Lanfia Sinaba, journaliste, directeur de publication de “L’Eveil Hebdo”, correspondant de Chine Nouvelle au Mali et auteur du livre “Révélation sur Amadou Hampâté Bâ : le visionnaire le francophone et le tradiféministe”, a animé une conférence sur l’auteur majeur et sa bénédiction à l’endroit de la Francophonie. C’était le mardi 12 juillet à l’Institut français du Mali.
Parlant de la bénédiction d’Amadou Hampâté Bâ pour la Francophonie, Lanfia Sinaba a rappelé sa prise de position à la tribune de l’Unesco en 1962 : “Je tiens cependant à bien souligner que mon intention n’est nullement d’aller à l’encontre de l’usage politique et culturel de la langue française (…)” Mieux, expliquera le conférencier, le sage africain a ajouté : “Je souhaite de tout cœur longue vie et succès à la Francophonie” ! C’est une Francophonie synonyme d’humanisme.
Selon M. Sinaba, c’est cette Francophonie que nous vivons aujourd’hui. C’est cette Francophonie dans laquelle nous vivons et c’est cette même Francophonie qu’ont souhaitée ses pères fondateurs : les présidents sénégalais Léopold Sédar Senghor, nigérien Hamani Diori, tunisien Habib Bourguiba. “Une Francophonie de plus en plus élargie, de plus en plus efficace et efficiente, de plus ambitieuse et soucieuse”, a poursuivi notre confrère.
En parlant de son livre, l’auteur dira que l’idée lui est venue quand il a initié en fin 2002 “le prix littéraire Amadou Hampâté Bâ”, un projet qui a fait long feu. “De 2002 jusqu’en 2016, on n’a pu organiser qu’une édition parrainée par le ministre de l’Education à l’époque Pr. Salikou Sanogo et c’est d’explication en explication qu’au bout de 14 ans je suis là avec le livre”, a-t-il expliqué.
Dans ce livre, l’auteur parle de beaucoup de choses, notamment de la vie d’Amadou Hampâté Bâ, du fait qu’il était un visionnaire, de son engagement pour la promotion, l’épanouissement de la femme africaine en particulier la scolarisation de la petite fille.
- Sinaba retient beaucoup d’Amadou Hampâté Bah, entre autres, son leadership, un homme qui n’a pas évolué sur la scène politique.
M. Sinaba a rappelé que pour la réhabilitation des langues africaines, il faut éviter la dépersonnalisation de l’Africain : “Amadou Hampâté Bâ a demandé à l’Unesco de repenser, dans le cadre de son aide à l’Afrique et de la lutte contre l’analphabétisme, le problème de la transcription des langues africaines en uniformisant un alphabet en caractères latins, ce dernier étant davantage diffusé et plus facilement applicable aux études modernes”, a-t-il écrit (Aspects de la civilisation africaine page 31).
“Son idée lancée en 1962 a abouti en 1966 avec le congrès de Bamako organisé par l’Unesco et réunissant la plupart des pays de l’Ouest-africain en vue de l’uniformisation de la transcription des langues africaines”, ajoutera Lanfia Sinaba.
Mariam Camara