Le film Nandy, l’orpheline de la jeune réalisatrice malienne, Aminata Doumbia a remporté le 2ème prix de l’Office national de cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI) de fiction de la 13ème édition du festival international de concours de courts métrages “Clap Ivoire”. La lauréate a dédié ce prix, doté d’un trophée et d’une enveloppe de 500 000 FCFA, à tout le peuple malien plus particulièrement au nouveau Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Notons que 26 films (fiction et documentaire) de 13 pays de la CEDEAO étaient en compétition. Et le Grand Prix Kodjo Ebouclé d’une enveloppe de 3 millions de FCFA, a été décerné au film de fiction “Tao-Tao” du réalisateur burkinabé, Adama Salé.
Démarrée le 3 septembre dernier, la 13ème édition du festival international de concours de courts métrages dénommé “Clap Ivoire” a connu son épilogue, hier dimanche, dans la capitale ivoirienne, Abidjan. En effet, les lauréats des différents prix sont connus depuis le vendredi 6 septembre. La cérémonie de proclamation des résultats par le jury s’est déroulée dans la salle de cinéma La Fontaine de Sococe, en présence de plusieurs personnalités dont le Chef de cabinet du ministère de la Culture ainsi que le Directeur général de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI)Kramo Lancine Fadika. On notait aussi la présence des directeurs généraux de la cinématographie et des jeunes réalisateurs venus de 13 pays de l’espace CEDEAO.
Cette année, le jury présidé par le réalisateur burkinabé, Idrissa Ouédraogo a décerné 12 prix. Ainsi, le prix Canal + de la meilleure interprétation féminine est revenu à l’actrice principale du film “Tao-Tao” du réalisateur burkinabé, Adama Sallé. Il est doté d’un montant de 500 000 FCFA. Tandis que l’acteur de la fiction “Doudedji” qui veut dire “victoire” de la réalisatrice béninoise, Hessou Senan Everlyne a remporté le prix Canal + de la meilleure interprétation masculine d’une enveloppe de 500 000 FCFA.
Le film documentaire “Echo” du Sénégalais Lamine Diémé a été récompensé par le Prix Canal + du meilleur son de 500 000 FCFA. Ce même film a remporté le 1er prix documentaire d’un montant de 1 500 000 FCFA. Le Prix Canal + de la meilleure photographie a été décerné au réalisateur nigérien Abdoul Moumouni Mahamane Bakabé pour son documentaire intitulé : “Touguma, divination à travers la pierre et la terre”. Il est doté d’un montant de 500 000 FCFA.
Le prix Canal + du meilleur scénario d’un million de FCFA est revenu au réalisateur Sierra Léonais, Lansana Mansaray pour son documentaire Black Streat. Le Prix de l’intégration africaine de 800 000 FCFA a été décerné au réalisateur ivoirien, Seydou Coulibaly, pour le documentaire la kola, la noix de mille vertus. C’est la jeune réalisatrice du Libéria, Kaba Kadiatu qui a remporté le 2ème prix ONAC-CI du film documentaire doté d’une enveloppe de 500 000 FCFA pour son film “The fortune of the palm tree“. Tandis que le film “Nandy, l’orpheline” de la jeune réalisatrice malienne, Aminata Doumbia a été récompensé par le 2ème Prix ONAC-CI du film fiction d’un montant de 500 000 FCFA. Et pourtant, ce film de 13 mn, a été beaucoup apprécié par le public ivoirien et les festivaliers. La réalisatrice était très heureuse de recevoir son prix. C’est pourquoi, elle l’a dédié à tout le peuple malien plus particulièrement au nouveau Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK. Il faut rappeler que cette fiction a été produite par Brico-Films. La fiction du réalisateur togolais, Wilson Adjete Mawugnigan intitulée “3 boys one house” a remporté le 1er Prix UEMOA de 1 500 000 FCFA. C’est la première fois dans le palmarès de Clap Ivoire que le Burkina Faso remporte le Grand Prix Kodjo Ebouclé décerné au film de fiction “Tao-Tao” du réalisateur Adama Salé. Ce prix est doté d’un montant de 3 millions de FCFA et d’une bourse de suivi offerte par Canal + d’un montant de 2 millions de FCFA. Le jeune réalisateur était très heureux de recevoir son prix des mains du Chef de cabinet du ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire. Dans cette fiction, il met la femme africaine en valeur. Un film qu’il faut obligatoirement découvrir pour en parler. Il faut rappeler que l’édition 2013 de Clap Ivoire a regroupé pendant six jours les jeunes réalisateurs venus de 13 pays de la CEDEAO. Le Nigeria et le Ghana étaient également invités en tant observateurs. Ils seront sûrement représentés lors de l’édition 2014. Mais, d’ores et déjà, les organisateurs doivent revoir les aspects organisationnels de ce festival, qui se veut être la pépinière du cinéma africain. En tout cas, beaucoup de festivaliers sont rentrés chez eux avec de mauvais souvenirs. Il est donc temps que l’office national du cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI) prenne les choses au sérieux.
