« Ceux qui ont des moyens laissent des immeubles à leurs enfants. Moi, tout ce que je leur laisse, c’est ce livre. Et je leur dis : “allez à l’école, vous devez travailler” », Ainsi parle Oumar Bakary Doumbia dans son appartement des Paters.
Son livre, qui vient de sortir aux Éditions Le Lys Bleu, s’intitule Vilain gosse : Confidences d’un père à son fils. Entre biographie et fiction, il raconte, en usant parfois de paraboles et de poésie, la vie de l’auteur, natif du Mali et arrivé à Dole dans les années 1980, via Paris.
« Usé par l’effort, miné par la maladie et surtout ruiné par le chômage depuis des années, il y a des moments, à l’image de ce soir, où j’ai envie de tout arrêter et de rentrer chez moi en Afrique. J’ai envie, moi aussi, de me tirer un peu comme Maître Gims du groupe de rap Sexion d’Assaut. Cependant, sache simplement que j’ai fait un rêve : celui de trouver une vie meilleure en France », lit-on en quatrième de couverture.
Le racisme, l’auteur en fera très vite l’expérience. Mais pas uniquement et pas partout, heureusement. Dans son livre, Oumar Bakary Doumbia raconte les petits boulots (nettoyage) et la précarité qui sont le lot, trop souvent, des Africains en France. Lui pourtant se destinait à être journaliste. « Moi, je ne sais rien faire de mes mains », assure l’auteur, âgé de 50 ans.
Une communauté malienne à Dole
« Quoiqu’il arrive, j’irai jusqu’au bout », écrit-il, citant cette pensée de l’écrivain Amadou Hampaté Bâh : « La vie est un combat dont nul ne sortira vivant. » Oumar Bakary Doumbia est père de trois enfants, âgés de 16, 14 et 11 ans, tous scolarisés à Dole, où la communauté malienne compte une dizaine de membres.
Dans l’ouvrage, il évoque également la situation dans son pays, où il retourne parfois. Il découvre, « terrifié », que celui-ci se « talibanise ».
« C’est-à-dire que beaucoup de Maliens ont trouvé en la religion musulmane le seul moyen de résoudre leurs problèmes. » Mais l’abrutissement des enfants dans les écoles coraniques est-il la solution ? Ce qui n’empêche pas l’auteur d’être sévère avec la France. « Si elle le voulait vraiment elle pourrait ramener la paix », assure Oumar Bakary Doumbia.
Oumar Bakary Doumbia