À travers cet ouvrage de 342 pages, résultat de 15 années de recherches, l’auteur est mû par la volonté de contribuer à ce travail avec des pistes de recherches et des suggestions de réponses liées aux valeurs et réalités africaines.
Le titre de ce livre, «Où est ma société civile?», se veut le produit d’un désir de capitalisation des questionnements tirés de l’expérience personnelle de l’auteur, réputé être un praticien engagé dans le processus de développement durable. Ainsi, Dr. Abdoul Diallo s’interroge, dans un premier temps, sur les concepts de société civile, les rôles qu’elle joue et ses défis dans le processus de développement. Après un survol académique de certaines théories, telles que celles du développement, de la pauvreté, de la culture, de la démocratie et de la gouvernance, il se pose la question si, toutefois, en partenariat avec le gouvernement et ses partenaires, la société civile, telle qu’elle existe et agit, peut relever les défis du développement durable, y compris ceux relatifs aux questions du genre. Avec ce mixage de la théorie et de la pratique, il s’interroge ensuite si la société civile est une panacée pour la démocratie et la bonne gouvernance dans un pays en proie aux coups d’Etat répétitifs.
En outre, Dr. Diallo fait le plaidoyer auprès du lectorat qu’il invite à s’interroger sur l’apport de l’Afrique et du Mali (dont la Charte de Kurukanfuga et le Sanankuya) à l’universel dans ce domaine et suggère des pistes de réflexion pour mieux comprendre les contours de cette contribution et éviter des générations hâtives.
Par ailleurs, le premier chapitre du document traite des définitions et des origines des organisations de la société civile, tandis que le deuxième fait notamment une typologie des Ong et autres Osc. Quand au chapitre 3, il fait le lien entre les sociétés civiles malienne et internationale, pendant que le chapitre 4 s’intéresse aux Osc médiatiques ainsi que les réseaux sociaux. Les chapitres 5 et 6 traitent respectivement de la contribution de la société civile à la démocratie et de l’école de la démocratie de l’Afrique précoloniale. En conclusion, l’auteur invite le Mali à mieux faire connaître Kurukanfuga lors du 800ème anniversaire de la grande Charte.
Notons au passage que Dr. Abdoul Diallo est titulaire d’un Doctorat nouveau régime en Sociologie du développement, obtenu à l’Université François-Rabelais en France, en 1991. Après 18 ans d’expérience au service de l’Usaid, il fut pendant trois ans, Professeur visiteur au School for International Training aux Etats-Unis, puis Professeur associé de la même structure, poste qui se verra transformé en Chaire permanente grâce aux compétences de l’auteur. À la retraite depuis 2009, ce après 45 ans de service, il s’engage dans une opération de retour de manivelle au cours de laquelle, il crée au Mali l’Association de développement communautaire durable «Sinin» et entame la capitalisation et le partage de l’expérience qu’il a acquise à travers le monde.
Diango COULIBALY