Alou Badra HAIDARA
Envoyé spécial à Abidjan
Qui est la jeune réalisatrice Aminata Doumbia ?
Détentrice d’une maitrise en sciences de l’éducation à la Faculté des langues arts et sciences humaines (FLASH) Aminata Doumbia plus connue sous le nom de Batoma est également une sortante de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) option marketing (technique de commercialisation). Très attirée par le cinéma, elle a joué dans plusieurs films notamment des séries télévisées comme comédienne. Très charmante et grande de taille, elle a toujours été appréciée dans les rôles qu’elle a eu à jouer.
“Depuis mon enfance, j’ai aimé le cinéma. En tant que membre de l’Association des pionniers du Mali, j’ai appris à jouer comme comédienne. Quand je suis arrivée à l’université, un jeune m’a encouragé à aller déposer ma photo au Centre National de la Cinématographie du Mali pour le casting d’une série policière. C’est ainsi que j’ai été sélectionnée comme l’actrice principale. C’est sur ce plateau que j’ai fait la connaissance d’une dame merveilleuse du nom de Mme Sidibé Aminata Dicko que je remercie qui m’a recommandée à Boubacar Sidibé, un grand réalisateur malien, auteur de plusieurs séries comme “Dou”, Sanoudjé”, “Les Rois de Ségou” …Cet homme m’a donné un grand élan dans le domaine cinématographique” nous a confié la jeune réalisatrice. Etant comédienne, Aminata Doumbia a également subi plusieurs sessions de formation notamment au Centre de Formation “Brico Formation “. Ce qui lui a permis d’être aujourd’hui une réalisatrice. La fin de sa formation a coïncidé avec les préparatifs de la deuxième saison “Les Rois de Ségou” où elle était stagiaire assistante réalisatrice sur ce plateau. Au cours de cette réalisation, elle a entendu parler du festival international de concours de court métrage dénommé Clap Ivoire ” destiné aux jeunes réalisateurs de l’espace CEDEAO.
“J’avais un projet dans lequel la directrice de production de Brico Films Nana Kadidia Toumagnon m’a beaucoup aidé . C’est d’ailleurs mon premier film. C’est une fiction intitulée Nandy, l’orpheline de 13 mn. Mon ambition, c’est d’être un jour une grande réalisatrice. Dans un proche avenir, je souhaite réaliser certains sujets d’actualité comme l’incivisme, la bonne gouvernance, le patriotisme et la corruption.A moyen et long terme c’est de pouvoir réaliser des thèmes concernant les violences faites aux femmes et d’autres thèmes relatifs à la culture malienne, aux mœurs et coutumes” dira-t-elle.
S’agissant de Nandy, l’orpheline, la réalisatrice précise que : “c’est tout simplement une adaptation d’un conte du Mali. De nos jours, compte tenu des préoccupations des parents, la narration des contes se fait rare. Alors nous sommes tentés par l’adaptation de nos contes en film. Cette fiction est donc un conte qui se déroule dans un royaume dénommé ” Brico “. Dans ce royaume, on fait l’annonce d’une grande nouvelle, le prince Modibo âgé de 30 ans environ doit désigner une jeune fille comme épouse. Toutes les filles rêvent d’être la princesse. La compétition est rude entre les candidates. Nandy 19 ans, orpheline, victime de la méchanceté de sa marâtre a-t-elle une chance de séduire le prince charmant Modibo? Je vous invite à découvrir le film”.
Par ABH